Exposition Abidjan des années 1950 à nos jours - 2018
Cartes
Les cartes sont à la cartothèque.
Carte de 1970 au 1:20 000
Montage réalisé à partir de deux cartes au 1/20 000e (Abidjan 2dSE et Grand Bassam) éditées en 1970 par l'Institut Géographique National (IGN-France) pour le compte du Bureau National d'Etudes Techniques de Développement de Côte d'Ivoire.
Cette carte présente en théorie l'espace urbain de la capitale ivoirienne une dizaine d'années après l'indépendance de la Côte d'Ivoire (7 août 1960). Les données à partir desquelles la carte a été produite datent de 1966 et ne peuvent rendre compte de l'importance des restructurations urbaines induites par les opérations d'aménagement d'ampleur dont la capitale ivoirienne est le lieu en 1970 (aménagement du plateau du Banco et du nord de l'agglomération). Aussi, on peut s'interroger sur la capacité du document à restituer les dynamiques d'urbanisation informelle et a-légale qui naissent dans les interstices et les franges de l'espace bâti.
Cette carte présente certains éléments structurants de ce qu'a été la ville coloniale et ses continuités postcoloniales. D'une part, l'importance des infrastructures portuaires marque le rôle d'interface au monde qu'a joué et que joue encore la ville d'Abidjan dans une économie coloniale puis nationale largement tournée vers l'extérieur. De nos jours, 70 % du PIB ivoirien passe par le port qui génère 90 % des recettes douanières du pays. D'autre part, on lit dans cette carte les grandes structures de la ségrégation urbaine coloniale. Le quartier du Plateau qui concentre tout à la fois les zones résidentielles des Blancs et le centre du pouvoir politique et économique se démarque clairement de la ville africaine, Adjamé au nord et Treichville de l'autre côté de la lagune.
Carte de 1976
Cette carte est tirée de l'Atlas de Côte d'Ivoire, co-édité par le Ministère du Plan de Côte d'Ivoire, l'Institut de Géographie Tropicale d'Abidjan et l'ORSTOM. Elle pallie les lacunes de la carte topographique de 1970 en représentant les changements dans la structure de l'agglomération abidjanaise. On y lit l'ampleur des interventions publiques sur des espaces jusqu'alors majoritairement ruraux, notamment sur le plateau du Banco comme à Yopougon. Ce document présente une photographie de l'urbanisation informelle qui absorbe une part importante de la croissance urbaine de l'agglomération.
Cette carte exprime la volonté de l’État de connaître l'espace abidjanais pour organiser sa croissance. Son cadrage correspond à peu près à celui défini 10 années auparavant par la Zone d'Aménagement Différé (ZAD). Il est signe d'un changement d'échelle du fait urbain, changement que veut accompagner la puissance étatique.
De larges pans de campagnes péri-urbaines s'intercalent entre les branches d'une agglomération au développement cruciforme. Menacés par l'extension du bâti urbain, ces espaces jouent un rôle dans l'approvisionnement alimentaire des marchés de la capitale. S'y développe ce que l'on appelle le « vivrier marchand », soit un type de production agricole où coexistent deux fonctions, celle de l'autosubsistance paysanne et celle commerciale destinée aux besoins des citadins. En outre, les cultures d'export sont très visibles sur la carte, qu'elles soient le fait de petits propriétaires autochtones (nord-est d'Adjamé) ou de plantations dirigées soit par des acteurs privés soit par l’État. Ainsi observe-t-on de vastes plantations de cocotiers sur le littoral (pour la production du coprah). A l'intérieur, dominent les palmeraies (pour la production d'huile de palme) et les plantations forestières d'Okoumé (bois). Ces productions – pour certaines transformées sur place et contribuant à l'essor industriel de la Côte d'Ivoire - sont destinées au marché international. Elles transitent par le port d'Abidjan. Avec le cacao et le café (peu présents sur cette carte), ces productions sont au centre du développement national et ont dessiné les contours du « miracle ivoirien » : une période de relative prospérité économique dans les années 1960 et 1970, portée par la hausse mondiale des cours des matières premières. Ce miracle a pris fin avec l'effondrement des cours lors des années 1980.
Carte actuelle
Cette carte synthétique de la croissance historique de l'agglomération d'Abidjan est très utile pour cerner d'un seul regard les trois changements d'échelle du fait urbain qu'a connu l'espace abidjanais de ses origines coloniales à nos jours. Cette croissance a pu suivre les voies ouvertes par un Etat aménageur mais à bien des égards, elle s'en est aussi affranchie. La tâche urbaine s'est ainsi étalée à l'est jusqu'au vieux centre colonial de Bingerville et a rattrapé Anyama au nord (nouvellement inclus en 2001 dans le district d'Abidjan). Sur le plateau du Banco, la croissance urbaine est si forte que les espaces bâti tendent à ceinturer le Parc Naturel du Banco et ont eu complètement raison de la forêt du Languededou.
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Carte de 1970 au 1:20 000
Montage réalisé à partir de deux cartes au 1/20 000e (Abidjan 2dSE et Grand Bassam) éditées en 1970 par l'Institut Géographique National (IGN-France) pour le compte du Bureau National d'Etudes Techniques de Développement de Côte d'Ivoire.
Cette carte présente en théorie l'espace urbain de la capitale ivoirienne une dizaine d'années après l'indépendance de la Côte d'Ivoire (7 août 1960). Les données à partir desquelles la carte a été produite datent de 1966 et ne peuvent rendre compte de l'importance des restructurations urbaines induites par les opérations d'aménagement d'ampleur dont la capitale ivoirienne est le lieu en 1970 (aménagement du plateau du Banco et du nord de l'agglomération). Aussi, on peut s'interroger sur la capacité du document à restituer les dynamiques d'urbanisation informelle et a-légale qui naissent dans les interstices et les franges de l'espace bâti.
Cette carte présente certains éléments structurants de ce qu'a été la ville coloniale et ses continuités postcoloniales. D'une part, l'importance des infrastructures portuaires marque le rôle d'interface au monde qu'a joué et que joue encore la ville d'Abidjan dans une économie coloniale puis nationale largement tournée vers l'extérieur. De nos jours, 70 % du PIB ivoirien passe par le port qui génère 90 % des recettes douanières du pays. D'autre part, on lit dans cette carte les grandes structures de la ségrégation urbaine coloniale. Le quartier du Plateau qui concentre tout à la fois les zones résidentielles des Blancs et le centre du pouvoir politique et économique se démarque clairement de la ville africaine, Adjamé au nord et Treichville de l'autre côté de la lagune.
Carte de 1976
Cette carte est tirée de l'Atlas de Côte d'Ivoire, co-édité par le Ministère du Plan de Côte d'Ivoire, l'Institut de Géographie Tropicale d'Abidjan et l'ORSTOM. Elle pallie les lacunes de la carte topographique de 1970 en représentant les changements dans la structure de l'agglomération abidjanaise. On y lit l'ampleur des interventions publiques sur des espaces jusqu'alors majoritairement ruraux, notamment sur le plateau du Banco comme à Yopougon. Ce document présente une photographie de l'urbanisation informelle qui absorbe une part importante de la croissance urbaine de l'agglomération.
Cette carte exprime la volonté de l’État de connaître l'espace abidjanais pour organiser sa croissance. Son cadrage correspond à peu près à celui défini 10 années auparavant par la Zone d'Aménagement Différé (ZAD). Il est signe d'un changement d'échelle du fait urbain, changement que veut accompagner la puissance étatique.
De larges pans de campagnes péri-urbaines s'intercalent entre les branches d'une agglomération au développement cruciforme. Menacés par l'extension du bâti urbain, ces espaces jouent un rôle dans l'approvisionnement alimentaire des marchés de la capitale. S'y développe ce que l'on appelle le « vivrier marchand », soit un type de production agricole où coexistent deux fonctions, celle de l'autosubsistance paysanne et celle commerciale destinée aux besoins des citadins. En outre, les cultures d'export sont très visibles sur la carte, qu'elles soient le fait de petits propriétaires autochtones (nord-est d'Adjamé) ou de plantations dirigées soit par des acteurs privés soit par l’État. Ainsi observe-t-on de vastes plantations de cocotiers sur le littoral (pour la production du coprah). A l'intérieur, dominent les palmeraies (pour la production d'huile de palme) et les plantations forestières d'Okoumé (bois). Ces productions – pour certaines transformées sur place et contribuant à l'essor industriel de la Côte d'Ivoire - sont destinées au marché international. Elles transitent par le port d'Abidjan. Avec le cacao et le café (peu présents sur cette carte), ces productions sont au centre du développement national et ont dessiné les contours du « miracle ivoirien » : une période de relative prospérité économique dans les années 1960 et 1970, portée par la hausse mondiale des cours des matières premières. Ce miracle a pris fin avec l'effondrement des cours lors des années 1980.
Carte actuelle
Cette carte synthétique de la croissance historique de l'agglomération d'Abidjan est très utile pour cerner d'un seul regard les trois changements d'échelle du fait urbain qu'a connu l'espace abidjanais de ses origines coloniales à nos jours. Cette croissance a pu suivre les voies ouvertes par un Etat aménageur mais à bien des égards, elle s'en est aussi affranchie. La tâche urbaine s'est ainsi étalée à l'est jusqu'au vieux centre colonial de Bingerville et a rattrapé Anyama au nord (nouvellement inclus en 2001 dans le district d'Abidjan). Sur le plateau du Banco, la croissance urbaine est si forte que les espaces bâti tendent à ceinturer le Parc Naturel du Banco et ont eu complètement raison de la forêt du Languededou.
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