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Quelles méthodes pour savoir quoi acheter ?



A Paris X, notre cartothèque est vieillie : je m’efforce donc de la rajeunir.

Je tiens à jour mes inventaires sur des fichiers excel ce qui me permet de faire des tris et de ressentir de grands vertiges ... Nos acquisitions portent essentiellement sur la France. Depuis quelques années, la géographie physique étant en déclin, il n’y a plus les groupes de TD travaillant sur les grandes formes du relief. Les demandes des enseignants se font plus rares qu’il y a une dizaine d’années.

Après avoir achevé la couverture récente des cartes au 1/100 000e (ce qui n’a pas été très compliqué ni très coûteux), nous achetons essentiellement des cartes au 1/25 000e et au 1/50 000e.

Pour les 1/50 000e, il faudrait comprendre la politique de l’IGN qui effectivement ne communique plus les dates des rééditions. Cela dit, j’ai des éditions tellement vieilles (années 60-70), que s’il y a eu des rééditions dans les années 1990-95, j’achète 4 ou 5 exemplaires par feuilles (c’est toujours mieux que les vieilles cartes). Je trouve des informations dans le SUDoc, chez les collègues qui cataloguent leurs cartes. Je fais aussi un peu de forcing à la cartothèque de l’IGN, où j’obtiens des bribes d’informations sur les dernières éditions disponibles. J’ignore, pour les éditions récentes 2000 à 2004, si ce sont de simples retirages ou s’il y a tout de même des ajouts d’actualisation (autoroutes, voies TGV, ponts, chiffres de population ...). Toutefois le rythme que me permettent mes crédits ne permettra pas une actualisation complète et rapide.

Pour les 1/25 000e, il y a quelques demandes d’enseignants (de lieux qu’ils connaissent bien). Nous nous efforçons (une enseignante est mon interlocutrice) de choisir des cartes en rapport avec les thèmes des concours : on a acheté des littoraux, puis des montagnes. Avec la question sur les risques, on a acheté des cartes des régions inondables par ex. dans les Pyrénées orientales (cartes quelquefois citées en extraits dans des ouvrages), des cartes des DOM pour les risques volcaniques, des cartes où il y a des barrages ...

Je ne fais pas de statistiques sur l’usage sur place et je ne prête pas les cartes à l’extérieur (sauf exceptionnellement aux étudiants de concours).

Pour la vétusté, c’est moi qui range, donc c’est moi qui constate les dégâts ... Je recolle les fentes au papier japon, je découpe éventuellement les marges au cutter.

J’ai mis au point, il y a de nombreuses années une "politique de prudence". J’ai créé un fonds que j’appelle pompeusement "patrimoine" pour les cartes au 1/50 000e : je range à part 1 exemplaire de chaque édition en ma possession. On peut penser que c’est un fonds mort. Il y a un peu de cela, mais cela permet aussi de faire des photocopies couleur de ces cartes que l’IGN ne vend plus et donc d’avoir des extraits (ou la totalité) de cartes "anciennes" ( = vieillies). Le principe est appliqué aux acquisitions récentes, la même question se posera peut-être dans le futur à moins que tout soit numérisé et accessible par l’électronique. En attendant, on procède de façon traditionnelle.

Précisément, la création de ce fonds remonte à l’époque où j’ai pu obtenir un crédit assez conséquent pour la préservation des cartes vieillies et en mauvais état et, où nous avons choisi de faire plastifier systématiquement 15 exemplaires des éditions les plus utilisées. Un enseignant avait demandé un principe de précaution, mettant en doute la pérennité du traitement, d’où ce fonds à part.

Cela dit, j’ai mis de côté des cartes anciennes que nous avions achetées en trop grand nombre. C’était à l’époque des examens de juin et septembre où il pouvait y avoir une centaine d’étudiants qui devaient plancher tous sur la même carte ! Dans ma réponse à la grande enquête de N. Rigaud sur les cartothèques, il y a quelques années, j’avais fait la proposition de procéder à des échanges si d’autres sont dans le même cas que moi. Cela pourrait être mis sur le site !

Claude DENEUX BUFR GEO Université Paris X Nanterre