Ensuite, un découpage différentiel permettait de produire les deux éditions différentes. Chacune portait ses mentions, sa légende et son numéro d’édition particulier. A chaque nouvelle édition militaire correspondait une nouvelle édition civile.

Cependant, lorsque la modification qui justifiait une nouvelle édition militaire était jugée peu significative pour les usages civils et/ou lorsque les stocks de l’édition civile antérieure étaient encore suffisants, l’IGN n’a pas toujours jugé utile de publier l’édition civile. En fait, la collection complète des éditions civiles existe dans les matrices mais elles n’ont pas toutes été publiées. Ce mode de production explique la discontinuité de la numérotation des éditions. Enfin, en 1995, le remplacement du quadrillage Lambert par le quadrillage WGS84 a donné lieu à un renouvellement de la numérotation pour la série militaire mais pas pour la série civile. Ainsi par exemple, pour la feuille Plouarzel – Ile d’Ouessant, n° 3016, l’édition militaire - M762 - n° 1, datée de mars 2002, correspond à l’édition civile n° 4 datée de 2001 alors que le contenu cartographique de ces deux documents est strictement identique.

Par ailleurs le changement de titre de série opéré à partir de 1984 – de Carte topographique à Série Orange – a parfois donné lieu à un renouvellement du numéro d’édition des feuilles. Ainsi par exemple, pour la feuille n° 2549, Argelès-sur-mer, l’édition de 1984, dont le titre de série est Carte topographique, porte le numéro 5 ; six ans plus tard, l’édition de 1990, dont le titre générique est Série Orange, porte le numéro 1. Je n’ai pas repéré d’autres exemples d’un tel changement, de toute évidence ils sont peu abondants.

Au-delà du cas particulier des numéros d’édition, ces quelques exemples montrent que l’investigation du processus de production des documents permet de comprendre des particularités qui apparaissent a priori comme des anomalies. Ils témoignent aussi du caractère relatif de la date attribuée à chaque document.