Info lecteur La carto dans ses habits du Jour de l'An |
Bonjour ! Peux-tu te présenter à nos lecteurs ? Je m’appelle Vincent Barbier, je suis depuis deux mois « éducateur de prévention spécialisée » dans une association à Paris, Arc75.
Et ton parcours est celui d’un géographe J’ai commencé mes études universitaires à Nanterre par une licence d’histoire, complétée par une mineure en Géo. J’ai fini cette licence et j’ai choisi de continuer avec la géographie parce que j’en avais assez des vieux grimoires et envie de faire du terrain. J’ai ensuite fait une année dans l’Education Nationale, en tant que surveillant. Ca m'a confirmé que je ne souhaitais pas être prof ni travailler dans l’éducation nationale. Cela faisait quelques années, via des connaissances, que je désirais travailler dans l’éducation spécialisée. Parmi toutes les possibilités offertes par l’éducation spécialisée, celle de travailler en prévention me convenait le mieux : la prévention, c’est de l’éducation de rue. (Cliquez sur la photo pour l'agrandir)
Durant tes études, tu étais déjà salarié ? Quand j’étais étudiant, en Licence, j’enchaînais les petits boulots, dans la grande distribution, ce genre de choses. Après j’ai bossé pour la fac, en Master 1 en tant que tuteur pour les L1, et en Master 2 en tant que vacataire à la bibliothèque de Géographie.
Comment gère-t-on études et emplois ? L’idéal, une fois que tu as certaines entrées, c’est de travailler sur le site de la Fac, comme bibliothécaire, en tant que tuteur, soutien scolaire etc… Tu ne perds pas ton temps dans les transports. Parce que, supposons que tu bosses dans un Monop’ à Paris et que ta fac est à Nanterre, ce que j’ai pratiqué, tu dois toujours jongler dans ton emploi du temps. C’est souvent inconfortable, tu n’as aucune souplesse. Dans un autre registre, pour les étudiants qui se destinent à devenir profs, on ne peut que leur conseiller de bosser en tant qu’AED (surveillant) dans les collèges : c’est formateur, ça permet de rencontrer un public d’adolescents et de profiter d’une marge de manœuvre. Avec un mi-temps on peut concilier le travail et la fac : il y a les vacances scolaires, des journées de congés quand on passe des partiels. C’est une bonne expérience pour un étudiant.
Quels éléments, quelles pratiques relient ton activité professionnelle et tes études ? Ce qui est intéressant dans mon travail, c’est que je dois en permanence identifier des territoires du point de vue sociologique, percevoir l’évolution des quartiers, des commerces, comprendre les stratégies des jeunes au niveau de leur placement dans le territoire ; ce n'est jamais anodin. La Géo m’a appris comment analyser ce qu’il se passe dans une rue, comment prendre le temps de regarder et de comprendre ce qui structure un espace.
Le « regard géographique » est donc un atout dans ta pratique professionnelle Ce dont je me suis rendu compte, c’est que la fac, notamment en Géo, forme l’esprit à regarder, critiquer, réfléchir mais n’apprend pas un métier. Cependant ces outils et ces grilles d’analyses s’avèrent par la suite de puissants soutiens de l’activité professionnelle. Le métier que je pratique me permet d’employer à profit ces outils même si les études en Géographie n’ont pas été par elles-mêmes professionnalisantes.
Ton travail t'amène à rencontrer différents types d’acteurs et d’usagers de l’espace public. Qui sont-ils ? En premier lieu, nous sommes en relation avec les « jeunes », c'est-à-dire des adolescents, de jeunes majeurs et parfois jeunes adultes, et avec leur famille. Ce sont les « usagers ». Sinon, sur le terrain toujours, nous sommes en relation avec tous les partenaires, mairies, missions locales, centres sociaux, tout un panel d’organismes présents sur le territoire.
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Atlas et flores, grenouilles rieuses et sonneurs à ventre jaune
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