Journal de la Carto

Janvier 2013

Info lecteur

La carto dans ses habits du Jour de l'An

    Sur quel terrain es-tu partie ?
    Je suis partie 15 jours en mission en Indonésie dans le cadre d'un programme de recherche financé par la fondation Axa pour étudier l'impact de l'activité volcanique du Mérapi sur le fonctionnement des rivières qui descendent de ce volcan. Le Mérapi est sur l'île de Java et c'est l'un des cinq volcans les plus dangereux au monde. Il se trouve à 20 km au nord de la ville de Yogyakarta, (une agglomération de plus d'1 million habitants) et les flancs du Mérapi sont très densément peuplés, avec des activités agricoles comme des rizières ou des cultures de fruits, de légumes, de tabac. Beaucoup de gens vivent sous le volcan, pratiquement jusqu'au sommet et ils sont menacés par l'activité du volcan quasiment en permanence.

    Ce volcan a connu un regain d'activité fin 2010 et en février 2011 se sont formés une nuée ardente dont le souffle a détruit un village, et des lahars qui ont dévasté des surfaces agricoles. Les lahars sont des coulées de débris, mélange d'eau, de cendres volcaniques et de gros blocs. Ce ne sont pas des laves. Le Mérapi est surtout un volcan explosif d'où le danger. Notre objectif est de voir comment ces lahars qui se sont concentrés dans le lit des rivières ont modifié le fonctionnement de ces rivières. On travaille particulièrement sur la rivière Kali Opak.

    Ces rivières ont été équipées de quelques barrages au début du XXe siècle par les Hollandais et dans les années 90, par les Japonais qui ont construit de très gros barrages pour justement retenir ces lahars. Le problème est qu'aujourd'hui, les barrages sont comblés par les sédiments (voir photos impressionnantes de F. Lavigne comme celle de gauche) apportés par ces lahars et on cherche à voir comment la rivière peut reprendre en charge ces sédiments pour les emporter jusqu'à la mer. Les barrrages sont sensés retenir les sédiments et ils le font mais pour éviter qu'ils se comblent, il faudrait curer les barrages ce qui est peu fait. Quelques sites possèdent pelleteuses et camions mais en général, le curage est fait à la main, avec des pelles et des seaux et il est moins efficace. Ces entretiens n'ont pas été faits ou faits de manière insuffisante pendant longtemps et surtout la grande éruption de 2010-2011 a enseveli certains de ces barrages. Le danger majeur est que ces barrages, sous la pression des sédiments et de l'eau, craquent.

    Ces barrages créent donc un nouveau risque. Nous avons vu un barrage rempli jusqu'en haut de sédiments et fendu, proche de la rupture. Si le barrage lâche, cela fera comme une énorme chasse d'eau et de sédiments qui va avoir des effets catastrophiques comme creuser en certains endroits, remplir les sections étroites des vallées et créer de nouveaux barrages ; c'est extrêmement dangereux.

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    Info carto

    Atlas et flores, grenouilles rieuses et sonneurs à ventre jaune

 

Info terrain

Sous le volcan Mérapi avec Emmanuèle Gautier

    Info rencontre

    Vincent Barbier, éducateur de rue - géographe

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