Journal de la Carto

Novembre 2012

Info lecteur

Atelier d'aide à la recherche documentaire

    A partir de là, le cheminement est plus simple, nous progressons aussi rapidement que le permettent les mesures, une grande galerie au sol argileux se poursuit sur des centaines de mètres. Quelques affluents sont topographiés puis nous atteignons une rivière. Impossible d'aller plus loin sans un canot pneumatique. L'eau est trop profonde et ces cours d'eau souterrains sont peuplés d'anguilles géantes et parfois de crocodiles au milieu desquels nous n'aimons pas trop barboter ! Cela sera donc un objectif parfait pour une nouvelle expédition l'année suivante.

    Après un rapide casse croûte, nous rebroussons donc chemin. Le retour dans la galerie est aisé, mais cette dernière s'élargit et fait place au chaos de blocs que nous avions franchi à l'aller. Rapidement un douloureux constat s'impose : nous sommes perdus.

    Pendant plus d'une heure nous escaladons les blocs, passons sous d'improbables voûtes, explorons les moindres recoins. Des galeries sont découvertes, mais l'absence de traces de pas prouve leur virginité. Nous ne sommes pas venus par là. Nous évoluons dans un véritable labyrinthe minéral. L'équipe se scinde pour élargir les recherches tout en veillant à rester à portée de voix. Rien n'y fait.

    J'ai beau relire mes notes, décrypter les croquis, impossible de retrouver des formes caractéristiques. Tout se ressemble : des blocs, des blocs, encore d'autres blocs ! Nous ne sommes pas en danger car nous avons de la nourriture, de l'eau et de l'éclairage, et compte tenu de la température des lieux, il est possible de dormir sans équipement. Cependant aucun de nous ne souhaite s'éterniser dans la grotte. Et puis miracle, au sommet d'un de ces blocs, je trouve, coincé par une petite pierre, une feuille de mon carnet avec le numéro 26 ! Une station ! En effet, lorsqu'un point est placé à un carrefour de galeries j'y dépose souvent un bout de papier avec son numéro pour permettre de débuter la topographie des nouveaux passages et de la raccorder au plan existant.

    Nous sommes tirés d'affaire. Il suffit de relire les notes et de faire au compas une visée inverse pour retrouver la station 25, puis la 24 et ainsi de suite, jusqu'au franchissement du chaos de blocs. Dans notre errement nous étions passés dix fois tout près du passage sans le voir.

    Eric Gilli

    [Sur ce blog, de belles photos de Madagascar dont une avec des chauve-souris malgaches]

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