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Pour le moment, la force militaire dominante chez les kurdes, les YPG (Yekîneyên Parastina Gel :Unités de Protection Populaire) défendent les zones peuplées majoritairement par les kurdes. Ils n’affrontent pas les forces de Bachar Al-Assad toujours présentes dans la Jezireh… Et ces derniers en contrepartie leur laissent toute latitude pour administrer leur territoire « libéré ». C’est donc une situation ambigüe et un peu incertaine que l’on observe. La « paix » préservée et la guerre en germe, la volonté affirmée de faire chuter Bachar Al-Assad sans prendre les armes contre le régime, une « union sacrée » des partis politiques kurdes pour constituer cette région autonome … et des tensions interne quant à l’avenir de cette région et sa gouvernance.
Concrètement, comment cela se traduit-il ?
La liberté, dans ces temps incertains, ce sont souvent des marqueurs spatiaux : graffitis, drapeaux affiches ou checkpoints fleurissent dans cette région temporairement préservée (cliquez sur la photo pour agrandir). Les deux influences principales lisibles dans l’espace sont d’une part celle du P.K.K. (guérilla kurde de Turquie, soutenue par la Syrie jusqu’en 1998…) qui compose le gros de la force kurde déployée sous la bannière des YPG et d’autre part le poids du PDK de Mustafa Barzani, le parti au commandes au Kurdistan d’Irak qui dispose lui d’un poids diplomatique certain, de moyens financiers ainsi que de l’expérience politique dans la construction d’une région autonome kurde.
Ce sont également d’autres redéfinitions, auxquelles un géographe est sensible : kurdisation d’une toponymie arabisée par 40 ans de contrôle baathiste, nouvelles polarisation de l’espace –en fonction des contraintes de la guerre, mais aussi d’affinités- vers la Turquie ou le Kurdistan d’Irak plutôt que vers la « capitale régionale » Al-Hassaka et la capitale nationale Damas. A un réseau routier « prédateur », captant les ressources et les centralisant via Al-Hassaka en direction de Damas, on substitue un axe structurant de Serêkanie (Ras Al Ayn) à Dêrik (Al-Malikyia)…
Mais tout cela n’est qu’une affaire d’équilibres, de redéfinitions permanentes.
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