On est d'accord, l'information est centrale. Pour quelle raison majeure ? Parce qu'elle circule aujourd'hui comme elle n'a jamais circulé. Maîtriser un journaliste de la Pravda est une chose, maîtriser un milliard de contributeurs Facebook en est une autre. Et nous, en plus d'être les gardiens d'un patrimoine fort bien rangé, classé, structuré, ne sommes-nous pas des professionnels de l'information ? Alors s'il est légitime que les bibliothécaires créent des catalogues sur internet, pourquoi ne mettraient-ils pas à disposition leur capacité à trouver une information fiable et de qualité ?

En des temps ou la littératie de l'information (le fait de savoir trouver, évaluer et structurer l'information) devient une compétence aussi fondamentale que l'alphabétisme, les bibliothécaires peuvent sortir de leur réserve (sans jeu de mot, bien sûr). Faut-il ajouter que les cartes peuvent être particulièrement pratiques pour apporter des éclairages de fond ? C'est à nous de valoriser la carte sous toutes ses formes, comme support d'une information de qualité. C'est à nous d'en faire la critique, c'est à nous de les populariser et de les rendre lisibles. Car si nous ne le faisons pas, qui le fera ? La carte est omniprésente pour nos contemporains mais les compétences pour les évaluer et débusquer leurs biais et leurs errements manquent. N'est-ce pas une mission aussi cruciale que de générer des catalogues ?

Ces informations, nul besoin de les créer ; les sélectionner et les relayer, c'est déjà leur fournir une valeur ajoutée. La tâche n'est ni ardue, ni déconnectée de nos réalités professionnelles. Elle se couple avec des tâches que nous effectuons déjà : veille documentaire, dépouillement de revues.

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