Journal de la Carto

1er avril 2013

Info lecteur

Quiz en 17 questions sur la géomorphologie

    On peut parler de l’urbanisme…
    Interview à scandale ! L’urbanisme et la manière de penser la ville… Où l’on s’aperçoit que l’urbanisme contemporain, celui dans lequel nous vivons, est un urbanisme de pacification sociale, un urbanisme de contrôle. Je me souviens avoir entendu un préfet sur France-Info parlant de rénovation urbaine dans les quartiers dits « sensibles ». Ce préfet s’entretenait avec un urbaniste. Ayant pris confiance au long de l’émission, le préfet dit : «Les jeunes, c’est comme les pigeons : s’ils ont l’habitude de se poser sur un muret, on installe des pics sur le muret et ils ne s’y poseront plus ».
    J’ai trouvé ça vraiment révélateur des politiques actuelles qui sous-tendent l’urbanisme. Il s’agit d’éradiquer les lieux de vie qui ne sont pas homologués par le pouvoir économique ou politique. Tous ces espaces qui ne portent pas de rentabilité intrinsèque ou qui échappent à l’emprise du pouvoir politique et de l’économie légale doivent être supprimés.

    C’est la question des possibilités d’appropriation de l’espace urbain ?
    Voilà ! On veut des centres-villes vivants, de la joie, de la gaité, de la communion entre les générations et tout mais on fabrique des villes aseptisées où le vivant doit être canalisé, autorisé d’après des critères relatifs à sa valeur économique et à son rapport à la norme, et la géographie doit nous inviter à questionner la construction verticale de ces territoires. L’état est normatif vis-à-vis des populations, sans aucune considération sur la réalité de la vie. Un arbre, pour qu’il pousse, il lui faut de l’espace. On peut le faire pousser droit en le gainant, ou en le bordant d’autres espèces… Mais est-ce encore la Vie ?

    L’appropriation de la ville se fait principalement par la marge, dans les espaces délaissés par le pouvoir, dans les espaces où le vécu peut être autonome, non dirigé. On ne peut que difficilement s’approprier un espace dirigé, possédé par une autorité, à moins de faire partie de cette autorité.

    C’est intéressant de revenir sur la définition de ce qu’est l’espace public. Avant c’était l’espace qui était à tous. Aujourd’hui, c’est celui qui n’est à personne. Cette inversion dans la perception de l’espace public est intéressante ! Même en bas de chez eux, sur un espace public, des gens ne sont pas chez eux et se font chasser. L’espace public est devenu le lieu de l’expression du pouvoir étatique.

    Quel conseil pour des étudiants en géographie ?
    Profitez, écoutez, soyez ouverts, questionnez, questionnez-vous. Et intéressez-vous quand même à la géomorphologie. Après on regrette de ne pas l’avoir fait…

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