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Nos livres - Livres des éditions l'Echappée



Le soleil en face : rapport sur les calamités de l'industrie solaire et des prétendues énergies alternatives / Gaillard (F.), 2012

Depuis le «choc pétrolier» de 1973, et plus encore depuis les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima, les énergumènes qui nous gouvernent sont à la recherche d’«énergies alternatives»: géothermie, biomasse, éolien, hydrogène, etc. Mais le véritable Graal de cette quête d’un combustible inépuisable et à vil prix reste l’énergie solaire qui, sauf imprévu, nous alimente pour encore 4,5 milliards d’années.
Le complexe scientifico-industriel s’est lancé dans une course éperdue aux technologies solaires les plus puissantes, les plus rentables, les plus complexes, les plus centralisées, les plus destructrices. En France, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA-EA) mène cette course. Et voilà comment les pillards de pétrole et d’uranium s’accaparent maintenant le soleil. C’est dire que les rêves d’énergie solaire artisanale et individuelle, à la mode de L’an 01 sont déjà cuits. Le soleil ne brillera pas pour tout le monde.
Après les sacrifiés à l’idole nucléaire, voici ceux du nouveau culte solaire: expropriés des «terres rares», des terres agricoles, des steppes et déserts réquisitionnés pour les centrales solaires, victimes des ravages environnementaux de cette nouvelle industrie. Les cobayes du laboratoire planétaire, eux, devront toujours leur énergie à une techno-caste spécialisée et toute-puissante.

Contre les publicités sexistes / Pietrucci (S.), Vientiane (C.), Vincent (A.), 2012

La publicité exploite le corps des femmes pour susciter du désir, générer de l’envie, exacerber les frustrations et rendre le produit à vendre attirant. Soumise aux normes aliénantes d’une beauté stéréotypée, symbole du plaisir sexuel, ou encensant la ménagère passive cantonnée dans sa cuisine, l’image des femmes n’a jamais été autant instrumentalisée. Omniprésentes et conçues pour marquer les esprits, ces représentations modèlent notre imaginaire et participent à la construction des normes de genre : d’un côté, la féminité associée à la jeunesse, à la beauté et à la maternité et, de l’autre, la virilité à la force, à la puissance et à l’action. Loin d’être un art, tout sauf inoffensive – c’est-à-dire perçue au second degré par des consommateurs responsables –, la publicité véhicule les pires clichés sexistes et renforce la domination patriarcale.

Terreur et possession : enquête sur la police des populations à l'ère technologique / Pièces et main d'oeuvre, 2008

En 1921, Victor Serge écrit « Il n’est pas de force au monde qui puisse endiguer le flot révolutionnaire quand il monte, et que toutes les polices, quels que soient leur machiavélisme, leurs sciences et leurs crimes, sont à peu près impuissantes… » – Voire. Mais quand l’Histoire, pour l’essentiel, est devenue l’histoire des sciences et techniques, la moindre des choses est d’examiner en quoi celles-ci affectent les anciennes vérités. C’est ce que ce livre s’applique à faire en cinq généalogies qui remontent et démontent l’enchaînement de nos désastres : inventions de la Théorie du complot, du sécuritaire, du contrôle, de la possession technologique, via dispositifs et implants corporels, afin de nous priver de notre libre arbitre au sens le plus physique et matériel, et d’aboutir à la « Société de contrainte » ou techno-totalitarisme.

Le cauchemar pavillonnaire / Debry (JL.), 2012.

Les zones pavillonnaires, affublées à l’occasion du joli nom de lotissement, envahissent inexorablement les abords des villes et des villages, selon un modèle administratif et économique qui, indifféremment du lieu, se reproduit à l’identique. Elles incarnent un idéal et un mode de vie fondés sur l’aliénation désirée. L’obsession de l’hygiène et de la sécurité, le culte de la marchandise et de la propriété privée ont remplacé les solidarités et la culture de résistance des classes populaires. L’expérience de la relation à autrui se réduit au désir mimétique de posséder les mêmes signes de la réussite individuelle. Cet univers, parfaitement structuré, enferme l’imaginaire dans un espace étriqué, accentue le repli sur soi et appauvrit la vie sociale.
L’espace, quadrillé, découpé en plans de circulation, repose sur une logique de flux. La notion de « ville » – et bientôt de « campagne » – s’efface. Désormais réduites à leur centre historique, les villes sont cernées par des zones spécialisées : industrielles, commerciales, résidentielles, vertes, de loisir… Les enjeux de pouvoir se sont toujours traduits dans l’organisation de l’espace social. Tout système politique peut être analysé au travers de son architecture. Ce livre permet de comprendre celui dans lequel nous vivons.

Un siècle de progrès sans merci : histoire, physique et XXe siècle / Druon (J.), 2009.

Connaissez-vous h ou la constante de Planck ? À moins d’être physicien, il y a fort à parier que non. Introduite en 1899, elle a pourtant influé sur les récentes péripéties de la vie sur Terre plus qu’aucun autre événement scientifique, politique ou économique. Ce livre part du postulat qu’il est impossible de comprendre l’histoire contemporaine sans prendre en compte le développement des connaissances rationnelles et des idéologies qui accompagnent ces progrès. L’histoire du XXe siècle est ici retracée à partir de la découverte par les physiciens berlinois de cette quatrième constante universelle, qui va modifier notre représentation du monde et devenir l’une des principales clés de la domination techno-scientifique : le XXe siècle comme on ne l’avait encore jamais raconté. Soudain, grâce à cette clé universelle, tout s’explique. Tout, du moins, des soubassements et déterminations matérielles de l’époque contemporaine. Mais que reste-t-il du facteur humain face au Progrès sans merci et que pèsent toutes les histoires restées silencieuses ?

Survivre et vivre : critique de la science, naissance de l'idéologie / Pessis (C.), coord., 2014.

Dans l’après 68, Survivre et Vivre, le mouvement de scientifiques critiques rassemblés autour du grand mathématicien Alexandre Grothendieck, dénonce la militarisation de la recherche et l’orientation mortifère du développement technoscientifique. Rapidement devenus les fers de lance d’une fronde antiscientiste, ces « objecteurs de recherche » sont des acteurs de premier plan dans l’émergence du mouvement écologique français. Aux côtés de Pierre Fournier, ils participent à l’essor du mouvement antinucléaire. Lié aux objecteurs de conscience, à des mouvements hygiénistes et naturistes, à des agrobiologistes et des naturalistes, Survivre et Vivre prône la subversion culturelle et essaime en une vingtaine de groupes locaux. Proche de Robert Jaulin, Serge Moscovici et Bernard Charbonneau, il s’affirme comme le « laboratoire idéologique de la révolution écologique ».
Ce livre présente les principaux textes de la revue Survivre... et Vivre. éditée par le mouvement de 1970 à 1975, elle fut la première revue d’écologie politique influente. Des contributions d’anciens membres de Survivre et Vivre mettent en perspective cette expérience collective et ses cheminements d’hier à aujourd’hui.
Textes à l’appui, ce livre offre aussi un panorama plus large de la critique des sciences des années 1970. à l’heure du capitalisme vert, il invite ainsi à renouer avec les racines critiques de l’écologie politique et à s’abreuver à sa joyeuse radicalité.