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Rencontre avec Aurélie Roussary, chargée de recherche contractuelle en sociologie à IRSTEA

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Actuellement, ma profession est chargée de recherche contractuelle en sociologie à Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture) à Bordeaux. Je travaille sur les inégalités sociales face à l’environnement (eau, agriculture, eau potable, santé, contexte postcolonial) dans l’hexagone et à la Réunion.
J’ai commencé par faire un post-doc dans cet organisme, puis divers CDD et j’ai fini par contribuer à monter un projet de recherche avec des collègues sociologues statutaires ce qui m’a permis d’être employée en CDD pendant 2 ans.

Pourquoi avoir choisi la géographie ?
À la sortie d’un Bac S, j’étais autant intéressée par la biologie et la géologie que par les sciences humaines. Il me semblait que cette discipline intégrait tout ! Et j’ai eu un bon contact avec M. Da Lage lors d’une journée portes ouvertes qui m’a décidé à opter pour un Deug de géo à Paris 8 plutôt que biologie à Paris 7. Après ce Deug de géographie à Paris 8, j'ai obtenu une licence et une maîtrise de géographie à Paris 1, un DEA pluridisciplinaire ESSOR à Toulouse 2 (Géographie, économie et sociologie) puis j'ai fait une thèse de sociologie à Toulouse 2.

Votre formation en géographie vous a-t-elle aidée à trouver cet emploi ?
La géographie fait partie de mon parcours universitaire, même si actuellement je suis sociologue, donc oui ! La formation universitaire en géographie donne un large regard sur le monde, des outils d’analyse critique (surtout à Paris 8), de méthodologie, de recherche d’information et de synthèse. C'est valorisant pour rechercher un emploi même si ça ne donne pas forcément d’emplois clé en main, à l’exception des concours.
Irstea est un organisme pluridisciplinaire et il y a plusieurs géographes dans mon équipe et ma double formation me permet de naviguer et de travailler l’interdisciplinarité.

Avez-vous des projets d'évolution professionnelle ?
Oui, celui de travailler à 50% dans la sociologie mais axée sur l’éducation populaire. Et d’avoir d’autres activités sur les moyens d'atteindre l’autonomie alimentaire et énergétique dans une démarche d’agro-écologie, sur les solidarités rurales, urbaines-rurales, sur les lieux de vie collectifs et intergénérationnels.

Quelles difficultés rencontrez-vous le plus fréquemment dans ce métier ?
La difficulté à s’employer sur la totalité de la durée de la recherche. Etudiante, je n’ai jamais idéalisé la vie active mais il est sûr que l’on atteint des sommets d’oppression par le travail dans tous les domaines. La différence est qu’aujourd’hui, j'ai une plus grande liberté de choix de mes sujets de travail et je me sens capable d’assumer mon éloignement par rapport au « travail » de la recherche dite « publique » qui contribue à reproduire les inégalités sociales, pour aller vers des activités concrètes diversifiées qui m’épanouissent. Si je peux contribuer, au même titre que n’importe qui, au partage d’expérience et de savoir, c’est le bonheur.

Interview réalisée par Arold Abraham, 2016