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Comment sont articulés les différents pôles cartographiques au sein de Plaine Commune ? Il y a cinq personnes à l’atelier de cartographie qui traitent les thèmes de l’aménagement urbain, la rénovation urbaine, l’habitat et l’environnement. Il y a quatre personnes au bureau d’études voirie qui s’occupent de tout ce qui est lié à l’espace public (voirie, parcs et jardins, les transports, l’éclairage public et l’assainissement). Il y a une personne au développement économique et depuis peu une personne à l’observatoire de l’habitat. Une de mes fonctions est donc de faire de la coordination entre tous ces acteurs et de faciliter la mutualisation des données. Il a fallu “normer” les figurés utilisés par les différentes sections cartographiques ainsi que les définitions des éléments à cartographier. Ainsi, “parc” et “jardin” n'avaient pas de définition unique partagée par toutes les équipes territoriales de Plaine Commune. Il a donc fallu structurer le tout.
Mon rôle est également celui d'un référent concernant l'usage du logiciel, du point de vue méthodologique et du point de vue pratique. Il s'agit pour moi de faire du SIG un système d'organisation de la donnée dans un objectif de gestion à long terme. Nous avons par exemple numérisé le cadastre de notre territoire, afin de connaître rapidement le statut des terrains sur lesquels des projets sont mis en œuvre.
Vous avez accès à plus de données qu'une entreprise. Effectivement, en particulier pour ce qui touche au foncier (sous contrôle de la CNIL pour les données nominatives). Nous échangeons également des données avec les différents acteurs afin d'obtenir les données “sources” ce qui limite les imprécisions et les erreurs. Nous pratiquons alors des échanges conventionnés avec les producteurs des couches d'informations que nous recherchons (IGN, RATP, STIF, etc.), et nous ne manquons pas d'en acquérir lorsque le besoin s'en fait sentir. Je pense en particulier aux orthophotographie ou au rendu 3D que nous a fourni la société Vectuel.
Quels sont les différents chantiers auxquels vous participez ? Ces chantiers sont de différentes natures. Ainsi, en voirie, nous avons recensé les “points noirs” en terme d'accessibilité sur l'Agglomération afin de mieux répondre aux besoins des personnes à mobilité réduite [dans le cadre de la loi du 11 Février 2005]. Ce travail permet de déterminer et chiffrer les parcours à mettre aux normes. Ce travail a donné lieu à une communication au colloque SIG organisé par ESRI France en 2009. Cette communication donne à voir très concrètement la réalité de notre travail quotidien.
Le rendu 3D nous permet de réaliser une projection de l'avancée des travaux en temps réel. Cela en fait également un outil de communication remarquable. Actuellement, sur notre territoire, 24 quartiers sont concernés par la rénovation urbaine. Les changements sont donc nombreux et il est important que les décideurs les voient et les donnent à voir aux populations. Ce type de rendu nous permet de présenter de manière pédagogique les projets dans le cadre de réunions de quartier. Je me souviens qu'au cours de mes études, la 3D apparaissait comme un gadget sympathique aux yeux de certains enseignants. C'est bien davantage un moyen d'inscrire des ensembles architecturaux dans un contexte plus vaste, en ayant conscience des volumes, des évolutions sur le long terme, etc.
Aujourd’hui, nous travaillons à la mise à jour d'une cartographie représentant tous les projets du territoire, suivant les différents périmètres légaux (ZAC, ANRU, PNRQAD, etc.) auxquels on attache des données statistiques comme le nombre de mètres carrés de SHON que l’on y construit, mais aussi sous la forme des plans masses des futurs aménagements, ce qui nous permet de voir la forme de la future trame urbaine et d’en connaître ses fonctions (bureaux, habitat, commerces).
Etes-vous en contact avec d'autres responsables de SIG ? Comment réalisez-vous votre veille documentaire ? Oui je suis en relation avec des responsables SIG d’autres collectivités afin de partager nos expériences et nos points de vue. J’ai aussi l’occasion chaque année de rencontrer des personnes d’autres métiers lors des conférences annuelles de l’éditeur SIG ESRI. Autrement il existe aussi un certain nombre de magazines dont la lecture est enrichissante (SIG la Lettre, Geomatique expert, etc.).
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui se destinerait à un emploi dans le milieu des SIG ? Aimer la cartographie, aimer l'informatique, assister à des forums, des séminaires et pour comprendre vraiment ce qu'est le métier, ne pas hésiter à faire des stages. Les perspectives d'emploi restent importantes d'autant plus que la plupart des bureaux d'études avec qui nous travaillons utilisent encore des logiciels de CAO/DAO (Autocad, Illustrator,...) et non des SIG. Leurs données ne sont pas donc pas transférables dans un SIG ; elles sont perdues pour nous. Les communes et autres aménageurs territoriaux sont en train d'imposer la compatibilité de ces données dans leurs cahiers de charge. Les bureaux d'études seront donc amenés à recruter des techniciens SIG dans les années qui viennent.
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