Journal de la Carto - Septembre-Octobre 2016
Véronique Navet, urbaniste

Pouvez-vous nous parler d’un des projets que vous avez réalisés ?
Le projet de renouvellement urbain du Grand Ensemble d’Orly est un projet que je suis depuis plus de dix ans maintenant puisque l’agence a remporté l’appel d’offre en 2004. Au départ, c’est un quartier qui ne vivait pas très bien, qui ne répondait plus aux exigences urbaines d’aujourd’hui. 1 300 logements, des hautes barres de 250 logements chacune, des espaces publics quasiment inexistants, une succession de quartiers reliés par des voies secondaires avec des parking extérieurs, ce qui posait des problèmes de desserte, d’accès aux halls d’immeuble, d’accès pour les pompiers. Il fallait donc « réparer » le quartier, le rendre plus attractif.

A l’agence pour laquelle je travaille, il y a des urbanistes comme moi mais aussi des architectes et des paysagistes. Sur tous nos projets, ils nous arrivent fréquemment de faire appel à des spécialistes qui nous apporte un savoir que nous n’avons pas.

Quelles difficultés rencontrez-vous ?
Des difficultés économiques bien sûr : de nos jours tous les secteurs sont touchés. La concurrence des autres agences aussi car pour réaliser un projet, il faut remporter un appel d’offres et peu importe la renommée de l’agence, au moment de l’appel d’offre tout le monde est soumis aux mêmes règles. Il est donc assez difficile de sortir du lot même face à des très jeunes agences.

Sur votre parcours universitaire ?
Je pense que le parcours universitaire n’est pas fait pour aider à la pratique d’un métier. L’université forme à une manière de penser, à une rigueur intellectuelle, ce qui est très utile quand il faut répondre aux problématiques auxquelles nous sommes confrontés quotidiennement.


Mais nous sommes dans un secteur où les métiers évoluent sans cesse, il y en a des nouveaux qui se créent, les règles changent, les attentes aussi. Ce que nous a appris l’université il y a 10 ou 20 ans devient vite obsolète finalement.
Après l’obtention de mes diplômes, j’ai commencé à travailler sur des projets présentés à l’époque comme le top du top en terme d’urbanisme et aujourd’hui, c’est dans ces même quartiers que j’interviens car le quartier ne fonctionne plus.

Des conseils pour les étudiants de géographie ? Je pense qu’il faut faire un maximum de stages. Si vous en avez l’occasion, partir en Erasmus peut être une expérience enrichissante surtout pour les métiers de l’aménagement.
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Cartothèque de l'Université Paris 8