Mai 2011


Inauguration de la cartothèque de l'université de Savoie

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Bermuda Islands, 1/1 000 000, feuille G 22, Operational Navigation Chart, USAF, 1967.
Ici dans l’océan Atlantique nord, l’île des Bermudes est l’unique terre apparaissant dans un carré du découpage, les 111 autres carrés, tous blancs, représentent évidemment les espaces marins.

République islamique de Mauritanie, 1/200 000, feuille NE-29-XXIV, IGN, 1966.
Sur ce fonds orangé ne ressortent que deux toponymes. En lieu et place du dessin topographique, il n’y a qu’une seule information, valable pour l’ensemble de la carte : « sable légèrement ondulé, front de vague N. NO / S. SE, période 125 mètres ». Cartographier précisément un champ de dunes mobiles est certes utile aux études géomorphologiques, mais beaucoup moins pour la localisation.

II – Ces cartes à l’espace cartographié interrompu volontairement
Pour cette deuxième catégorie, les « blancs » ne représentent nullement des manques d’information, comme pour les terrae incognitae d’autrefois, mais résultent d’une volonté politique de ne représenter qu’une partie de l’espace sur la feuille ; il s’agit en général du territoire de l’organisme éditeur de la carte. Ce sont donc des cartes de zones frontalières entre Etats ou bien de rang administratif moindre.

Agua dulce, 1/50 000, feuille 1762-1, Instituto Geografico Militar (Guatemala), 1965.
Ici, le découpage du Guatemala atteint la zone frontalière avec le Mexique. Seule la partie nationale est cartographiée. Au-delà de la frontière, parfaitement linéaire au cœur de la forêt tropicale, seul du blanc couvre la zone mexicaine.

Termino municipal de Madrid, 1/10 000, Ayuntamiento de Madrid, 1981.
C’est exclusivement le territoire de la municipalité de Madrid qui est cartographié dans cette série. Contrairement au cas précédent, la cartographie se poursuit un peu au-delà de la limite municipale. Le découpage propose donc cette feuille couleur crème seulement cartographiée dans son angle nord-est.

Carte de la Guyenne, 1/42 600, feuille n°7, entre 1785 et 1840.
Preuve que ce procédé n’est pas nouveau, cette feuille issue de la carte de Belleyme ne cartographie qu’un faible secteur, le reste étant au-dehors de la province qui a financé le projet.

      Pour ces cartes « vides », la notion d’échelle intervient peu : du  1/1 000 000 au 1/10 000 pour nos exemples, qui empruntent également à différentes époques et espaces nationaux. Ces cartes à priori peu intéressantes n’en sont pas moins expressives, que ce soit pour révéler l’uniformité d’un paysage, ou bien pour suggérer les enjeux géopolitiques dans le cas de cartes représentant des espaces frontaliers. Ces cartes ne sont donc pas si inutiles.

Philippe Laymond

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Ces cartes « qui ne servent à rien » ?

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La saga des Cassini

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Compte rendu de lecture : La bataille des cartes / Michel Foucher

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