Journal de la Carto - Novembre-Décembre 2016
Irkoutsk

Irkoutsk ne se trouve pas sur le lac Baïkal mais à 70 km à l'ouest, sur la rivière Angara. Elle compte plus de 600 000 habitants. Au XIXe siècle, c'est une ville où faire fortune avec la fourrure (zibeline), le thé, les peaux, l'ivoire de mammouth et l'or, une ville de Far East. La vie intellectuelle y était cependant importante grâce notamment aux opposants politiques artistes et officiers exilés par le tsar en 1825.

On y lit beaucoup, on y discute les événements et les idées, et même il s'y fait parfois un mouvement d'opposition avec lequel le gouvernement doit compter. C'est à Irkoutsk que paraît le seul journal indépendant de la Sibérie.
Élisée Reclus, page 754

Atlas en russe sur la région du Baïkal, au 1:200 000, 1998. Cliquez pour agrandir à toute la ville.
Tome 6 de la GU d'Élisée Reclus : vue générale d'Irkoutsk prise avant l'incendie de 1878. Dessin d'après photo de journal. Cliquez pour agrandir à toute la ville.

Tomsk, en effet, avait été prise par Féofar-Khan depuis quelques jours, et c’est de là que les envahisseurs, maîtres de la Sibérie centrale, devaient marcher sur Irkoutsk.
Irkoutsk était le véritable objectif d’Ivan Ogareff.
Le plan de ce traître était de se faire agréer du grand-duc sous un faux nom, de capter sa confiance, et, l’heure venue, de livrer aux Tartares la ville et le grand-duc lui-même.
Avec une telle ville et un tel otage, toute la Sibérie asiatique devait tomber aux mains des envahisseurs.
Or, on le sait, ce complot était connu du czar, et c’était pour le déjouer qu’avait été confiée à Michel Strogoff l’importante missive dont il était porteur. De là aussi, les instructions les plus sévères qui avaient été données au jeune courrier, de passer incognito à travers la contrée envahie.


Michel Strogoff de Jules Verne, 1876

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Cartothèque de l'Université Paris 8