Info lecteur Enquête en cours : à quoi sert la cartothèque ? |
Olivier, où avais-tu disparu ? J'avais « disparu » en Haïti et au Mozambique. En Haïti pour faire, comme chaque année, cours sur les thèmes du terrain, de l'enquête de terrain par l'image et de la réalisation de documentaires en M1, puis, un séminaire en M2 en géographie industrielle. Ma deuxième mission était de participer au nom de l’Université Paris 8 aux assises nationales de l'enseignement fondamental (l'équivalent de l'éducation nationale) et supérieur organisées par l’Etat haïtien.
Nous avons (avec Eric Gilli également présent) raconté l'histoire de ce master délocalisé de géographie que Bezunesh Tamru a monté avec l'UEH (Université d'état d'Haïti) et dont dépend l'ENS (Ecole Normale Supérieure de Port-au-Prince). Dans ce master qui dure depuis presque trois ans, nous avons eu la chance de pouvoir, en janvier dernier, diplômer 25 des premiers étudiants de master 2, ce qui est un véritable succès par rapport aux autres expériences menées en Haïti avec d'autres collaborations ou d'autres pays. Par comparaison avec ce qu'ont fait les Canadiens ou les Américains sur l'aide au développement, nous n'avons pas à rougir de ce que nous avons mis en place. Le principe est à mon sens excellent : on commence par la délocalisation et on passe à la co-diplômation le plus vite possible. Pour la géographie, le but était de recréer, après le désastre du tremblement de terre qui avait emporté nombre de géographes haïtiens, un master dans l'université d'état d'Haïti. Si L’ENS de Port-au-Prince nous le demande, nous continuerons bien sûr à aider, mais le but est bien le transfert des savoir faire et de former les futurs géographes et enseignants géographes en Haïti.
As-tu emmené tes étudiants haïtiens sur le terrain ? Tous les ans, j'essaye de les emmener sur le terrain. Les conditions sont assez difficiles : il faut trouver des bus, les embouteillages font perdre beaucoup de temps mais cette année, nous avons été sur les hauteurs de Port-au-Prince et nous avons étudié la micro-agriculture et interviewé les petits paysans. Il existe deux objectifs pédagogiques à ces sorties de terrain : comment appréhender le terrain par l'image et comment faire des enquêtes à partir de moyens un peu originaux comme le son, ou la création d'un scénario en fonction du sujet que l'on va étudier. Trois documentaires ont été produits l'année dernière sur une vallée de Port-au-Prince et sur le bidonville de Cana 1. J'ai de bons espoirs pour cette année pour la production en M1 d’un documentaire sur le transport informel dans Port-au-Prince.
Puis ce fut le Mozambique Là encore j'y suis allé pour deux raisons. Tout d'abord pour un colloque international organisé par l'ambassade de France sur les problématiques de la mer dans le Canal du Mozambique. Sujet d'autant plus intéressant que la mer sera dans les années prochaines au programme de l'agrégation de géographie. Les Français ne connaissent pas leur espace maritime, le deuxième plus vaste du monde après les USA. Grâce ou à cause de nos poussières d'empire, chaque petite île est le centre d'un immense territoire marin.
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