Nouveaux supports : nouveaux usages
La cartographie n’est aujourd’hui plus réservée aux seuls spécialistes : depuis que les cartes en ligne se veulent dynamiques voire collaboratives, tout un chacun peut désormais fournir des données géographiques et s’approprier la représentation de l’espace.

Le développement rapide et multiple de l’offre cartographique sur Internet est en effet responsable de nouveaux usages et d’une mutation en profondeur du rapport à la carte, aussi bien dans le domaine professionnel que chez le grand public : des sites comme le Géoportail, Google Earth, Google Maps, Via Michelin, et la floraison des SIG comme des GPS, ont entraîné la démocratisation et la banalisation de la carte, en même temps que sa dématérialisation. La carte virtuelle, souvent gratuite, dynamique, en temps réel et accessible, offre la possibilité très attractive et dans l’air du temps de créer à la demande son propre document.

L’internaute aujourd’hui est donc à la fois utilisateur et « créateur » de la carte, au sens où celle-ci répond ainsi à ses propres besoins, ponctuellement et au plus près : zoomer sur le lieu recherché (et parfois perdre la notion de sa position relative dans un espace plus vaste), choisir les informations affichées (routes, communes, forêts, géologie…), imprimer, utiliser, puis bien souvent jeter, est devenu chez de nombreux internautes un rituel quotidien, fort différent de la démarche qui continue néanmoins de conduire à l’utilisation d’une carte papier.

Mais la carte en ligne n’est pas forcément « jetable » ni éphémère : elle peut servir aussi à l’illustration, dans un but scientifique, pratique ou esthétique, d’un blog, d’un site web, d’un article ou d’une étude. Créée sur mesure pour accompagner un sujet bien précis, la carte peut même parfois devenir un véritable objet de « customisation », révélateur d’un fort degré affectif d’appropriation de l’espace.

Le nouveau support que constitue internet pour la publication cartographique permet à tous de construire des « cartes à la carte », selon le nom donné par l’IGN à l’un de ses services qui représente bien le rapport nouveau que nous avons à la cartographie aujourd’hui.

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