Journal de la Carto

Mars 2014

Info lecteur

La Bu se met à la BD

    [...] Dans le riche clavier de formes que la nature étale à nos yeux, les conditions sont si diverses, si entre-croisées, si complexes qu’elles risquent d’échapper à qui croit trop tôt les tenir.

    Deux écueils sont particulièrement à craindre : celui des formules trop simples et rigides entre lesquelles glissent les faits, et celui des formules à tel point multipliées qu’elles ajoutent à la nomenclature et non à la clarté. Décrire, définir et classer, pour de là déduire, sont des opérations qui logiquement se tiennent ; mais les phénomènes naturels d’ordre géographique ne se plient pas avec un empressement toujours docile aux catégories de l’esprit.

    La description géographique doit être souple et variée comme son objet même.

    C’est souvent profit pour elle de puiser dans la terminologie populaire ; celle-ci s’étant formée directement en contact avec la nature, telle désignation saisie sur le vif, tel dicton rural ou proverbe peuvent ouvrir un jour sur un rapport, une périodicité, une coïncidence, toutes choses qui se réclament directement de la géographie. »

    « Notre chien veut bien recevoir nos coups, il s'enfuit devant le bâton de l'étranger » est une des citations affichée sur le panneau d'exposition de la Syrie.

    « Ce n’est pas non plus sans raison que dans les livres ou mémoires géographiques les représentations figurées tiennent de plus en plus de place. Le dessin, la photographie entrent à titre de commentaires dans la description. Les figures schématiques ont leur utilité comme instrument de démonstration. »

    Parmi les photos affichées et commentées : le port de Porto Novo au Cap vert et ses versants arrosées par les pluies, un champ de melons du Nordeste au Brésil, une échoppe de rhum trafiqué en Guadeloupe, le poste frontière de Jarubulus en Syrie, le chamanisme des Tsaatans en Mongolie...
    aquarelle potager
    « Mais rien ne vaut le dessin comme moyen d’analyse pour serrer de près la réalité, et comme contrôle de ces observations directes, qui trouvent aujourd’hui dans les excursions géographiques l’occasion fréquente de s’exercer. »


    et de belles aquarelles du Sénégal dont celle-ci (cliquez)

    « L’habitude de ces leçons itinérantes est, chez nous, un des plus remarquables gains pédagogiques de ces dernières années. C’est l’école de plein air, plus hygiénique et plus efficace que toute autre. Elle choisit d’avance ses textes, c’est-à-dire les paysages où se ramasse, dans une perspective plus facile à saisir, cet ensemble de traits caractéristiques qui gravent dans l’esprit du géographe l’idée de contrée. »

    En introduction de l'exposition, Félix Poyer a affiché : « On se moque à demi-mots de cette génération de géographes qui affirmaient avec force : la géographie, ça se pratique d'abord avec les pieds. »

    Le département de géographie continue à perpétuer cette tradition hautement pédagogique du terrain avec des sorties sur une journée ou de grands stages comme celui qui aura lieu au mont St Michel en mai 2014.

    Ce n'est pas Paul Vidal de la Blache qui l'en blâmerait.

    Le texte complet de Des caractères distinctifs de la géographie.
    L'exposition est visible jusqu'à fin mars au 1er étage du bâtiment D, côté droit. Nous envisageons des animations dont nous vous tiendrons informés.

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