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Rencontre avec Samuel Mermet, ingénieur d'étude en géomatique
Peux-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?
Je m'appelle Samuel Mermet, j'ai 30 ans et je suis ingénieur d'étude en géomatique au sein du Laboratoire Ville Mobilité Transport, à Champs-sur-Marne. Avant d'intégrer ce laboratoire, j'avais passé deux ans à Paris 8 pour en suivre le Master Géographie, parcours Géomatique, Géomarketing et Multimédia.
Quel est ton parcours professionnel ?
J'ai tout d'abord effectué deux stages dans des unités de recherches. Le premier en statistique à l'issue de ma Licence 3, l'autre en géomatique lors de mon Master 1. Lorsque j'ai intégré le M2 G2M, Vincent Godard, qui avait encadré mon stage de M1, m'a proposé de travailler à mi-temps comme ingénieur d'étude sur son programme de recherche traitant de l'épidémiologie de la borréliose de Lyme. J'ai ensuite poursuivi à plein temps pour un total de près de 2 ans avant d'obtenir ce poste au Laboratoire Ville Mobilité Transport, sur le campus Descartes, où je travaille actuellement.
Quelques mots sur les études de géo en général et les tiennes en particulier ?
Mon parcours universitaire est relativement atypique car j'ai découvert la géographie – et en particulier la géomatique – tardivement. Avant d'entrer en M1 ECCE à Paris 8, j'avais étudié les mathématiques et la sociologie à Rennes. J'ai un très bon souvenir de mes deux années à Paris 8, avec notamment l'accent mis sur le « terrain » en M1 et le contact avec des professionnels du secteur de la géomatique en M2.
L'offre en géomatique est très large en France et nombreuses sont les universités proposant un Master intégrant ce terme dans son intitulé. Ce qui diffère par rapport à d'autres pays, c'est le rattachement de cette discipline à la géographie et non à l'informatique. En France, on forme des géographes avec des compétences en informatique alors que dans beaucoup d'autres pays, on introduit l'analyse spatiale auprès de spécialistes de l'information. Chaque parcours a ses avantages, mais ce sont rarement les mêmes emplois au bout.
As-tu travaillé en parallèle à tes études ? Si oui, quels conseils pour les étudiants salariés ?
En dehors de mon M2, où la situation était presque optimale (mon travail au sein du programme de recherche me tenait lieu de stage et ne chevauchait jamais les horaires de cours), j'ai travaillé comme encadrant de nuit dans des foyers pour jeunes ou comme employé d'un cyber-café au sein d'un hôtel. En théorie, ces postes me permettaient d'avancer mes travaux universitaires lors des plages horaires « creuses ». La pratique est rarement aussi simple, surtout lorsqu'il faut enchaîner les nuits de veille et les journées de cours... J'ai toutefois pu en profiter pour finir des travaux urgents !
Selon toi, que peuvent apporter les SIG à la géographie ?
Les SIG permettent de rassembler, analyser et représenter toutes sortes d'information à dimension spatiale afin de potentiellement répondre à 5 questions : Où ? Quoi ? Comment ? Quand ? Et si ? Il faut bien sûr être prudent sur les sources ou les traitements opérés, garder à l'esprit qu'il s'agit d'une représentation plus ou moins fidèle à la réalité. Mais il s'agit d'un outil extrêmement puissant, dont l'utilisation explose avec la multiplication des sources de données ces dernières années.
Pour être recruté dans cette branche, de quelles qualités faut-il disposer ?
Il faut déjà s'intéresser à l'informatique et ne pas avoir peur de manier les chiffres. J'ai un souvenir presque ludique des premières manipulations sur un logiciel de SIG doté d'une interface graphique, comme lorsqu'on ouvre Google Earth pour la première fois (mais avec beaucoup plus de possibilités en matière d'analyses et de représentations graphiques). Ensuite, pour éviter la répétition des tâches, pour fluidifier son travail ou y intégrer des bases de données plus importantes, il faut s'intéresser au codage informatique.
Quelle est la nature des épreuves pour les concours ITRF ?
Ces épreuves sont généralement constituées de deux parties. L'écrit dépend du statut du poste ouvert, avec souvent des exercices « génériques » en lien avec la matière et un exercice plus pratique et plus spécifique au poste. L'oral est très proche d'un entretien classique où il s'agit de présenter son parcours, ses compétences et ses motivations pour le poste.
Comment vois-tu ton travail ?
Très varié, et c'est ce qui me plaît. J'ai la chance de travailler dans un laboratoire explorant des thématiques multiples et mon apport se décline via des analyses statistiques ou spatiales, voire dans la gestion de la base de données du laboratoire. Il y a une composante importante de conseil et de formation et j'ai également l'occasion d'effectuer des relevés sur le terrain, ce qui me permet de sortir de temps en temps la tête de l'ordinateur !
Où trouves-tu les données et les informations nécessaires à ton travail ?
Au sein du laboratoire, j'ai accès à un grand nombre de bases de données sur lesquelles se base mon travail, tels que le recensement de l'Insee, les enquêtes globales de transport, la BDTOPO de l'IGN ou d'autres données obtenues par la mise en place de partenariats. Il m'arrive également d'utiliser les données en Opendata des collectivités territoriales.
Quelques mots pour nos futurs géomaticiens?
Soyez curieux et explorez le monde numérique et numérisé ! Comme je l'évoquais précédemment, la géomatique a un certain potentiel ludique, que ce soit dans les supports multiples que dans la représentation du monde. Toutefois, pour être efficace, il faut garder à l'esprit que cet ensemble de matériels, logiciels, données et praticiens répond à des questions. Il est tout aussi vain de collecter des données de façon exhaustive sans objectif défini que de constituer une carte à l'échelle 1.
Septembre 2014
Rencontre avec Samuel Mermet, ingénieur d'étude en géomatique
Peux-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?
Je m'appelle Samuel Mermet, j'ai 30 ans et je suis ingénieur d'étude en géomatique au sein du Laboratoire Ville Mobilité Transport, à Champs-sur-Marne. Avant d'intégrer ce laboratoire, j'avais passé deux ans à Paris 8 pour en suivre le Master Géographie, parcours Géomatique, Géomarketing et Multimédia.
Quel est ton parcours professionnel ?
J'ai tout d'abord effectué deux stages dans des unités de recherches. Le premier en statistique à l'issue de ma Licence 3, l'autre en géomatique lors de mon Master 1. Lorsque j'ai intégré le M2 G2M, Vincent Godard, qui avait encadré mon stage de M1, m'a proposé de travailler à mi-temps comme ingénieur d'étude sur son programme de recherche traitant de l'épidémiologie de la borréliose de Lyme. J'ai ensuite poursuivi à plein temps pour un total de près de 2 ans avant d'obtenir ce poste au Laboratoire Ville Mobilité Transport, sur le campus Descartes, où je travaille actuellement.
Quelques mots sur les études de géo en général et les tiennes en particulier ?
Mon parcours universitaire est relativement atypique car j'ai découvert la géographie – et en particulier la géomatique – tardivement. Avant d'entrer en M1 ECCE à Paris 8, j'avais étudié les mathématiques et la sociologie à Rennes. J'ai un très bon souvenir de mes deux années à Paris 8, avec notamment l'accent mis sur le « terrain » en M1 et le contact avec des professionnels du secteur de la géomatique en M2.
L'offre en géomatique est très large en France et nombreuses sont les universités proposant un Master intégrant ce terme dans son intitulé. Ce qui diffère par rapport à d'autres pays, c'est le rattachement de cette discipline à la géographie et non à l'informatique. En France, on forme des géographes avec des compétences en informatique alors que dans beaucoup d'autres pays, on introduit l'analyse spatiale auprès de spécialistes de l'information. Chaque parcours a ses avantages, mais ce sont rarement les mêmes emplois au bout.
As-tu travaillé en parallèle à tes études ? Si oui, quels conseils pour les étudiants salariés ?
En dehors de mon M2, où la situation était presque optimale (mon travail au sein du programme de recherche me tenait lieu de stage et ne chevauchait jamais les horaires de cours), j'ai travaillé comme encadrant de nuit dans des foyers pour jeunes ou comme employé d'un cyber-café au sein d'un hôtel. En théorie, ces postes me permettaient d'avancer mes travaux universitaires lors des plages horaires « creuses ». La pratique est rarement aussi simple, surtout lorsqu'il faut enchaîner les nuits de veille et les journées de cours... J'ai toutefois pu en profiter pour finir des travaux urgents !
Selon toi, que peuvent apporter les SIG à la géographie ?
Les SIG permettent de rassembler, analyser et représenter toutes sortes d'information à dimension spatiale afin de potentiellement répondre à 5 questions : Où ? Quoi ? Comment ? Quand ? Et si ? Il faut bien sûr être prudent sur les sources ou les traitements opérés, garder à l'esprit qu'il s'agit d'une représentation plus ou moins fidèle à la réalité. Mais il s'agit d'un outil extrêmement puissant, dont l'utilisation explose avec la multiplication des sources de données ces dernières années.
Pour être recruté dans cette branche, de quelles qualités faut-il disposer ?
Il faut déjà s'intéresser à l'informatique et ne pas avoir peur de manier les chiffres. J'ai un souvenir presque ludique des premières manipulations sur un logiciel de SIG doté d'une interface graphique, comme lorsqu'on ouvre Google Earth pour la première fois (mais avec beaucoup plus de possibilités en matière d'analyses et de représentations graphiques). Ensuite, pour éviter la répétition des tâches, pour fluidifier son travail ou y intégrer des bases de données plus importantes, il faut s'intéresser au codage informatique.
Quelle est la nature des épreuves pour les concours ITRF ?
Ces épreuves sont généralement constituées de deux parties. L'écrit dépend du statut du poste ouvert, avec souvent des exercices « génériques » en lien avec la matière et un exercice plus pratique et plus spécifique au poste. L'oral est très proche d'un entretien classique où il s'agit de présenter son parcours, ses compétences et ses motivations pour le poste.
Comment vois-tu ton travail ?
Très varié, et c'est ce qui me plaît. J'ai la chance de travailler dans un laboratoire explorant des thématiques multiples et mon apport se décline via des analyses statistiques ou spatiales, voire dans la gestion de la base de données du laboratoire. Il y a une composante importante de conseil et de formation et j'ai également l'occasion d'effectuer des relevés sur le terrain, ce qui me permet de sortir de temps en temps la tête de l'ordinateur !
Où trouves-tu les données et les informations nécessaires à ton travail ?
Au sein du laboratoire, j'ai accès à un grand nombre de bases de données sur lesquelles se base mon travail, tels que le recensement de l'Insee, les enquêtes globales de transport, la BDTOPO de l'IGN ou d'autres données obtenues par la mise en place de partenariats. Il m'arrive également d'utiliser les données en Opendata des collectivités territoriales.
Quelques mots pour nos futurs géomaticiens?
Soyez curieux et explorez le monde numérique et numérisé ! Comme je l'évoquais précédemment, la géomatique a un certain potentiel ludique, que ce soit dans les supports multiples que dans la représentation du monde. Toutefois, pour être efficace, il faut garder à l'esprit que cet ensemble de matériels, logiciels, données et praticiens répond à des questions. Il est tout aussi vain de collecter des données de façon exhaustive sans objectif défini que de constituer une carte à l'échelle 1.
Septembre 2014