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Rencontre avec Pierre Corroënne, géomaticien à la retraite - suite

Qu’apportent les SIG à l’étude des sociétés humaines ?
Une aide pour le chargé d'étude à la condition qu'il maîtrise son sujet.

Que conseilleriez-vous à des étudiants de géographie qui désirent se spécialiser avec un tel outil ?
Maîtriser son domaine avant d'utiliser le SIG !
Les conseils à donner à un étudiant qui s'intéressent aux SIG sont d'étudier :
Le maniement des bases de données, un système de gestion de base de données, un langage de type SQL1 ;
L'analyse statistique / La sémiologie graphique / Les systèmes de projection / L'aptitude à réaliser des petits programmes informatiques est un plus. Il ne s'agit pas de devenir programmeur mais d'être capable de fabriquer des outils dans le langage du SIG qu'on utilise, par exemple MapBasic® pour Mapinfo®.

Le principal danger du SIG est lié à et à sa grande facilité de produire des résultats, même en cas d'erreur dans la formulation de la question. Ces résultats ne sont pas toujours ceux attendus et pas assez souvent remis en cause. Les résultats obtenus et cartographiés à partir d'un SIG doivent être réellement analysés.

Attention ! c'est le chargé d'étude qui doit décider, pas le SIG.

Quelques exemples
C'est le chargé d'étude qui doit choisir l'option statistique pour faire une analyse thématique : même nombre d'enregistrement ? même amplitude ? par répartition automatique ? intervalles manuels ? par écart type ? etc. ;
Le maniement des ET et OU est redoutable ;
Une « jolie carte » ne sert à rien, elle doit être utile et conforme au message qu'on souhaite envoyer au lecteur. Une représentation cartographique doit respecter des règles, on ne cartographie pas de la même manière des données qualitatives et quantitatives, bien penser à rédiger la légende avant de faire la carte et la faire valider par le commanditaire de l'étude.
Il est indispensable de confronter le travail sur SIG avec le terrain, de ne jamais produire une carte sans qu'elle ait été critiquée au minimum par un collègue.
Enfin, être familiarisé avec la lecture de l'anglais pour les recherches sur Internet.

En quoi consiste le travail de géomaticien ?
Référons-nous à une définition apportée par l'ENSG : Il s’agit d’un ensemble de technologies permettant de modéliser, de représenter et d’analyser le territoire pour en faire des représentations virtuelles.

Dans quel branche de la Géomatique avez-vous exercé ?
Mon domaine concernant la modélisation, la représentation et l'analyse avec un SIG se bornait aux réseaux routiers.

Quelles ont été les compétences qui vous ont permis de mener à bien votre carrière ?
En gestion et entretien des routes ;
En bases de données alphanumériques et géographiques ;
La maîtrise des logiciels métiers liés à la gestion des routes et généralistes tels que Autocad®, Mapinfo®, ArcGis®, Excel®, Access® ;
En enseignement et ingénierie de la formation et de la didactique.

Cet emploi vous a-t-il permis de voyager ? Vers quelles destinations ?
Oui, du point de vue géographique : France métropolitaine et départements et territoires d'outre mer, Afrique, océan Indien, Europe de l'Est, Caraïbes et à tous les niveaux de décision : des services centraux des ministères aux services territoriaux les plus éloignés dans les campagnes profondes (ci-dessus Borne à Madagascar).

Quelle est la place du terrain dans cette activité ?
Primordiale ! Le terrain permet de critiquer ses résultats. On ne gère pas les routes sur un ordinateur, mais en allant les étudier de prés. Mon activité alternait régulièrement entre les relevés de données sur les routes et leurs analyses devant un ordinateur.

Où trouv(i)ez-vous la documentation nécessaire pour votre travail?
J'avais la chance de travailler dans le Réseau Scientifique et Technique du ministère, il y a là beaucoup de ressources et toujours la possibilité de trouver des réponses aux questions. Aujourd'hui, en continuant seul mon activité, je trouve les informations sur Internet.

Suite et fin de la rencontre