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Audiovisuel : les films


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Gasland. Gaz de schiste : vers une nouvelle catastrophe écologique / Fox (J.), Arte, 2011

« Gasland, Gaz de schiste : vers une nouvelle CATASTROPHE ECOLOGIQUE » est un documentaire qui nous parle des effets négatifs des extractions de gisement de gaz naturel ou gaz de schiste sur les populations et sur l’environnement.
Un certain Josh Fox (un cinéaste) apprend un beau jour que sa maison est située sur le gisement de Marcellus et que s’il louait son terrain, il pourrait recevoir 100 000 $ pour des forages. Suite à cela, il décide d’enquêter dans des endroits où les exploitations ont été effectuées. Ce documentaire est principalement composé d’interviews de gens qui vivent à proximité de forages. On voit ce que subissent les gens et dans quelles conditions ils vivent.

Ce film nous dit que la loi énergétique de 2005 votée au Congrès dispensait les industries de respecter les lois sur la protection de l’eau potable, ainsi que sur l’air, sur l’eau, sur les fonds de réserve et sur une douzaine de réglementation de l’environnement. Après le retrait de toutes ces restrictions, les compagnies de gaz font appel à Halliburton (grande multinationale, second fournisseur de services à l'industrie pétrolière et gazière dans le monde) pour entamer la plus grande campagne de forage de gaz de l’histoire. Leurs forages s’effectuent dans 34 états des Etats-Unis. L’hydro-fracturation est utilisée pour réaliser ces forages (le "fracking") : on introduit de l’eau et des produits toxiques à 250 m sous terre. Le fracking cause une énorme pression qui brise la roche et gèle le gaz. Pour cela il faut un liquide qui est un mélange de plus de 596 produits chimiques.

Le réalisateur essaie d’interviewer des sociétés de gaz sur le sujet de l’hydro-fracturation mais aucune ne veut lui accorder d’interview. En Pennsylvanie, à Dimock, 40 puits ont été forés en quelques mois et les habitants ont remarqué que l’eau du robinet sifflait et qu’il y avait des bulles. Une dame nous raconte qu’elle et ses 4 enfants avaient mal à l’estomac quand ils mangeaient. D’autres personnes avec un puits de forage en face de chez eux ont remarqué qu’après le forage, leurs eaux commençaient à faire des bulles.

Dans la même région, une femme nous raconte que depuis peu l’eau a commencé à changer de couleur et avait un gout de métal. L’eau est devenue marron. Des chimistes leur ont conseillé de ne pas boire, ni se doucher, ni faire la vaisselle avec cette eau. Les poils des animaux de cette femme tombent, son chat vomit souvent, son cheval maigrit. Son fils nous explique que depuis peu, du propane et des produits sont mélangés à l’eau, que l’eau pouvait même s’enflammer. La jeune femme s’inquiète pour ses enfants.

A cause de ces forages il y a des problèmes d’eau, de santé, des risques d’explosion des maisons, des animaux morts ou malades. Les habitants ont le sentiment d’avoir été abusés et se sentent impuissants.

Le gouvernement dit que l’eau n’est pas polluée alors que lorsque Josh se rend chez des gens qui habitent là–bas, ces gens lui montre que l’eau du robinet a une couleur marron (à cause de l’extraction de pétrole et de gaz). Elle est imbuvable, inutilisable. Ils sont obligés d’aller acheter de l’eau en ville chaque semaine. Devant la caméra, l’homme ouvre l’eau du robinet et en même temps il allume un briquet. Quelque secondes plus tard on voit l’eau prendre feu avec de très grandes flammes. Cette opération a été réalisée dans d’autres maisons et on en a même parlé au journal télévisé.

J’ai fait l’expérience de l’eau avec le briquet chez moi, sur le robinet de ma cuisine et heureusement l’eau n’a pas pris feu.

A cause du forage des puits, l’eau sent le gaz. Un homme à décider qu’ils allaient creuser un puits et arrivés à 73 m, ils ont vu du gaz jaillir du puits pendant trois jours. D’après un hydrogéologue, l’eau et le gaz se mélangent à cause de l’hydro-fracturation.

Les maisons cernées par des réservoirs à condensats sont parfois envahies par des nuages toxiques. Beaucoup de gens sont tombée malades. Les polluants du fracking sont protégés par une dérogation. Les gens qui habitent près des puits forés inhalent les odeurs et certains ont perdu l’odorat.

Une entreprise a eu une petite amende de 371 000 $. Les entreprises se développent rapidement dans une région et si elles font des dégâts, elles obligent les victimes à prouver les dommages. En dernier recours, elles achètent leur silence.

Les rivières sont polluées, les exploitations de gaz et de pétrole génèrent plus d’émissions que les véhicules. Les nappes phréatiques sont polluées par la production, les forages et les puits de pétrole. Des déchets pétroliers et gaziers sont rejetés dans la mer.

C’est un documentaire intéressant car il nous permet d’ouvrir les yeux sur les méfaits de l’industrialisation. Le réalisateur nous emmène avec lui au cœur de son enquête et on a l’impression d’être juste à côté de lui (notamment grâce à sa manière de filmer). La manière de filmer n’est pas professionnelle, la caméra bouge tout le temps. J’ai trouvé que documentaire était un peu long et que les informations se répétaient.

Suite à de nombreuses plaintes, le DEP de Pennsylvanie a subi de sévères réductions budgétaires, avec 700 employés licenciés ou passés à temps partiel et son budget total réduit de 25%. Mais les forages n’ont toujours pas cessé, la vie des gens est toujours mise en danger. On ne sait pas comment la situation va évoluer dans le temps.

Avec la découverte de gisement en Europe et en Afrique du nord, le fracking est envisagé pour combler les besoins européens. Les problèmes ne sont donc pas prêts de s’arrêter.

Gordon Abdullah, étudiant de géographie