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Pour te retrouver au niveau des différents acteurs, as-tu recours à des documentations professionnelles ? Nous entretenons des partenariats réguliers avec la mission locale, les centres sociaux, les maisons de quartier. Nous nous rencontrons dans des réunions de partenaires où chacun présente ses missions et propose des activités conjointes. Si ça convient à notre public, nous pouvons faire l’interface entre les associations et les « jeunes ». Dans l’autre sens, ce n’est pas possible : en prévention spécialisée nous respectons un principe d’anonymat pour nos publics qui nous interdit de donner des informations sur « nos » jeunes.
Quelle évolution dans ta perception des territoires peux-tu déjà observer entre le regard de l’étudiant et la pratique de l’acteur de l’espace public que tu es devenu ? En tant qu’étudiant de Licence, tu es dans la découverte. On t’accompagne, on te fournit les outils et les grilles d’analyse. Ensuite, en Master, tu te débrouilles tout seul, tu arrives dans un pays, une ville, un quartier que tu ne connais pas. Tu peux alors pratiquer toi-même le diagnostique du territoire, avec ta subjectivité. C’est cela aussi qui est intéressant. Deux chercheurs sur un même terrain ne vont pas avoir la même vision de l’espace. Mais tout cela ne s’exerce que sur un temps donné. Même si l’on fait une thèse, on passe somme toute un temps assez réduit sur le terrain. En tant qu’acteur, tu es là sur la durée et c’est une autre démarche.
Dans la pratique du territoire qui est la tienne, que t’apporte le regard des jeunes ? Et en tant qu’équipe, qu’avez-vous à leur apporter ? Les jeunes qui habitent un quartier donné, depuis très longtemps le plus souvent, font de la géographie et de la sociologie sans en avoir conscience. Ils connaissent le territoire et en maîtrisent la « normalité » plus finement que quelqu’un qui n’en a pas une pratique quotidienne. A l’inverse, ce que nous pouvons leur apporter c’est de la mobilité. Il y a un phénomène de « ghettoïsation » induit par les jeunes eux-mêmes. Certains ne sortent jamais de leur arrondissement. Nous pouvons leur apporter un peu d’air, via la mobilité, une fois que la relation de confiance est établie. Et encore, en ce qui me concerne je parle de jeunes de Paris, du XVIIIe arrondissement, qui ont donc déjà un quotidien plutôt varié. Des jeunes de Clichy ou de Montfermeil ne seront pas sur les mêmes problématiques. (Cliquez sur la photo pour l'agrandir)
Des conseils pour des étudiants qui se destinent à la géographie ? Je pense que l’on sort toujours du lycée avec une vision très restrictive de la géographie mais l’atout principal de la géographie est d’être une science un peu bâtarde, à la croisée de bien des problématiques des sciences sociales. Ce qui est fascinant avec la géographie, c’est que l’on peut lire de l’histoire, de la socio, de l’anthropo, voire de la philo et pour peu qu’on les spacialise, on interroge la géographie. Donc le conseil que je donne est le suivant : il faut tirer profit de l’absence de barrières nettes de la discipline pour toujours chercher ailleurs ce qui va la nourrir. Il faut faire dialoguer l’espace avec les savoirs.
Et des conseils pour d’anciens étudiants de géographie qui cherchent un emploi ? Beaucoup de mes camarades ont trouvé un emploi, particulièrement ceux qui se sont destinés à l’enseignement ou ceux qui se sont spécialisés en Urbanisme. Beaucoup de portes s’ouvrent par là. Après, à titre personnel, j’ai toujours tenu à mentionner dans les entretiens que j’ai eu l’occasion de passer, la nature géographique de mon cursus. Ce n’est pas un "Bac + 3", un "Bac+5", c’est avant tout la maîtrise et le goût d’une discipline et de ses pratiques. Les voyages, le goût de la rencontre sont également des éléments qu’il faut savoir mettre en avant. Mentionner tout ça est important : géographes nous avons des spécificités et, pour peu qu’on sache les présenter, elles sont toujours appréciées.
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Atlas et flores, grenouilles rieuses et sonneurs à ventre jaune
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