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Rencontre avec Sylvia Liméa, professeur des écoles

Quel est votre cursus universitaire ?
J'ai obtenu mon bac Science et Technologie du Produit. En allant m'inscrire à la fac aux Antilles-Guyane, la seule faculté qui m'intéressait était celle de géographie.

Pourquoi avoir choisi la géographie ? Aviez-vous déjà l’idée de votre métier ?
Je n'avais aucune idée du métier que je voulais exercer et beaucoup d'années ont défilé avant que je trouve ma vocation.

Parlez-nous de votre métier.
Je suis actuellement professeure des écoles, titulaire de l'Education nationale. J'ai exercé pendant 4 ans dans le 93 et j'aime travailler dans les réseaux ZEP. Les élèves sont pour la plupart en difficulté et le travail n'est pas simple tous les jours mais la cohésion d'équipe et le fait de partager la même passion avec les collègues font que ce métier malgré ses difficultés est très épanouissant.

Exercez-vous votre métier à l’étranger ?
Cela fait deux ans que j'exerce à l'étranger et je suis actuellement au Burundi. Ce choix a été fait car mon conjoint travaille en ONG et a trouvé un poste là-bas. Je l'ai suivi et j'ai trouvé un poste en école française. Quand on a fait des études de géographie et que l'on aime connaître des civilisations et des peuples, c'est une opportunité d'avoir un travail qui permet une telle mobilité.
Notre temps au Burundi arrive à son terme et nous nous préparons à partir pour la Birmanie.

Quelles compétences sont nécessaires ?
Les écoles françaises rayonnent dans le monde et une professeur titulaire est toujours la bienvenue.

Votre regard de géographe est-il un plus dans votre métier ?
Je ne sais pas. Je dirais plutôt que mon parcours à Paris 8 est un plus car je suis tombée sur une équipe de professeurs tellement humains, tellement battants pour la fac ou les étudiants que je crois qu'ils m'ont transmis ça. J'ai beaucoup voyagé depuis mes études : Turquie, Kenya, Tanzanie, Thaïlande, Cambodge, Dubaï, Sri Lanka, Maldives, Inde, Rwanda, Cuba et j'en ai sans doute oublié. Je ne peux voir des injustices sans ressentir l'envie de défendre une cause ou une autre.

Pensez-vous que la géographie est une discipline valorisée au sein de l’enseignement scolaire ?
La géographie entre comme enseignement dans les programmes en 3e année du cycle primaire. Avant, c'est une discipline appelée découverte du monde que j'aime enseigner car les enfants sont très intéressés et c'est un plaisir de leur présenter notre monde sous tous ses aspects : histoire, géographie, sciences et technologie.
Lorsque la matière est enseignée en tant que telle, j'avoue que cela devient assez ennuyeux pour moi comme pour les élèves. Je ne les sens pas investis et je pense que ce sont des notion trop vastes pour eux. Leurs notions de géographie sont la rue, le quartier, la ville. Pour des entités plus vastes comme le pays, le continent, le monde, les élèves venant pour la plupart en France de milieu modeste n'ont pas une vision large et sont un peu perdus. Je trouve que cette matière est mal enseignée dans l'école de la république.

Que conseilleriez-vous à des étudiants de géographie qui se destinent à l’enseignement ?
Je n'ai pas de conseil particulier à donner. Je dirais juste de faire un métier que l'on aime. Si l'on a choisi l'enseignement, mieux vaut faire des stages et surtout de ne pas croire que la seule possibilité est d'enseigner en France. Il y a des écoles françaises, des universités partout dans le monde prêtent à accueillir des diplômés français.

Interview réalisée par Djeidie Colot, mars 2016