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Rencontre avec Séverine Mardirossian, coordinatrice d'UFR

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Séverine Mardirossian, je suis fonctionnaire depuis 2003 et le 1er emploi que j’ai occupé à UP8 était en qualité de responsable du service de la coordination LMD.
Je suis arrivée à l’UFR TES en septembre 2008. J’ai commencé par exercer les fonctions de Chargée des Relations Extérieures, puis depuis 2011 j’assume la charge de Responsable Administrative et Financière de l’UFR. J’étais étudiante ici à UP8 et j’ai comme formation universitaire un bagage en linguistique et plus précisément en sémantique.

Coordinatrice d’UFR, ça consiste en quoi ?
C’est une fonction centrale dans le fonctionnement d’une UFR. Le responsable a pour but de gérer, au niveau d’une UFR, les finances allouées par l’université. Ce budget est évidemment versé avec un cadre législatif pour son emploi. Des normes strictes accompagnent les moyens fournis par l’Etat (Lolf, RCE...).

Paris 8, c’est une découverte dans ta vie professionnelle ?
Non ! J’étais étudiante ici. Je suis arrivée en 1996, suite au bac, et j’ai suivi un cursus de Sciences du Langage (Licence maitrise et DEA) jusqu’en 2002. En parallèle de mes études, je travaillais dans le privé et me suis intégrée au secteur public entre 2000 et 2001. J’ai travaillé comme tutrice d’accueil et d’accompagnement dans un premier temps dans mon département en SDL, puis j’ai été recrutée comme vacataire au SCUIO/IP sur une mission d’information, ce qui m’a permis de découvrir de l’intérieur le fonctionnement d’une université.
En 2002, en parallèle du DEA, on m’a proposé d’être à temps partiel adjointe administrative au service de la formation permanente. Un service intéressant qui m’a permis de découvrir encore un autre pan de l’université, celui d’étudiants plus âgés en reprise d’étude.
En mai 2003, le directeur de cabinet m’a demandé de travailler en collaboration avec la chargée de mission sur l’offre de formation, Martine Poupon-Buffière qui est enseignant-chercheur en Infocom'. Et c’est comme cela qu’une super aventure humaine a commencé et m’a propulsée en tant que responsable du service de la coordination LMD. J’avais entre autres la charge de participer et de mettre en place la réforme LMD à Paris 8.

Tu assures également des cours auprès des étudiants de Géographie ?
Oui, par mes fonctions de responsable du service LMD, j’ai travaillé avec les équipes enseignantes de toute l’université.
Etant jeune pour assumer cette fonction, je crois que j’intriguais. Au premier abord, je crois que les enseignants avaient une certaine méfiance vis-à-vis de moi. Qui est cette jeune fille qui leur demande de repenser la pédagogie en lui adjoignant une visée professionnelle et une prise en compte du parcours individuel de l’étudiant ?
Mon DEA de Sciences du Langage m’a donné du crédit, ce cursus étant considéré plutôt élitiste et surtout le nom de mon directeur de recherche, qui soit dit en passant est le nouveau VP CS de UP8.
Au cours de cette mission, j’ai fait la connaissance d’Antoine Da Lage et de Julie Athlan, qui étaient mes interlocuteurs privilégiés pour l’UFR TES. Lors de nos rencontres, nous avons discuté de mes problématiques de recherche, des raisons pour lesquelles j’ai interrompu mes études. Mon sujet d’étude (Les constructions identitaires vues au travers de l’objet d’étude de la langue) a semblé intéressant du point de vue géographique. On m’a demandé de partager mon point de vue de linguiste avec les étudiants géographes, j’ai accepté !

La géographie pour toi… c’était quoi avant ? Et maintenant ?
En premier lieu, je dois reconnaitre que… ce n’est pas une discipline qui m’intéressait. Je ne me posais pas de questions sur la géographie en soi, ce sont sans doute les séquelles de l’enseignement secondaire…
Au fur et à mesure de mon implication dans l’UFR, j’ai découvert dans cette discipline des questionnements pertinents pouvant nourrir mes recherches. Du point de vue de l’enseignement, les Sciences du Langage étaient très académique. Et la Géographie (à Paris-8) dispose d’un esprit propre, fait de proximité entre enseignants et étudiants, de souplesse dans la transmission des savoirs. Une pédagogie que je n’ai pas connue durant mes études dans cette même université !

Quels sont tes horizons à présent ?
Je suis en préparation d’une thèse de Géographie, sous la direction d’Alphonse Yapi-Diahou et Bezunesh Tamru. Pourtant je ne me destine pas, pour le moment, à une carrière universitaire.
Par la fonction de chargé de cours, il me semble que je n’ai que les bons côtés de cette charge. On échange, on tisse un lien, sans avoir les contraintes qui pèsent sur les enseignants-chercheurs.
Ma fonction d’Ingénieur d’étude chargé de projet (ITRF) me convient par la liberté qu’elle m’accorde. C’est un travail varié, au contact, qui ne se réduit pas à des tâches administratives. A terme, je serais tentée de devenir Ingénieur de Recherche pour assurer des fonctions de Directeur Général des Services au sein d’une université.

Du début de tes études à maintenant, tes projets professionnels ont-ils évolué ?
Lorsque j’ai commencé mes études, c’était pour devenir professeur des écoles. Un enseignant en Sémantique (Pierre Cadiot) rencontré durant mes premières années m’a constamment poussée à aller plus loin. C’est grâce à lui que j’ai décidé de faire une maîtrise. Au cours de la maîtrise, un autre enseignant (Mario Barra Jover) m’a suggéré de faire un DEA. Comme j’étudiais par goût de la discipline et non dans une perspective professionnelle, j’ai su écouter ses conseils et en tirer profit. J’ai apprécié les rencontres, j’ai continué les études !

Quels conseils donnerais-tu à de jeunes étudiants ?
Qu’ils se souviennent que rien n’arrive par hasard, mais que la confiance en soi est déterminante : il faut savoir forcer les choses par le travail et par l’écoute. Ce n’est pas le plus compliqué. Etre apte à saisir les mains tendues !

Juillet 2013