CamelScan est une initiative de cartographie collaborative développée par l’Australian Feral Camel Management Project, visant à localiser la présence de chameaux sauvages en Australie et les dégâts qui leur sont imputés, afin de mieux gérer cette espèce invasive. Fonctionnant sur le principe d’un wiki, CamelScan permet à tout citoyen préalablement inscrit et respectant les règles d’utilisation de signaler ses observations sur la carte collective, accompagnées ou non de photos. En échange de cette participation, le citoyen fournisseur de données recevra à son tour le résultat du travail collectif et sera tenu informé des évolutions du projet.

Quoi que l’on pense d’un tel projet, force est de constater un important écart avec la cartographie traditionnelle : la carte est non seulement produite par tous et devient le fruit de l’anonymat, sans la caution intellectuelle d’un nom d’auteur, mais elle est également évolutive, en devenir, jamais réellement achevée, reflet d’une situation toujours changeante.
Les détracteurs du « wiki » pourront entacher ce genre d’initiative des mêmes soupçons de fiabilité qui pèsent selon eux sur l’encyclopédie Wikipédia. Mais le système perdure, fait ses preuves, et les domaines d’application imaginables (ainsi que les dérives) sont immenses.

La cartographie collaborative peut offrir par exemple à la recherche scientifique un outil puissant de collecte de données ; aux pouvoirs publics un outil révolutionnaire d’organisation de l’action, par exemple grâce à la localisation en temps réels de dégâts causés par une catastrophe naturelle ; aux consommateurs l’occasion d’échanger conseils et bons plans géo-localisés ; aux esprits malveillants, hélas, le vecteur possible de la délation et de la collaboration anonyme…
Pour le meilleur ou pour le pire, donc, la cartographie « à la carte » sur internet, faite par tous et pour chacun, subit de profondes mutations.

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