Journal Centre Presse (Vienne), mercredi 27 janvier 2021. 553 mots

Trois éoliennes de plus mais trois de trop

Chantal Blanc, riveraine du parc éolien de Saint-Pierre-de-Maillé, s'insurge contre l'accord de la mairie à l'installation de trois nouveaux aérogénérateurs.

Trois de plus, mais trois de trop. C'est à la lecture de nos colonnes le 14 janvier dernier que Chantal Blanc, résidente au lieu-dit Fort-Vallon à Saint-Pierre-de-Maillé apprend que la municipalité a donné son accord pour l'éventuelle installation de trois aérogénérateurs supplémentaires dans le parc éolien dont elle est riveraine, et qui en compte déjà dix-huit. « Je suis totalement contre cette nouvelle extension et je me battrai jusqu'au bout. »


Des nuisances à l'installation de la deuxième tranche

Et la sexagénaire de motiver son opposition. « J'ai acheté ma maison en 2000 et j'y ai vécu dix ans sans éoliennes, les dix premières ayant été installées en 2010. À l'époque, je n'y étais pas spécialement opposée, d'autant que je faisais partie d'un groupe de travail régional sur la mise en place du développement durable dans les établissements sociaux et médico-sociaux. Ça me parlait. Cette première tranche du parc ne m'a pas gênée, les nuisances étaient peu importantes et par ailleurs, je n'étais globalement présente que les week-ends puisqu'à l'époque je travaillais dans l'Indre. »

Mais tout change en 2017 avec l'installation de huit nouveaux aérogénérateurs supplémentaires dans le parc voisin. « La première des nuisances a été le bruit qui semblait démultiplié. J'ai l'impression de vivre à côté d'un aéroport. Ensuite, j'ai constaté de nombreuses interférences sur ma télévision et j'ai acheté trois télécommandes différentes avant de comprendre que le problème venait des ondes. Même chose avec mon poste de radio qu'il m'est parfois impossible d'écouter notamment quand la météo est mauvaise. Ces jours-là, les fumées de mon poêle s'évacuent également très mal. Et puis la nuit, c'est " Vegas " tant c'est lumineux. Sans compter qu'avec ce voisinage encombrant, ma maison a également perdu au moins 30 % de sa valeur. »

Autre impact que déplore la Mailloise, la disparition de « ses » chauves-souris. « Une colonie nichait dans mon cellier et depuis deux ans, elles ont toutes disparu. Selon l'ancienne propriétaire, aujourd'hui âgée de 99 ans, elles étaient déjà présentes du temps de son grand-père, donc depuis près de deux siècles. Peut-être les dernières ont-elles été tuées par les pales des éoliennes. Quoi qu'il en soit, c'est déplorable. »

Militante depuis le mois de décembre, « avant même d'avoir connaissance du projet d'extension du parc de Saint-Pierre » au sein de l'Association de défense de l'environnement de Paizay-le-Sec et des alentours (Adepa), Chantal Blanc s'insurge. « Je suis favorable à une politique de développement durable mais dans le cadre d'une gestion globale pas dans celui d'un développement anarchique, fondé uniquement, comme c'est le cas actuellement sur l'argent. La municipalité de Saint-Pierre se fout royalement des nuisances, des conséquences sur la qualité de vie, du bruit, de la destruction de l'écosystème. Elle ne mène pas une politique environnementale mais bien mercantile (1). Si les éoliennes intéressent tant Madame le Maire, pourquoi ne les fait-elle pas installer à 700 m de chez elle ? »

Delphine Léger

Note :
(1) Dans notre article du 14 janvier dernier, Christelle Raimbert, maire de Saint-Pierre-de-Maillé ne cache pas que l'installation de trois nouvelles éoliennes générerait environ 30.000 de revenus annuels « non négligeables pour la commune ».


Une riveraine s’insurge contre l’installation de trois antennes près de chez elle.

Cette affirmation est-elle vraie ?  Oui    -    Non