Journal de la Carto - Mars-Avril 2015


Je ne vois guère que ces deux ports à la tombée du jour peints par Claude Lorrain, qui sont au Louvre, et qui présentent la frontière même de deux ambiances urbaines les plus diverses qui soient, rivaliser en beauté avec les plans du métro affichés dans Paris.

On entend bien qu’en parlant ici de beauté je n’ai pas en vue la beauté plastique - la beauté nouvelle ne peut être qu’une beauté de situation - mais seulement la présentation particulièrement émouvante, dans l’un et l’autre cas, d’une somme de possibilités. Entre divers moyens d’interventions plus difficiles, une cartographie rénovée paraît propre à l’exploitation immédiate.


Port de mer au soleil couchant par Claude Lorrain, 1639

Il est possible ici de dériver vers Patrick Modiano qui sait ce que signifie la présentation particulièrement émouvante d’une somme de possibilités...

Pour ceux qui y sont nés et y ont vécu, à mesure que les années passent, chaque quartier, chaque rue d’une ville, évoque un souvenir, une rencontre, un chagrin, un moment de bonheur. Et souvent la même rue est liée pour vous à des souvenirs successifs, si bien que grâce à la topographie d’une ville, c’est toute votre vie qui vous revient à la mémoire par couches successives, comme si vous pouviez déchiffrer les écritures superposées d’un palimpseste.
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Cartothèque de l'Université Paris 8