Des plans et des cartes décrivent un territoire rural, planté de vignes, de jardins, de serres. Des moulins, des ateliers de teinturiers, tout un artisanat local laissent place peu à peu à des industries et des usines : usines à gaz, tanneries, pianos Pleyel.

Les illustrations : photos et cartes postales redonnent vie aux gens : une famille bretonne pose devant une baraque où "ici, on bouffe ben", des paysans battent le blé avec l'une des premières batteuses mécaniques, les ouvriers de l'usine Rateau manifestent contre les licenciements, à la fête de l'Huma de 1972 les spectateurs se pressent pour assister au concert de The Who.

En grand format, les illustrations portent le regard en hauteur et rappellent que derrière chaque testament, permis de construire, plan de maison ou d'école, prospectus, catalogue, affiche, parchemin et cahier de doléances, des hommes et des femmes sont nés, ont vécu et sont morts ici.

Pour l'histoire plus ancienne, l'imagination supplée. Ainsi dans une vitrine est exposée la matrice du seau et du contre-sceau de l'abbaye de Saint-Denis, en argent, datée du XIIe-XIIIe siècle. Le contre-seau est relié au sceau pour une chaînette. La cire était fondue, le seau appliqué, le contre-sceau apposé en revers du sceau. Au delà de cet objet se révèle une pratique très importante à la fin du Moyen-Age. Voici un lien utile pour les curieux.

De cartes en photographies et de vitrines en panneaux, nous achevons notre déambulation par Enseignement et culture où sont affichés les projets d'écoles primaires, d'université, de bibliothèque (celle de Paris 8) et de salles de spectacle, le tout illustré de photos de chantier. Un dernier regard en arrière sur la salle tranquille et nous traversons à nouveau l'odeur de neuf, le hall et le sas de sécurité pour retrouver le soleil et le XXIe siècle.

La vie des Archives à Pierrefitte ne fait que commencer comme en témoignent les courtes et éparses végétations qui bordent le bâtiment central et les plans d'eau aussi discrets et silencieux que l'ensemble. Les habitants ne sont pas venus nombreux aux Journées du Patrimoine, la foule ne se presse pas à l'exposition mais l'oeuvre est de longue haleine et les Archives possèdent ce que n'avaient pas ceux qui vécurent, vivent et vivront ici ; le temps. 

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