Journal de la Carto

Décembre 2013

Info lecteur

La bande dessinée en géographie

    Revenons aux livres : ils vous sont quand même utiles...

    A. On a beau avoir étudié cartes et livres, la réalité n'a rien à voir. Mais faire des lectures avant de partir reste fondamental.
    T. Il faut deux lectures, avant et après car alors, on appréhende le livre différemment.

    Et la liberté ?

    T. Dangereux !

    A. C'est génial d'avoir cette liberté car on est autonome, le sujet est le nôtre, la méthode aussi mais on est livrés à nous-mêmes et il faut une grande rigueur. Par exemple, faut-il s'astreindre à retranscrire les entretiens chaque soir ou simplement les collecter ?
    Le climat joue aussi un rôle important. Travailler par 40 degrés n'est pas évident...

    T. Personne ne vérifiera que nous travaillons tous les jours.
    A. Ainsi, j'adorais me rendre à l'infirmerie, travailler avec le personnel de santé, proposer mes questionnaires aux patients. Mais certains jours, j'étais épuisée et je me forçais à y aller.

    T. On a toujours envie d'interpréter ce qu'on voit. Il est impossible de collecter des données et de dire qu'on interprétera au retour. Sur place, déjà, on réfléchit, on aimerait passer une journée à mettre ses idées au clair mais ce n'est pas le but du terrain. Toutefois se contenter d'accumuler est impossible. Cela dépend aussi de la forme des questionnaires. S'ils sont très structurés, il y a peu à interpréter. S'ils sont plus libres, il faut rester aux aguets, relancer l'interlocuteur et donc interpréter.
    La vie quotidienne prend beaucoup de temps aussi car nous n'avons pas les habitudes. Faire les courses pour la semaine en France prend deux heures. Au Sénégal, on y passe la journée. Et le rythme de vie est différent. Les gens travaillent entre 7h et midi puis se reposent 3 heures et reprennent vers 15-16h jusqu'à 18h. On pense qu'on pourra rencontrer le maire dans l'après-midi mais non, il ne reçoit pas.

    A. On doit donc se construire des journées de travail type sans oublier les moments de détente.

    Quand y retournez-vous ?
    A. En juin 2013 et pour six mois. Nous n'avons pas fini le travail de terrain et notamment, pas encore étudié Richard Toll. En revanche, nous ne reviendrons pas en cours de séjour car c'est trop perturbant.

    T. Nous sommes presque Saint-Louisiens, nous avons noué des relations fortes, nous habitons un peu là-bas et je pense qu'on y fera une partie de notre travail de rédaction.
    A. Me dire qu'il faut attendre juin pour repartir est difficile. C'est un endroit qui me manque. Je me suis convaincue de l'intérêt de mon travail à Saint-Louis, une fois sur le terrain.

    T. C'est aussi parce que les gens sont intéressés. J'ai rédigé un rapport pour les agriculteurs qui pourra les aider à obtenir des financements. Au final, notre légitimité est renforcée. Nous ne sommes pas là pour faire seulement une thèse académique, en dehors du monde réel. Nous participons à la vie locale.

    A. On perd sans doute un peu d'objectivité mais qui est vraiment objectif ?  On s'est attachés au terrain.

    Et après le 3e terrain, ce sera la rédaction ?

    A. Après une grosse période de déprime parce qu'on ne repartira pas tout de suite ! Et avant une autre déprime, quand il faudra analyser et rédiger..

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