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Cartothèque - collection - ouvrages sur la biodiversité


Atlas et flores, grenouilles rieuses et sonneurs à ventre jaune

En 2011, nous avons monté un projet de documentation en biodiversité que vous trouverez détaillé ici. 20 livres : atlas et flores sont consultables à la cartothèque voire même empruntables sous certaines conditions.

Pour vous prouver la diversité et l'intérêt de ces livres, nous avons feuilleté pour vous l'Atlas des amphibiens et reptiles de la Seine-Saint-Denis / J. Lescure, JC de Massary et F. Oger .- Ed. Biotope, 2010

Gluants et visqueux, les amphibiens n'ont jamais eu la cote. Les reptiles ne sont guère mieux considérés depuis que le plus célèbre d'entre eux est allé susurrer de mauvais conseils à l'oreille d'Eve. Les auteurs du livre déplorent la persistance de ces préjugés tout en se réjouissant de l'évolution des mentalités. Dans ce livre abondamment illustré, bien rédigé et rigoureusement organisé, ils décrivent amphibiens et reptiles, se penchent sur leur situation en Seine-Saint-Denis, détaillent leurs sites de prédilection, énumèrent les dangers qui les menacent et les parades mises en place par associations et collectivités avant de rebondir sur des fiches très utiles pour identifier vos trouvailles et tout connaître de leur nourriture ou de leur habitat. Le livre s'achève sur une bibliographie fournie, un glossaire (que signifie exuvie ? autotomie ? urodèle ?) et des annexes.

Pour vous donner envie de le consulter, voici quelques petites choses piochées par-ci par-là : Reptiles et amphibiens sont étudiés par les herpétologues (de la racine grecque : qui rampe). Savez-vous comme eux que la gentille petite tortue est un reptile comme la perfide vipère ? Que celle-ci comme tous les serpents sent les odeurs avec sa langue ? Que reptiles et amphibiens sont menacés par l'assèchement des mares liée à l'urbanisation ? Pour contrer la régression des espèces sur la Seine-Saint-Denis, la région a restauré une quinzaine de mares. Que faire cependant quand les espèces se déplacent ?

Pour éviter que les amphibiens ne se fassent écraser lors de leurs migrations amoureuses, des volontaires les ramassent dans un seau et les reversent de l'autre côté de la route, au risque de se faire eux-même écraser. Plus efficaces sont les filets temporaires disposés le long de route qui amènent l'amphibien sur un seau dont il ne peut sortir. Il est compté, identifié, transporté et relâché. Encore mieux, l'interdiction de la circulation nocturne pendant cette période avec ce que cela suppose de protestations d'automobilistes... Sans oublier le crapauduc à découvrir page 65.

La grenouille rieuse ne fait pas rire les herpétologues. Celles qui ont réussi à sauver leurs cuisses de l'appétit des gourmets et sont sorties sauves des expériences en SVT se sont réfugiées dans les mares où elles mènent joyeuse vie vec les grenouilles locales, les vertes indigènes, dont elles modifient la composition génétique au point de faire disparaître le génome autochtone.

Les amphibiens sont des animaux délicats : ils n'apprécient pas les "boues, solvants, peintures et autres produits toxiques, pesticides et hydrocarbures" déversés dans l'étang d'Ursine. Réduction de la pollution, épuration des eaux : que choisir pour assainir les mares ? Réponse page 69.

Pour observer amphibiens et reptiles, mieux vaut éviter l'hiver : ils le passent au plus profond de leur abri terrestre ou aquatique. D'avril à juin, vous aurez les plus grandes chances de les repérer. Mais où les chercher ? Cherchez donc page 73.

Pour faire la différence entre anoures, vrais et faux crapauds, vraies et fausses grenouilles, consultez la méthode d'identification à partir de la page 78. Vous apprendrez à distinguer un lézard des murailles d'un lézard vivipare en trois indices.

Dans les 50 pages de fiches descriptives, on apprend beaucoup.
Ainsi, on trouve des salamandres en Seine-Saint-Denis et elles sont toxiques.
Il existe des tritons crêtés, alpestres et ponctués mais aucun ne cohabite volontiers avec les poissons.
Le crapaud commun mâle n'hésite pas à se faire porter par la femelle en période de migration vers le lieu de ponte.
Le chant nuptial du crapaud calamite est audible jusqu'à 3 km.
La grenouille agile fait des sauts de 2 m de long. Si vous entendez grouk grouk grouk, ce n'est pas une agile mais une rousse. Quant à la grenouille de Lessona, elle coasse d'abord aouwack avant de se mettre à chanter. Et savez-vous que la grenouille verte est un klepton ? Si vous avez bien lu ce qui précède, vous en devinerez le sens. Page 106 dans le cas contraire.

Le lézard des murailles est en voie de disparition car l'urbanisation grandissante le prive de ses proies. Et le chat en raffole. Sa queue repousse-t-elle vraiment ? Oui mais il est vulnérable pendant la repousse.
L'orvet dévore les limaces à la grande joie des jardiniers mais il est aussi souvent confondu avec un serpent et tué sans autres formalités. La couleuvre pourrait en dire autant. Les auteurs posent la question d'un enseignement du public à la reconnaissance des espèces.
La trachémyde écrite n'a pas ce problème. Son nom de scène ? La tortue de Floride. Son impact sur les espèces locales est à nuancer. En effet, elle ne parvient pas à se reproduire. Il faut cependant empêcher les propriétaires de les relâcher dans la nature. Ou les capturer. Qu'en faire ensuite ? Elles sont envoyées dans divers lieux comme Thoiry. Ou euthanasiées mais cela suscite encore des protestations.


Le livre s'achève sur les espèces disparues en Seine-Saint-Denis, de la rainette verte au sonneur à ventre jaune que vous pourrez toutefois trouver hors de la région. Et puisque vous voici ferré et désireux de vous équiper de bottes, d'une lampe torche et de lunettes à verres polarisants pour chasser le batracien ou le serpent, courez sur ce lien où sont décrits les protocoles pour repérer les amphibiens et les reptiles.

Janvier 2013
Mise à jour 2022