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Rencontre avec Pauline Borgniet, ingénieur à l’université de Nantes au sein de la Direction de la Recherche, des Partenariats et de l’Innovation (DESU en écologie humaine et appliquée, année 2003-2004)

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
J’ai 35 ans. J’ai fait une grande partie de mes études à Paris 8 : d'abord un DEUG LEA Traduction puis j’ai intégré l’Institut d’études européennes. En parallèle, j’ai souhaité faire un DESU « Ecologie Humaine et Appliquée » avec Claude-Marie Vadrot. J’ai terminé mes études par un DESS en Etudes européennes à l’Université de Cergy-Pontoise. J’ai ensuite travaillé pendant 8 ans à MinesParistech où j’ai monté et accompagné des projets de recherche européens, dans le domaine de l’environnement et des énergies renouvelables et émergentes. J’ai repris une année d’étude en formation continue (Post-Mastère ISIGE-MinesParistech/ Ingénierie et gestion de l’environnement) en parallèle de mon emploi.

Depuis 4 ans, j’ai déménagé sur Nantes. Je travaille aujourd’hui à l’Université de Nantes où je représente et anime la filière Pêche-Mer-Littoral (représentation des laboratoires et de l’offre de formation). J’ai également un cabinet de consultant en projets européens.
D’un point de vue plus personnel, j’ai toujours été passionnée d’écologie. Claude-Marie m’a ouvert tout un monde qui s’est transformé aujourd’hui en vraie manière de vivre. Je suis passionnée de chevaux (que j’ai chez moi) depuis mon enfance, je pratique la permaculture, le jardinage bio et, de plus en plus, l’autonomie énergétique. Nantes est un vivier d’initiatives locales liées à l’écologie, à l’économie circulaire, voire à la décroissance. Je participe à plusieurs : Disco Soup, Ressourceries, AMAP, Colibris mais aussi parentalité positive et éducation non-violente. J’essaye d’appliquer dans mon quotidien les préceptes appris pendant mon DESU : protéger l’environnement, recycler, éviter toute pollution, encourager la biodiversité. J’avoue avoir souvent une petite pensée émue pour cette année d’études en observant les oiseaux sauvages qui viennent se réfugier chez moi.

Un DESU, c’est finalement peu d’heures de cours mais je crois que mes professeurs ont éveillé mon esprit citoyen, ma conscience écologique et certainement mon militantisme qui ne s’est jamais éteint !

Pourquoi avoir choisi la géographie ?
Dans mon cas, la géographie n’a été qu’une part marginale de ma formation. Néanmoins, je garde un souvenir inaltérable de mon voyage d’études à Porquerolles. Ce DESU m’a également permis d’acquérir des notions très importantes sur la gestion des espaces. Je pense que ce complément de formation m’a ouvert des portes. J’ai pu ainsi faire un stage de fin de DESS dans un service urbanisme pour l’amélioration du tri sélectif d’une communauté de communes et travailler sur les politiques environnementales européennes. Ceci m’a permis, de fil en aiguille, de me spécialiser dans les projets européens de recherche dans le domaine de l’environnement.
Je pense également que ce DESU a été un argument de poids pour que mon dossier soit accepté à l’ISIGE-MinesParistech pour ma reprise d’études quelques années plus tard.

A-t-il été difficile de trouver du travail à la fin de vos études ?
Non, j’ai été recrutée directement à l’issue de mon stage de DESS « Etudes européennes ».

Quelles sont les compétences requises pour exercer votre métier ?
Une bonne connaissance de tous les guichets de financement de la recherche et de la formation universitaire (Région, France, Europe). Une bonne connaissance des politiques de recherche nationale et européenne. Des langues étrangères (anglais et allemand pour ma part). Des compétences de management (pour gérer des consortia de chercheurs de domaines différents et de cultures différentes).
J’ai développé aussi mes compétences budgétaires et rédactionnelles pour l’écriture de projets et pour leur suivi ultérieur. Une très bonne maîtrise d’Excel me fait gagner du temps, tant pour le suivi de mes budgets que pour la production d’indicateurs.

De plus en plus, je me suis formée à de nombreux outils de communication : création de sites Web et de newsletters, réseaux sociaux, agrégateurs de contenu Web, communication extérieure sur des salons, vulgarisation scientifique etc. Et surtout : une grande curiosité d’esprit et une appétence profonde pour la recherche. Pas toujours évident de passer d’un laboratoire de génie des procédés à un laboratoire en génie civil ou en sciences humaines et de bien comprendre les travaux de chacun.

Quelles difficultés rencontrez-vous le plus fréquemment dans ce métier ?
Réagir dans des délais parfois très serrés pour répondre à des appels à projets. Une certaine pesanteur administrative qui n’est pas toujours facile à faire comprendre aux enseignants-chercheurs. Bien comprendre et traduire les besoins de chacun pour faire communiquer des milieux très différents (administratifs, scientifiques, juristes, industriels, élus).

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