Automne 2021
Comment préparer une formation sur les cartes ?
Philippe Laymond, cartothèque du Service commun de documentation de l'université Bordeaux Montaigne
En octobre 2021, le consortium ImaGEO, en partenariat avec l’Urfist, a organisé un cycle de 4 formations autour des cartes et de la cartographie. Cet article est un bref retour d’expérience sur ma contribution à ce programme collectif dont les éléments de base ont été définis dès le printemps : objectifs, public visé, modalités et dates. A titre personnel, je suis en charge de la formation 1 et j’interviens dans la formation 2 en compagnie de Caroline Abela (CNRS, UMR Passages), Christine Maury (CNRS, UMR Edytem) et Julien Baudry (SCD Université Bordeaux Montaigne).
La formation 1 se fait sous le format d’un cours magistral de 2 heures. Il n’est pas prévu de questions ni d’exercices pratiques. Le cadre de la formation 2 est différent : plusieurs intervenants, une durée de 5 heures, et des temps d’échange avec les participants sont prévus. Pour cette formation, des réunions préparatoires sont nécessaires afin de s’accorder sur le cadre d’intervention de chacun (thème, temps de parole). Les outils de partage en ligne permettent de suivre ces réunions à distance et de travailler sur les mêmes supports. Une fois ces cadrages établis, il faut passer à la préparation proprement dite.
Après avoir établi la structure d’ensemble (parties et sous-parties), il s’agit de développer le contenu et de l'illustrer avec des exemples. Cela passe par des lectures afin de réviser certains sujets ou de préciser certains aspects. Concernant les notions de cartographie (formation 1), quelques livres de références doivent être lus en partie ou du moins parcourus. Travailler dans une bibliothèque de géographie se révèle alors très intéressant. L’ouvrage de Mick Ashworth est ainsi devenu mon livre de chevet pendant quelques semaines. Les ressources disponibles sur internet sont bien sûr nombreuses, par exemple ici, et il faut piocher parmi elles pour former un ensemble cohérent.
Un autre moyen d'étoffer le contenu est de contacter des collègues-ressources. Ainsi, le géomaticien Clément Coutelier (UMR Ausonius) me transmet des exemples d’utilisation des SIG en recherche. De même, Pablo Salinas-Kraljevich (UMR Passages) m’indique des ressources références concernant le webmapping et les story maps. Anne-Marie Meyer, maîtresse de conférences (Université Bordeaux Montaigne) me fournit des cartes réalisées dans le cadre de ses recherches. Enfin, les échanges avec les co-intervenants permettent d’identifier d’autres ressources intéressantes.
En ce qui concerne son activité quotidienne, le cartothécaire n'a pas besoin de fouiller des ressources extérieures. Il possède le matériel nécessaire qu'il doit mettre en forme, par exemple pour présenter les éléments indispensables au signalement des cartes. Cela peut être pour identifier les mentions de responsabilité, la représentation du relief, les éléments autour de la carte (cartons, illustrations, texte), l’indexation thématique et géographique, etc. De même, le cartothécaire peut indiquer comment calculer l’échelle d’une carte, comment déterminer au mieux les coordonnées géographiques définissant l’emprise spatiale de la carte.
En parallèle de ces travaux préparatoires, il faut construire progressivement un diaporama qui servira de support. Le sujet est adapté pour privilégier l’image au texte. Cela nécessite de réaliser des scans de cartes, des découpages afin de zoomer sur les informations. Il faut faire attention à ne pas surcharger le diaporama avec des fichiers image trop lourds. Un minimum de texte est tout de même nécessaire : idée développée, mots-clés, source des documents présentés.
Choisir n'est pas évident car les exemples potentiels sont multiples et le cadre horaire strict. Une autre contrainte est de répondre le plus précisément possible aux attentes des participants (dans ce cas des bibliothécaires, doctorants et chercheurs) malgré leur différent niveau de connaissances. L’organisme de formation transmet une liste des inscrits avec leur statut, ce qui permet d’ajuster au mieux le contenu.
Le jour de la formation arrive enfin. En raison des circonstances sanitaires, la formation se déroule en distanciel par le biais d’une visio-conférence. Pour l’orateur, le stress de devoir parler face à un public est remplacé par celui de se retrouver seul dans un bureau face à un écran découpé en cases noires, en espérant qu’il n’y ait pas de problème de connexion... On partage le diaporama et on se lance. Une fois la séance finie, le support est envoyé aux participants. Quelques jours plus tard, les évaluations sont transmises ; elles serviront à améliorer la formation dans la perspective d’une programmation future.
Assurer une formation sur les cartes représente certes un travail de préparation conséquent, cependant le résultat est globalement très satisfaisant. Il est difficile d’évaluer le temps de préparation nécessaire mais il est certain qu’il faut s’y prendre plusieurs semaines ou mois à l'avance, afin de pouvoir y consacrer du temps tout en assurant ses activités habituelles.
Complément de lecture
Le lien vers 1886 cité dans les articles n'est plus à jour. Voici le lien actuel.
Les cartes topographiques de l’Argentine à Bordeaux Montaigne Géofeuille Automne 2019
Le couloir des expositions de cartes à l’Université Bordeaux Montaigne Géofeuille Automne 2018
Ces cartes « qui ne servent à rien » Géofeuille Mai 2011
Le site de la Bibliothèque de géographie - cartothèque> de l'université Bordeaux Montaigne
La formation 1 se fait sous le format d’un cours magistral de 2 heures. Il n’est pas prévu de questions ni d’exercices pratiques. Le cadre de la formation 2 est différent : plusieurs intervenants, une durée de 5 heures, et des temps d’échange avec les participants sont prévus. Pour cette formation, des réunions préparatoires sont nécessaires afin de s’accorder sur le cadre d’intervention de chacun (thème, temps de parole). Les outils de partage en ligne permettent de suivre ces réunions à distance et de travailler sur les mêmes supports. Une fois ces cadrages établis, il faut passer à la préparation proprement dite.
Après avoir établi la structure d’ensemble (parties et sous-parties), il s’agit de développer le contenu et de l'illustrer avec des exemples. Cela passe par des lectures afin de réviser certains sujets ou de préciser certains aspects. Concernant les notions de cartographie (formation 1), quelques livres de références doivent être lus en partie ou du moins parcourus. Travailler dans une bibliothèque de géographie se révèle alors très intéressant. L’ouvrage de Mick Ashworth est ainsi devenu mon livre de chevet pendant quelques semaines. Les ressources disponibles sur internet sont bien sûr nombreuses, par exemple ici, et il faut piocher parmi elles pour former un ensemble cohérent.
Un autre moyen d'étoffer le contenu est de contacter des collègues-ressources. Ainsi, le géomaticien Clément Coutelier (UMR Ausonius) me transmet des exemples d’utilisation des SIG en recherche. De même, Pablo Salinas-Kraljevich (UMR Passages) m’indique des ressources références concernant le webmapping et les story maps. Anne-Marie Meyer, maîtresse de conférences (Université Bordeaux Montaigne) me fournit des cartes réalisées dans le cadre de ses recherches. Enfin, les échanges avec les co-intervenants permettent d’identifier d’autres ressources intéressantes.
En ce qui concerne son activité quotidienne, le cartothécaire n'a pas besoin de fouiller des ressources extérieures. Il possède le matériel nécessaire qu'il doit mettre en forme, par exemple pour présenter les éléments indispensables au signalement des cartes. Cela peut être pour identifier les mentions de responsabilité, la représentation du relief, les éléments autour de la carte (cartons, illustrations, texte), l’indexation thématique et géographique, etc. De même, le cartothécaire peut indiquer comment calculer l’échelle d’une carte, comment déterminer au mieux les coordonnées géographiques définissant l’emprise spatiale de la carte.
En parallèle de ces travaux préparatoires, il faut construire progressivement un diaporama qui servira de support. Le sujet est adapté pour privilégier l’image au texte. Cela nécessite de réaliser des scans de cartes, des découpages afin de zoomer sur les informations. Il faut faire attention à ne pas surcharger le diaporama avec des fichiers image trop lourds. Un minimum de texte est tout de même nécessaire : idée développée, mots-clés, source des documents présentés.
Choisir n'est pas évident car les exemples potentiels sont multiples et le cadre horaire strict. Une autre contrainte est de répondre le plus précisément possible aux attentes des participants (dans ce cas des bibliothécaires, doctorants et chercheurs) malgré leur différent niveau de connaissances. L’organisme de formation transmet une liste des inscrits avec leur statut, ce qui permet d’ajuster au mieux le contenu.
Le jour de la formation arrive enfin. En raison des circonstances sanitaires, la formation se déroule en distanciel par le biais d’une visio-conférence. Pour l’orateur, le stress de devoir parler face à un public est remplacé par celui de se retrouver seul dans un bureau face à un écran découpé en cases noires, en espérant qu’il n’y ait pas de problème de connexion... On partage le diaporama et on se lance. Une fois la séance finie, le support est envoyé aux participants. Quelques jours plus tard, les évaluations sont transmises ; elles serviront à améliorer la formation dans la perspective d’une programmation future.
Assurer une formation sur les cartes représente certes un travail de préparation conséquent, cependant le résultat est globalement très satisfaisant. Il est difficile d’évaluer le temps de préparation nécessaire mais il est certain qu’il faut s’y prendre plusieurs semaines ou mois à l'avance, afin de pouvoir y consacrer du temps tout en assurant ses activités habituelles.
Complément de lecture
Le lien vers 1886 cité dans les articles n'est plus à jour. Voici le lien actuel.
Les cartes topographiques de l’Argentine à Bordeaux Montaigne Géofeuille Automne 2019
Le couloir des expositions de cartes à l’Université Bordeaux Montaigne Géofeuille Automne 2018
Ces cartes « qui ne servent à rien » Géofeuille Mai 2011
Le site de la Bibliothèque de géographie - cartothèque> de l'université Bordeaux Montaigne