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Nos livres - Livres des éditions l'Echappée



Techno : le son de la technopole / Pièces et Main d'Oeuvre, 2011

Technopoles, habitat des nouvelles élites, ingénieurs, techniciens, chercheurs ; parcs des nouvelles technologies, robotique, biotech, informatique. Partout, depuis les années 1980, prolifèrent les colonies de la cyberville globale, postes avancés du techno-monde unifié. À cette époque triomphale de l’histoire du machinisme, et à ces hommes-machines si bien de leur temps, il fallait nécessairement une bande-son, expression et célébration de cette fierté machinale, du besoin de donner la cadence et d’y régler leurs organismes, et peut-être de celui de s’éclater, se défoncer, se déchirer, afin de fuir dans la possession leur mécanique condition post-moderne. Sans blague. Entre techno-musique et technopole, il y a bien davantage qu’un préfixe.

L'université en miettes : servitude volontaire, lutte des places et sorcellerie / Dupont (Y.), 2014

Les politiques de modernisation entreprises dans différents secteurs à partir du début des années 1960 ont été de puissants facteurs de déstabilisation et d’atomisation des individus. L’université a elle aussi été soumise, depuis trente ans, à des processus de modernisation qui ont subverti ses règles de fonctionnement jusqu’à en saper les fondements mêmes.
Ce livre montre que ce que les « spécialistes » ont improprement qualifié de « crise de l’université » résulte d’une hybridation entre deux conceptions apparemment antithétiques : la tentation technocratique et bureaucratique d’un côté et l’adhésion à l’idéologie néolibérale et managériale de l’autre. Les deux n’ayant pu converger que grâce au développement d’un individualisme exacerbé et de ses avatars : religion du progrès associé aux avancées des technosciences, culte de l’innovation et de la performance, indifférence aux activités d’enseignement, suspicion à l’égard de toute pensée critique, narcissisme lié au désir de reconnaissance, mais aussi envie, haine ou ressentiment.
Devenus incapables, à force de tracasseries, d’injonctions paradoxales, de frustrations et d’ambitions démesurées, de s’opposer aux mutations en cours, beaucoup d’universitaires sont devenus les serviteurs volontaires de dispositifs qui opèrent pourtant une véritable destruction des savoirs.

RFID, la police totale : puces intelligentes et mouchardage électronique / Pièces et main d'oeuvre, 2011

Hors des laboratoires, des services vétérinaires et de logistique, peu de gens connaissent les RFID (Radio Frequency Identification), aussi nommées « étiquettes électroniques », « intelligentes », « smart tags », « transpondeurs », « puces à radiofréquences ». Ces mouchards, nés durant la Seconde Guerre mondiale, vont bientôt supplanter les codes-barres dans les objets de consommation, puis envahir les animaux, les titres de transport et d’identité, les livres des bibliothèques, les arbres des villes et, finalement, les êtres humains à l’aide de puces sous-cutanées : voici venu le temps du marquage électronique universel et obligatoire.
Bientôt il sera criminel d’extraire de son corps sa puce d’identité.
– Avez-vous quelque chose à vous reprocher

L'enfer vert : un projet pavé de bonnes intentions suivi de La planification écologique / Tomjo, 2013.

Tandis que la technocratie verdit, la verdure se technocratise. Le constat officiel de l’effondrement écologique et social proclamé à tous les échelons de l’autorité, du local au global, accélère la fusion entre la classe experte (scientifiques, ingénieurs, techniciens) et la politique écologiste (associations, partis, appareils). Fusion d’autant plus naturelle que nombre d’écotechniciens incarnent ce double visage, à la fois Bac+5, csp+, cadres urbains du public ou du privé, et voraces prétendants à la direction de ce Green New Deal, de ce capitalisme reverdi dont ils représentent l’ultime chance.
Ce qui est décrit ici, à partir du cas de Lille Métropole, c’est l’ascension et l’extrémisme de l’écolo-technocratie, des années 1970 à nos jours. Destruction et artificialisation des derniers lambeaux de nature, construction de gigantesques infrastructures, police électronique et informatique via les puces RFID.

Radicalité : 20 penseurs vraiment critiques / Biagini (C.), Carnino (G.), Marcolini (P.), coords., 2013.

Notre époque a la critique qu’elle mérite. Les pensées des intellectuels contestataires convoqués par les médias, révérés à l’université, considérés comme subversifs dans le monde militant – de Gilles Deleuze à Alain Badiou en passant par Toni Negri – participent au déploiement du capitalisme avancé. En s’acharnant à détruire les modes de vie et de production traditionnels, en stigmatisant tout lien avec le passé, en exaltant la mobilité, les processus de modernisation incessants et la puissance libératrice des nouvelles technologies, cette fausse dissidence produit les mutations culturelles et sociales exigées par le marché. Percevoir le libéralisme comme un système foncièrement conservateur, rétrograde, autoritaire et répressif entretient le mythe d’une lutte entre les forces du progrès et celles du passé.
A contrario, d’autres penseurs conçoivent le capitalisme comme un fait social total qui développe l’esprit de calcul, la rationalité instrumentale, la réification, l’instantanéité, le productivisme, la dérégulation des rapports humains, la destruction des savoir-faire, du lien social et de la nature, et l’aliénation par la marchandise et la technologie. Ce livre nous présente, de manière simple et pédagogique, les réflexions de vingt d’entre eux. Il nous fournit ainsi les armes intellectuelles pour ne pas servir le capitalisme en croyant le combattre, et pour en faire une critique qui soit vraiment radicale.

Les luddites en France : résistance à l'industrialisation et à l'informatisation / Biagini (C.), Carnino (G.), coord., 2010.

Alors que la révolution industrielle s’apprête à bouleverser tous les rapports sociaux, bris de machines, incendies et émeutes se multiplient dans les manufactures. Des artisans refusent de faire le deuil de leurs savoir-faire et de migrer vers les villes. Ils déclarent la guerre aux «machines préjudiciables à la communauté» qu’ils détruisent à coups de masse. Si les luddites anglais sont passés à la postérité, leurs homologues français briseurs de machines - «primitifs » selon les uns, «réactionnaires» selon les autres - avaient été jetés aux oubliettes de l’histoire.
Ce livre entend les réhabiliter et leur redonner leur juste place dans une histoire du socialisme jalonnée de grandes batailles durant lesquelles ils se sont illustrés : de la Révolution française aux récentes résistances à la tyrannie technologique, en passant par les journées de juillet 1830, la révolution de 1848 et même les combattives années 1970, les briseurs de machines ont, depuis les débuts de la société industrielle, toujours existé.
Cette histoire méconnue du luddisme à la française nous révèle des mouvements souvent peu organisés et parfois spontanés, mais farouches défenseurs de l’égalité sociale et de la liberté quotidienne. Contrairement aux idées reçues, on arrête parfois le progrès...