Journal de la Carto - Novembre-Décembre 2015
Rencontre avec Annick Hollé

Tu nous parlais des communautés fermées de Katmandou en 2013. Depuis, comment ont-elles évolué ?
Je suis repartie en avril 2015 au Népal et j'ai orienté mes enquêtes sur les quartiers sécurisés que je n'avais fait qu'entrevoir lors de mon séjour précédent. Il existe des quartiers de maisons individuelles que j'appelle horizontaux et des quartiers de tours, verticaux, qui ont vu le jour à partir de 2008 et étaient encore pour certains en construction en 2013 et 2015. Ainsi dans un bloc de 11 tours, 350 logements étaient construits sur les 500 prévus.

J'ai visité plusieurs de ces enclaves pour voir ce qu'on y proposait et qui sont les gens qui achètent. Par exemple, je voulais connaître leur pratique vis à vis des castes et de fait, les critères sont purement économiques et non castiques.

Parmi ces acheteurs, beaucoup d'employés du tertiaire supérieur tels que des pilotes d'avion, des avocats, journalistes, hommes politiques, acteurs, hommes d'affaire népalais travaillant à l'international ou des étrangers. Tous souhaitent vivre sur le mode de vie étranger qu'ils ont eu l'occasion d'apprécier et par exemple d'avoir de l'eau et de l'électricité en permanence. Le confort passe avant la sécurité même s'ils apprécient que leurs familles soient en sécurité lors de leurs séjours à l'étranger.

J'ai eu l'occasion d'assister au premier salon de l'immobilier du Népal qui s'est tenu une semaine avant le tremblement de terre (25 avril 2015). Consortium bancaires et promoteurs y étaient tous rassemblés.


Vallée de Katmandou

Logo du premier salon immobilier
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Cartothèque de l'Université Paris 8