Journal de la Carto - Janvier 2015
Aménagement du territoire

On a parcouru la route en voiture, sur 1000 km du nord au sud avec une large partie occupée par le désert. Nous en avons profité pour voir des choses intéressantes sur l'aménagement du territoire en Oman, aménagement pris différemment que dans les autres émirats. Le sultan Qabus ibn Said considère en effet que la stabilité du pays tient en grande partie sur la redistribution de la richesse. Ça prend des formes tangibles sans aller jusqu'à alimenter des partis politiques d'opposition...

Le sultan décide de grands travaux, routes, autoroutes, puits, portiques avec des canalisations verticales ; de petits camions bleus viennent chercher de l'eau gratuitement. Les gens ouvrent la vanne et se servent. Dans les fjords ou plutôt les rias, complètement désertiques, il existe des villages de pêcheurs et il faut apporter l'eau, l'électricité est produite sur place et les enfants vont dans les écoles de la ville voisine : tout est payé par l'état pour garder une présence sur place et pour permettre aux populations de vivre de la pêche.

Ces grands travaux sont faits de façon minutieuse. La mécanisation sert à casser la montagne, couler le bitume etc mais comme c'est un pays désertique où il y a un fort ravinement, la maçonnerie est faite à la main sur les côtés des routes. Idem pour les caniveaux etc. La main d'oeuvre travaille toute la journée sous des températures de 45 degrés. Ce sont principalement des Pakistanais, Bengalis, Indiens et, après sondage, surtout des Indiens du Kérala. Ils sont employés dans les travaux publics et dans les services. Comme il n'y a pas véritablement de gastronomie omanaise, on mange de la cuisine indienne ou pakistanaise, excellente. Ces restos pakistanais et indiens fournissent l'alcool interdit par ailleurs. Ils sont signalés par des loupiotes rouges, ce qui prête à confusion...



Le sultan rend visite à ses populations en emmenant tout son gouvernement dans ses 4x4 climatisés et il passe un mois en nomade, s'installe sous sa tente et reste 24 ou 48 heures pour discuter et recevoir les gens. Il prend ainsi le pouls de sa population.




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Cartothèque de l'Université Paris 8