Audiovisuel : les films
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Sur les bords du Nil : l'eau en partage / E.G.F., 2003
« Sur les bords du Nil, l’eau en partage » est un documentaire réalisé par Olivier Archambeau et Habib Ayeb, géographes et professeurs à l’Université Paris 8. Ils présentent à travers une enquête de terrain en Egypte, et comme le titre du film l’indique, les grandes problématiques de l’eau du Nil à partir de sa fonction agricole et domestique.
En effet, le Nil, grand bâtisseur de l’Egypte, est le deuxième plus long fleuve du monde avec une longueur d’environ 6500 kilomètres. Avec ses quatre affluents (Nil bleu, Nil blanc, Sobat et l’Atbara), le Nil s’écoule sur 8 pays : l’Egypte, le Soudan, le Soudan du Sud, l’Ouganda, la Tanzanie, le Burundi, le Rwanda et l’Ethiopie. Avec son volume de crue s’élevant à 84 km3 par an, le Nil et sa vallée sont en une source de grande richesse au niveau économique et agricole. En effet, 95% des habitants sont sur les endroits où le Nil peut féconder la terre et l’espace agricole utile est d’environ de 3,5 millions d’hectares.
Les fellahs, petits paysans égyptiens, ne laissent pas un seul mètre carré de terre à l’abandon là où l’eau est présente. Chaque fellah peut récolter jusqu’à trois récoltes sur la même parcelle. Cependant, le delta du Nil est l’une des régions les plus densément peuplées de la planète avec environ 1600 habitants au kilomètre carré. Le volume de l’eau et la disponibilité en terre agricole diminuant, un paysan sur deux est pauvre et un paysan sur quatre fait partie de la pauvreté absolue.
L’augmentation de la population entraînant une forte demande alimentaire, elle oblige au développement intensif des activités agricoles engendrant donc une pollution de l’eau par les produits chimiques comme par exemple l’utilisation excessive de l’engrais. Les eaux sont aussi à usage domestique : lessive, bain pour les animaux, espace de jeux, et lieux de dépôts des ordures. Résultat, plus de la moitié de la population est touchée par des maladies dues à l’eau. « La question de l’eau se pose en terme socio-économique et en terme d’hydraulique quantitative » ; en effet, seulement 40% de la population est raccordée au réseau d’eau potable.
De plus, la campagne est touchée par le phénomène de mécanisation des systèmes d’irrigation, et malgré un système de partage entre paysans, le chômage s’accroît et les paysans abandonnent leur terre pour la ville ou pour conquérir le désert. Ce dernier, en attirant une partie de la population et en développant une culture moderne mécanisée permettrait de faire baisser la pression démographique mais aussi d’augmenter le chiffre des exportations agricoles. Cependant, les résultats de ce défi ne sont pas concluants aujourd’hui, et les problématiques de l’eau tels que « sa valeur symbolique, sa qualité, son accès et sa gestion » sont toujours présentes.
On ne pense pas toujours à la mauvaise utilisation de l'eau et à ses conséquences parfois dramatiques. Cependant, le fait de voir un documentaire sur son usage donne conscience des choses et les réalisateurs ont bien su mettre en avant cette problématique. En parallèle, la musique orientale de fond et les différents paysages filmés donnent envie au spectateur de voyager et de partir découvrir cette richesse qu'est le Nil. Je recommande donc ce documentaire à ceux qui veulent faire des recherches sur la souveraineté alimentaire (accès et droit à l’eau) ou sur les politiques agricoles.
Pauline Ducat, étudiante en géographie
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Sur les bords du Nil : l'eau en partage / E.G.F., 2003
« Sur les bords du Nil, l’eau en partage » est un documentaire réalisé par Olivier Archambeau et Habib Ayeb, géographes et professeurs à l’Université Paris 8. Ils présentent à travers une enquête de terrain en Egypte, et comme le titre du film l’indique, les grandes problématiques de l’eau du Nil à partir de sa fonction agricole et domestique.
En effet, le Nil, grand bâtisseur de l’Egypte, est le deuxième plus long fleuve du monde avec une longueur d’environ 6500 kilomètres. Avec ses quatre affluents (Nil bleu, Nil blanc, Sobat et l’Atbara), le Nil s’écoule sur 8 pays : l’Egypte, le Soudan, le Soudan du Sud, l’Ouganda, la Tanzanie, le Burundi, le Rwanda et l’Ethiopie. Avec son volume de crue s’élevant à 84 km3 par an, le Nil et sa vallée sont en une source de grande richesse au niveau économique et agricole. En effet, 95% des habitants sont sur les endroits où le Nil peut féconder la terre et l’espace agricole utile est d’environ de 3,5 millions d’hectares.
Les fellahs, petits paysans égyptiens, ne laissent pas un seul mètre carré de terre à l’abandon là où l’eau est présente. Chaque fellah peut récolter jusqu’à trois récoltes sur la même parcelle. Cependant, le delta du Nil est l’une des régions les plus densément peuplées de la planète avec environ 1600 habitants au kilomètre carré. Le volume de l’eau et la disponibilité en terre agricole diminuant, un paysan sur deux est pauvre et un paysan sur quatre fait partie de la pauvreté absolue.
L’augmentation de la population entraînant une forte demande alimentaire, elle oblige au développement intensif des activités agricoles engendrant donc une pollution de l’eau par les produits chimiques comme par exemple l’utilisation excessive de l’engrais. Les eaux sont aussi à usage domestique : lessive, bain pour les animaux, espace de jeux, et lieux de dépôts des ordures. Résultat, plus de la moitié de la population est touchée par des maladies dues à l’eau. « La question de l’eau se pose en terme socio-économique et en terme d’hydraulique quantitative » ; en effet, seulement 40% de la population est raccordée au réseau d’eau potable.
De plus, la campagne est touchée par le phénomène de mécanisation des systèmes d’irrigation, et malgré un système de partage entre paysans, le chômage s’accroît et les paysans abandonnent leur terre pour la ville ou pour conquérir le désert. Ce dernier, en attirant une partie de la population et en développant une culture moderne mécanisée permettrait de faire baisser la pression démographique mais aussi d’augmenter le chiffre des exportations agricoles. Cependant, les résultats de ce défi ne sont pas concluants aujourd’hui, et les problématiques de l’eau tels que « sa valeur symbolique, sa qualité, son accès et sa gestion » sont toujours présentes.
On ne pense pas toujours à la mauvaise utilisation de l'eau et à ses conséquences parfois dramatiques. Cependant, le fait de voir un documentaire sur son usage donne conscience des choses et les réalisateurs ont bien su mettre en avant cette problématique. En parallèle, la musique orientale de fond et les différents paysages filmés donnent envie au spectateur de voyager et de partir découvrir cette richesse qu'est le Nil. Je recommande donc ce documentaire à ceux qui veulent faire des recherches sur la souveraineté alimentaire (accès et droit à l’eau) ou sur les politiques agricoles.
Pauline Ducat, étudiante en géographie