La Jezireh est le bec de canard à l'est de Kameshli (Qamislo en kurde)
Ankara considère le PKK comme sa principale menace sécuritaire.
En cédant le territoire de la Jezireh au PYD (Parti de l'union démocratique, un parti kurde syrien affilié au PKK), les Damascènes ont contrarié les Turcs en plus de fractionner la Révolution syrienne.
D'une pierre, trois coups puisque céder la Jezireh aux Kurdes du PKK a permis aux troupes stationnées dans cette région périphérique de revenir lutter contre la rébellion sur la « Syrie utile », cette portion de territoire fortement urbanisée entre Alep et Damas.
Dans ces conditions, mener la révolution dans le Kurdistan syrien (Rojava) constitue une opportunité historique grevée de contraintes.
En 2015, le gouvernement de Bachar el-Assad conserve quelques bases militaires dans la Jezireh, y compris une base de l'armée de l'air. Si les frictions sont rares, le spectre de la répression aérienne oblige les révolutionnaires du Rojava à rester mesurés dans leurs rapports avec le Régime. D'autant que cette zone est dépourvue de montagnes. La plaine mésopotamienne n'offre pas les conditions de la guérilla telle qu'elle a pu se pratiquer en Turquie ou en Irak. L'absence de relief limite considérablement les capacités de résistance des Kurdes que ce soit contre ses ennemis syriens... ou contre une hypothétique intervention turque.
De plus, la discontinuité des trois cantons associée à la fermeture de la frontière turque complique encore la situation en empêchant la formation d'un front unifié. Si l'arrivée à la mi-2012 de forces pro-PKK dans les zones kurdes de Syrie a marqué la fin de la révolution pan-syrienne, bénéficier de la présence d'une force militaire expérimentée et structurée est tout à la fois un luxe dans le cadre d'une situation insurrectionnelle et une malédiction dans le cadre d'une lutte pour obtenir d'avantage de libertés politiques.
Les gains : auto-organisation, droits culturels et sanctuarisation de la zone sont indéniables. Leurs pendants sont une lutte entre les différents mouvements kurdes pour l'hégémonie d'un modèle politique importé (du Kurdistan turc ou irakien) et une compromission de fait avec le régime de Bashar Al Asssad. A titre d'exemple de cette compromission, la Jezireh, grenier à blé de la Syrie, vendait encore en 2013 la majorité de ses récoltes au gouvernement syrien. Et ce dernier continue de verser les salaires -avec bien sûr quelques réductions- aux fonctionnaires de la région.
Dans ces conditions, mener la révolution dans le Kurdistan syrien (Rojava) constitue une opportunité historique grevée de contraintes.
En 2015, le gouvernement de Bachar el-Assad conserve quelques bases militaires dans la Jezireh, y compris une base de l'armée de l'air. Si les frictions sont rares, le spectre de la répression aérienne oblige les révolutionnaires du Rojava à rester mesurés dans leurs rapports avec le Régime. D'autant que cette zone est dépourvue de montagnes. La plaine mésopotamienne n'offre pas les conditions de la guérilla telle qu'elle a pu se pratiquer en Turquie ou en Irak. L'absence de relief limite considérablement les capacités de résistance des Kurdes que ce soit contre ses ennemis syriens... ou contre une hypothétique intervention turque.
De plus, la discontinuité des trois cantons associée à la fermeture de la frontière turque complique encore la situation en empêchant la formation d'un front unifié. Si l'arrivée à la mi-2012 de forces pro-PKK dans les zones kurdes de Syrie a marqué la fin de la révolution pan-syrienne, bénéficier de la présence d'une force militaire expérimentée et structurée est tout à la fois un luxe dans le cadre d'une situation insurrectionnelle et une malédiction dans le cadre d'une lutte pour obtenir d'avantage de libertés politiques.
Les gains : auto-organisation, droits culturels et sanctuarisation de la zone sont indéniables. Leurs pendants sont une lutte entre les différents mouvements kurdes pour l'hégémonie d'un modèle politique importé (du Kurdistan turc ou irakien) et une compromission de fait avec le régime de Bashar Al Asssad. A titre d'exemple de cette compromission, la Jezireh, grenier à blé de la Syrie, vendait encore en 2013 la majorité de ses récoltes au gouvernement syrien. Et ce dernier continue de verser les salaires -avec bien sûr quelques réductions- aux fonctionnaires de la région.