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Rencontre avec Daniel Rajon, professeur d’histoire-géographie au lycée agricole Terre d’Horizon

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
J'ai 54 ans, je réside à Valence et je suis professeur d'histoire-géographie dans un lycée agricole public, le lycée Terre d'Horizon à Romans sur Isère (26).

J'avais le bac et un emploi dans des entreprises de transport qui ne me donnait pas vraiment satisfaction dans les années 1980. J'ai décidé d’entamer des études supérieures et hésité entre géographie et sociologie. Après avoir tenté la géographie pendant un an en cours du soir pour « goûter », j'ai été conquis. Certaines personnes ont beaucoup contribué au fait que j'ai adoré la géographie : Alain Bué, Thierry Corn, Claude-Marie Vadrot, Charles Le Coeur et Yves Lacoste. Enseignants probablement aujourd'hui en retraite, ils ont illuminé mon parcours par leur qualités humaines et intellectuelles.
J'ai obtenu DEUG, licence et maîtrise à Paris 8 entre 1990 et 1995 (Deug et licence en cours du soir et en Congé Individuel Formation).

Comment avez-vous obtenu cet emploi ?
Contractuel entre 1994 et 2004 puis par le concours interne réussi en 2004. Ma formation en géographie a été très utile car dans l'enseignement agricole, les sorties de terrain sont nombreuses et importantes dans la formation des élèves, en particulier dans les formations orientées vers l'environnement. Cette formation en géographie m'a apporté une aisance sur le terrain acquise grâce à la nature de l'enseignement dispensé à Paris 8 : beaucoup de terrain et une présentation de la géographie comme discipline à la croisée de plusieurs autres disciplines. On trouve aussi des modules pluridisciplinaires dans l'enseignement agricole (géographie + biologie, ou géographie + économie par exemple). La géographie aide à saisir la complexité des situations.

Quelles difficultés rencontrez-vous le plus fréquemment ?
Comment être en phase avec les lycéens d'aujourd'hui : il y a un décalage entre les exigences de l'institution scolaire, ce que je peux leur proposer et ce qu'ils attendent, ce qui les intéresse, ce qu'ils sont capables de faire.

Quel est l’aspect le plus plaisant de votre métier ?
Les sorties de terrain et les voyages d'études à l'étranger.

Comment voyez-vous l’avenir ?
De façon à la fois inquiète face aux inégalités, aux injustices et à l'individualisme, et sereine grâce à la capacité des êtres humains à créer le meilleur, à la capacité des jeunes à se mobiliser de façons nouvelles pour inventer une nouvelle forme de citoyenneté.

Interview réalisée par Arold Abraham, 2016