Journal de la Carto

Mai 2014

Info lecteur

La nouvelle salle audiovisuelle de la BU

    Le support documentaire principal d'une cartothèque est bien évidemment la carte et plus exactement la carte papier.

    Ainsi, la cartothèque de Paris 8 conserve 51 000 exemplaires de cartes papier et ne propose que quelques centaines de cartes numériques : les cédéroms de cartes numérisées au 1:25 000 (commercialisés par Bayo et l'IGN) et 1400 feuilles de notre fonds papier numérisées en 2011-2012.

    A côté de ce support "massif", existent des supports communs aux bibliothèques universitaires tels les atlas, monographies, dictionnaires, mémoires et thèses, et des supports plus spécifiques comme les images satellitaires, les photographies aériennes, les DVD et les bandes dessinées. Ceux-ci représentent une faible portion du fonds général : un sixième en terme d'exemplaires.

    Pour organiser ses collections, la cartothèque utilise un catalogue. Les catalogues ont longtemps été des catalogues papier c'est à dire de petites fiches disposées dans des meubles à tiroirs. Avec l'informatique, les catalogues se sont transportés dans des systèmes de gestion de bibliothèque et sur internet. Notre cartothèque possède un catalogue numérique consultable à travers internet.

    L'informatisation du catalogue peut être perçue comme une simple reproduction du système papier. Les notices de cartes, atlas, bandes dessinées etc. ne sont plus disposées dans des tiroirs mais affichées à l'écran. Cependant, il est bien dommage de se passer des possibilités offertes par l'informatique et plus particulièrement par le web. Ainsi les auteurs, titres, éditeurs et autres zones d'information peuvent devenir des liens cliquables et renvoyer sur d'autres notices du même auteur, titre, éditeur etc. Cela existait déjà dans les catalogues papier mais nécessitait de disposer de meubles pour des catalogues auteur, titre, thématique...

    C'est lorsqu'on prend conscience des spécificités d'un catalogue numérique que se pose une redoutable question métaphysique : le catalogue doit-il se limiter à référencer les fonds de la cartothèque ?

    Un exemple :
    A la cartothèque de P8 existe la carte papier au 1:50 000 de Alcoy (Espagne). Elle a été numérisée en 2012. Le lien vers ce document est indiqué dans la notice.
    D'autres cartes ne sont pas numérisées mais le document numérisé existe sur internet, libre de droit. Allez-vous insérer un lien vers elle ?

    Autre exemple qui nous intéresse plus particulièrement dans cet article :
    La cartothèque a acquis des DVD documentaires (à prix exorbitant puisqu'ils sont destinés à une projection en cours). Or certains d'entre eux sont disponibles gratuitement et légalement sur internet. Faut-il tirer un trait web entre la notice du DVD et le film mis en ligne ?

    Pire (ou mieux) encore. La cartothèque peut-elle créer des notices pour des cartes ou des films en ligne qui n'appartiennent pas à son fonds ?

    En trois exemples, nous sommes passés d'un lien interne à un lien externe puis à une horreur : une notice non ancrée physiquement dans le fonds. D'un espace physique bien identifié qui se confond plus ou moins avec son catalogue, nous voici projetés dans un monde sans limites où se côtoient les millions d'informations plus ou moins référencées par Google et consort, les catalogues particuliers ou collectifs nationaux, européens, mondiaux et les gigantesques bases de données documentaires.

    De quoi, tel un escargot apeuré, rentrer aussitôt dans sa coquille.

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    Info carto

    Métaphysique des catalogues par l'exemple des films

 

Info terrain

Notre terrain du mois : le potager de Paris 8

    Info rencontre

    Alexandre Huraux, géomaticien au CAUE de l'Oise

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