Le Moyen-Orient est troublé par la faillite des états issus des découpages réalisés au sortir de la première guerre mondiale. Si les pays des « printemps arabes » semblaient se satisfaire de leurs frontières, l'EI comme les Kurdes incarnent à présent un rejet des formes en vigueur de l'état-nation et une volonté de refonte radicale de l'organisation sociale. Apparaît sur la scène internationale l'une des questions les plus criantes de ce jeune XXIème siècle.
Dans un cas comme dans l'autre, la création de la société idéale se réalise aux forceps par des stratèges et leurs forces armées. Si le constat est sans appel en ce qui concerne l'EI, la vigilance reste de mise quant aux réalités des évolutions impulsées par le PKK. Une organisation de guérilla est un atout remarquable pour mener la guerre mais bien des exemples par le passé ont montré que si exemplaire soit le projet de société, de telles organisations avaient bien du mal à créer les conditions d'éclosion des libertés civiles, une fois la paix revenue.
Depuis la rédaction de cet article par Félix Poyer en juin 2015, la Turquie est passée à l'offensive contre le PYD en Syrie et le PKK en Irak (sous couvert de lutte contre l'Etat islamique).
Décollage d'un F16 turc vers les positions kurdes du PKK en Irak. Simultanément, des chars ont été envoyés contre un village kurde syrien tenu par les YPG (août 2015).
Décollage d'un F16 turc vers les positions kurdes du PKK en Irak. Simultanément, des chars ont été envoyés contre un village kurde syrien tenu par les YPG (août 2015).