Bannière de la cartothèque.
Audiovisuel : les films


Retour aux lettres - Retour à la lettre D

Dans mon quartier, je vis, je meurs / Lary (M.), Nausicaa, 2011.

Ce film décrit le quotidien de deux quartiers : le quartier de Palente et le quartier Orchamps qui se situent en région Franche-Comté dans la ville de Besançon. Ces deux quartiers sont collés l’un à l’autre, on peut dire qu’ils forment à eux deux un seul grand quartier. Dans ce film, on voit que les habitants sont très fidèles à leur quartier, certaines personnes âgées y ont vécu toute leur vie et les jeunes semblent y être très attachés. Ce documentaire est principalement composé d’interviews (de jeunes et d’anciens habitants) et ces interviews sont utiles pour comprendre chaque sujet abordé comme il n’y a pas de narration.

Dans ce documentaire, on découvre que ce quartier est très attaché à son histoire. Il s’est construit et développé autour des événements (grèves ouvrières, cinéma militant) qui ont notamment eu lieu dans les années 50.

Vie quotidienne de ces quartiers à l’époque
Il y a 40 ans, il y a eu une grève sur ce quartier. On peut dire que l’objectif de cette grève était une sorte de lutte des classes (militants ouvriers contre le gouvernement). Ce film nous montre qu’à cette époque, certains ouvriers pensaient que la culture, la peinture etc… n’étaient pas accessibles pour eux et réservées à la bourgeoisie. On découvre le CCPPO (Le Centre Culturel Populaire de Palente Orchamps) qui est une association qui a pour but de soulager la vie du quartier : ils offrent des objets pratiques (machine à laver), ils font des expositions de peinture etc… Pendant la grève de 1976 qui a duré environ 1 mois, le CCPPO a permis aux gens de voir des films, des pièces de théâtre et autres. Grâce à cette association, il y a eu une bonne ambiance durant cette grève. Durant cette période, ils ont pu réaliser un film qui leur ressemble pour exprimer leur ressenti.
Pendant la période d'après-guerre, en pleine crise du logement, les habitants de la ville se rassemblèrent pour construire leur maison eux-mêmes en dehors de leurs heures de travail.

On voit donc qu’il y a beaucoup de solidarité dans ce quartier.

Vie quotidienne de ces quartiers aujourd’hui
D’après des entretiens avec certains jeunes du quartier (environ 17 ans), on voit qu’ils aiment bien la vie ici même s’il n’y a pas beaucoup d’activités. Certains font de la boxe à la salle du quartier. D’autres jeunes se retrouvent assez souvent (surtout pendant les vacances) avec leur bande d’amis pour discuter ou autre.
Il y a une différence de mentalité entre les jeunes d’aujourd’hui et les jeunes de l’époque : les jeunes d’aujourd’hui ne pensent pas vraiment à militer, les anciens pensaient tout le temps au travail et à leur avenir contrairement à eux.
A un moment du film, on voit plusieurs jeunes refaire la peinture chez une personne âgée, cela prouve qu’ils ont tout de même une bonne mentalité. Lors d’une interview, on apprend que plusieurs jeunes ont arrêté tôt l’école, certains font des formations.

Des jeunes tournent un film pour faire découvrir le quotidien de Palente Orchamps. Dans leur film on voit que peu de choses ont changé (dans le paysage notamment) en 40 ans. Ce film montre que les conditions de vie sont difficiles. Certains jeunes ont du mal à retrouver du travail lorsqu’ils se retrouvent au chômage. En regardant ce film, on n’a pas l’impression que les conditions de vies soient plus dures qu’avant (malgré le fait que certaines habitations qui datent des années 50 manquent d’isolation).

S’il y a une différence de mentalité entre les jeunes d’aujourd’hui et ceux de l’époque, c’est sûrement parce qu’ils n’ont pas vécu les mêmes expériences, ils n’ont pas mené les mêmes combats avec des difficultés ou des facilités différentes. C’est tous ces éléments qui font qu’ils ont des manières différentes d’observer la vie.

Ce documentaire nous montre que ce quartier a un rythme de vie assez normale, on voit des jeunes à l’entrainement de boxe, on voit des enfants à l’entrainement de football, des meetings (notamment le meeting SOS racisme où certain exposent des montages photos pour raconter leur histoire. Durant ce meeting, il y a également des jeunes qui font un concert). Pendant la période de Noël, l’Association "Arc en ciel" offre des cadeaux aux enfants depuis 18 ans. Le CCPPO offre de la nourriture aux plus démunis.
Les immeubles des années 50 existent encore. Les habitations sont très vieilles. Lors d’une interview, un homme nous dit que chez lui il n’y a pas d’isolation, qu’il est obligé de chauffer (toute l’année) pour éviter la moisissure. Il a donc une grosse note d’électricité et de gaz, ce qui entraîne des problèmes de bouclage de fin de mois. Cet homme est contraint d’aller à la banque alimentaire pour se nourrir.

Conclusion
Concernant la qualité du documentaire, je trouve que le montage vidéo n’est pas de très bonne qualité. On passe parfois d’un sujet à un autre sans transition. Durant les interviews, il y a des blancs qui durent 5 – 6 secondes, ce qui est assez gênant. Ce documentaire peut être enrichissant et intéressant si on fait une étude de la ville de Besançon ou bien si on veut étudier les différences entre les anciens et les jeunes en général (je pense que c’est en quelque sorte le fil conducteur du documentaire).
Ayant grandi dans un quartier populaire, j’arrive en partie (mais pas totalement) à identifier ce quartier au mien et à ceux que je connais (c’est d’ailleurs pour cela que j’ai choisi de commenter ce DVD).

Gordon Abdullah, étudiant de géographie