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Audiovisuel : les films


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Paysages 1 : Auxey - Duresses (France 1997), Sisteron (France 1998), Ile de Symi (Grèce 1997) / Portron (J.L.), JBA édition, 1998

Chaque film de cette collection « Paysages » propose une lecture détaillée, minutieuse d’un paysage européen sous des aspects géographiques, économiques, historiques, sociaux et esthétiques.
La relation entre l’habitant et son territoire est représentée dans ses trois documentaires.

Le premier reportage concerne Auxey-Duresses. C’est un petit village situé en Bourgogne. Il est bâti sur des terres humides. Le village est entouré de vignoble et cela s’explique car la viticulture fait partie intégrante de l’histoire des habitants depuis le XVIIIème siècle. 
On y découvre un paysage rythmé par la viticulture. Les témoignages de viticulteurs nous permettent de connaître les changements de ce paysage. Le paysage s’est « durci » : les hauteurs qui étaient par le passé habitées, sont envahies par la forêt et les broussailles. Cela s’explique par l’exode rural des viticulteurs. Ces témoignages racontent aussi comment ils ont dû faire face à des périodes éprouvantes (exemple : l’invasion de pucerons qui a ruiné une grande partie des propriétaires).
Autrefois les vignobles étaient entourés d’arbres fruitiers pour donner du goût au vin ; à présent, cette méthode a été délaissée pour laisser plus d’espace aux vignobles. Il reste un arbre fruitier qui est une trace de cette pratique.
Dans ce documentaire de 27 minutes, les vignerons ont su nous montrer une dévotion, un savoir-faire. Le vin fait partie de leur vie, une véritable passion anime leur métier.

Sisteron est le second documentaire de cette série. C’est une petite ville de 7 000 habitants. Elle est située au Sud-Est de la France. Elle est coupée en deux par une muraille rocheuse.
A Sisteron, la partie ancienne de la ville est prolongée par la partie moderne. Comme si la ville était passée du Moyen-Age à la période moderne sans transition.
La population a connu des fluctuations au cours des siècles, qui l’ont conduite à augmenter faiblement ; on comprend vite que ces fluctuations sont dues à l’histoire de cette ville. Au XVIIème siècle, la peste fait rage et décime la ville, 1/5ème de la population est emportée.
Au XVIIIème siècle, Sisteron est une grande ville avec une population composée au deux tiers d’ouvriers agricoles. Mais avec le temps cette population a évolué. Un habitant témoigne et explique comment le village s’est « vidé » de sa population agricole. Effectivement, avec la première guerre mondiale, plusieurs usines sont venues s’implanter à Sisteron et la jeunesse s’est mise à travailler à l’usine, délaissant les métiers agricoles.

Au fur et à mesure, la ville s’ouvre au monde. Le documentaire donne un exemple de ce phénomène en présentant un abattoir, secteur moteur de Sisteron. L’usine SANOFI spécialisé dans la chimie fine est la force de Sisteron. Elle crée de l’emploi et comme le dit un habitant : « si l’usine ferme, c’est le déclin de Sisteron qui est à prévoir. »
Comme dans le documentaire précédent, les témoignages d’habitants de Sisteron sont superposés à des images de la ville. La voix off nous explique qu’après la guerre, Sisteron se relève une nouvelle fois, passant d’une économie paysanne à une économie plutôt industrielle.

Le dernier documentaire de cette série nous propose la présentation de l’Île de Symi. L’île de Symi est une petite île de la mer Egée appartenant à la Grèce. Cette île est à 14 km de la Turquie. L’île de 2500 habitants est comparée à un squelette pour ces roches de calcaires.
Les habitants de l’île de Symi sont incapables de subvenir seuls à leurs besoins. Des bateaux apportent le nécessaire et quand des personnes sont malades, elles prennent le bateau pour se faire soigner à Athènes. Mais en hiver, à cause des tempêtes, l’île est coupée du monde.
Les habitants de l’île de Symi viennent principalement du milieu agricole. Un paysan nous explique que c’est devenu compliqué malgré une aide de l’Etat grec, de vivre seulement de l’agriculture. Avant, l’agriculture suffisait à nourrir la population de l’île mais aujourd’hui d’autres sources alimentaires se sont développées donc les besoins ont changé d’où le déclin du milieu agricole de l’île.
On apprend que l’île de Symi a connu des dominations étrangères au cours de son histoire avant d’appartenir à la Grèce. L’île a été dirigée notamment par les Turcs. Mais sur les images du documentaire, l’île ne garde aucune trace de ces occupations.

Sur l’île, on découvre un grand nombre de maisons en ruine et on apprend que certains habitants ont quitté l’île pour trouver du travail ailleurs, après avoir vendu leur maison pour une bouchée de pain. Ces maisons abandonnées donnent un aspect particulier à l’île, un peu comme une île fantôme. Les chapelles et églises parsèment l’île de Symi. Chaque année, 3500 personnes viennent visiter l’île, ce qui permet aux habitants de développer une économie touristique.
Après ce documentaire, on se demande pourquoi les hommes ne quittent pas cette île où il est difficile de vivre sans aide extérieure mais on est vite rattrapés par la beauté de cette île et on comprend l’attachement que lui portent ses habitants.

Ces trois documentaires traitent de villes différentes mais la forme du reportage reste la même. Ils sont tous trois parsemés de témoignages d’habitants qui illustrent les images. La voix off est essentielle à la compréhension de ces reportages car elle nous apporte l’essentiel des informations. La durée de 27 minutes est idéale pour ces sujets ; s’ils avaient été plus longs, cela n’aurait rien apporté de plus selon moi. Ces reportages nous font nous interroger sur les paysages autour de nous : maintenant je me demande comment l’Homme a organisé son espace pour qu’il lui soit le plus utile. Ces documentaires sont utiles pour une recherche sur l’habitant et son milieu de vie.

Coralie Ceva et Alexis Brocheton, étudiants de géographie