Informations - Recherche documentaire
Ce mois-ci, dévoilons deux visages (grimaçants) du monde médiatique. Outil remarquable qui permet notamment une recherche quasi-instantanée dans les archives journalistiques d'un nombre de titres si vertigineux que l'on pourrait le qualifier d'ubuesque, les Bases de Données de Presse (que nous n'abrégerons jamais en BdDdP, comme certains le font peut-être. NdT) nous offrent d'accéder, par la grande porte, au tréfonds du monde journalistique.
Comme à l'accoutumée, pour une telle plongée, nous avons un guide et comme la tâche semble ardue, nous avons choisi un guide émérite ! Il est de l'autre coté, il fait de l'entrisme... Journaliste, Hunter S. Thompson ? Ce serait bien réducteur. «Prototype personnel de Dieu, mutant à l’énergie dense jamais conçu pour la production en série. Il était le dernier d’une espèce: trop bizarre pour vivre mais trop rare pour mourir », Las Vegas Parano, H.S. Thompson. S'il est reconnu qu'Hunter S. Thompson est un journaliste américain inventif et remarquable, c'est pour avoir incarné une forme de journalisme appelée le gonzo. Ce genre journalistique se reconnaît facilement : des reportages réalisés de manière ultra subjective, parfois comiques, toujours décalés et fréquemment imprégnés de psychotropes. Le gonzo est vu comme une véritable éthique.
«Le vrai reportage gonzo exige le talent d'un maître journaliste, l'oeil d'un photographe artiste et les c*** en bronze d'un acteur.» (H.S. Thompson). En effet, il doit bien falloir un tel mental lorsque à l'instar de Thompson, on s'infiltre dans un gang de Hell's angels pour écrire un reportage intitulé "Hell's Angels: The Strange and Terrible Saga of the Outlaw Motorcycle Gangs", puis se faire passer à tabac par ces mêmes Hell's Angels réclamant leur «part» des droits d'auteur.
Hunter S. Thompson, né en 1937, s'est suicidé en 2005, laissant pour toute explication un morceau de papier sur lequel on peut lire «Fini de jouer. Plus de Bombes. Plus de Marche. Plus de Fun. Plus de nage. 67. C'est 17 de plus que 50. 17 de plus que ce que je souhaitais, ce qu'il me fallait. Je suis imbuvable. Pas de Fun-pour qui que ce soit. Tu deviens glouton. Prends acte de ton (grand) âge. Relax -c'est sans douleur».
Bref cet homme est Journaliste (aussi vrai que je suis son avocat). Avant de s'extasier sur les capacités phénoménales d'un outil, il est bon de prendre du recul et d'identifier à quoi il peut bien servir. Une bombe atomique peut tuer une mouche, mais du fait de sa nature, elle aura également bien d'autres effets, nul n'en doutera. La nature des Bases de Données de Presse conditionne, elle aussi, bien des choses, de manière implicite et il est intéressant de s'y pencher avant de toucher à leur «substantifique moëlle». Une fois posés ces jalons qui nous éviteront de courir droit dans le ravin de l'Incurie, extasions-nous un peu car le mauvais esprit a lui aussi ses limites
La BU nous offre l'accès à deux principales Bases de Données de Presse, empressons-nous de les visiter. Noam Chomsky, linguiste et intellectuel américain contemporain, met au jour dans ses recherches les travers du monde médiatique tel qu'il se compose dans les démocraties libérales. Il conceptualise cela sous l'appellation de «fabrique du consentement». Manufacturing consent est le titre original de l'ouvrage qu'il y consacre et dont il existe également une version en vidéo, visionnable sur YouTube. D'autres intellectuels ont travaillé sur la question des médias et des consortium qui les possèdent. Faut-il encore citer le nom de Pierre Bourdieu, qui souligne l'idéologie inconsciente du monde médiatique ou les documentaires de Pierre Carles (Pas vu pas pris, Enfin pris) pour le faire savoir ? Les médias ne sont pas des supports anodins. En tant que sources universitaires, elles ont souvent l'apparence d'une saine objectivité drapée dans une arrogante ignorance. Méfiance !
La suite en pdf
Ce mois-ci, dévoilons deux visages (grimaçants) du monde médiatique. Outil remarquable qui permet notamment une recherche quasi-instantanée dans les archives journalistiques d'un nombre de titres si vertigineux que l'on pourrait le qualifier d'ubuesque, les Bases de Données de Presse (que nous n'abrégerons jamais en BdDdP, comme certains le font peut-être. NdT) nous offrent d'accéder, par la grande porte, au tréfonds du monde journalistique.
Comme à l'accoutumée, pour une telle plongée, nous avons un guide et comme la tâche semble ardue, nous avons choisi un guide émérite ! Il est de l'autre coté, il fait de l'entrisme... Journaliste, Hunter S. Thompson ? Ce serait bien réducteur. «Prototype personnel de Dieu, mutant à l’énergie dense jamais conçu pour la production en série. Il était le dernier d’une espèce: trop bizarre pour vivre mais trop rare pour mourir », Las Vegas Parano, H.S. Thompson. S'il est reconnu qu'Hunter S. Thompson est un journaliste américain inventif et remarquable, c'est pour avoir incarné une forme de journalisme appelée le gonzo. Ce genre journalistique se reconnaît facilement : des reportages réalisés de manière ultra subjective, parfois comiques, toujours décalés et fréquemment imprégnés de psychotropes. Le gonzo est vu comme une véritable éthique.
«Le vrai reportage gonzo exige le talent d'un maître journaliste, l'oeil d'un photographe artiste et les c*** en bronze d'un acteur.» (H.S. Thompson). En effet, il doit bien falloir un tel mental lorsque à l'instar de Thompson, on s'infiltre dans un gang de Hell's angels pour écrire un reportage intitulé "Hell's Angels: The Strange and Terrible Saga of the Outlaw Motorcycle Gangs", puis se faire passer à tabac par ces mêmes Hell's Angels réclamant leur «part» des droits d'auteur.
Hunter S. Thompson, né en 1937, s'est suicidé en 2005, laissant pour toute explication un morceau de papier sur lequel on peut lire «Fini de jouer. Plus de Bombes. Plus de Marche. Plus de Fun. Plus de nage. 67. C'est 17 de plus que 50. 17 de plus que ce que je souhaitais, ce qu'il me fallait. Je suis imbuvable. Pas de Fun-pour qui que ce soit. Tu deviens glouton. Prends acte de ton (grand) âge. Relax -c'est sans douleur».
Bref cet homme est Journaliste (aussi vrai que je suis son avocat). Avant de s'extasier sur les capacités phénoménales d'un outil, il est bon de prendre du recul et d'identifier à quoi il peut bien servir. Une bombe atomique peut tuer une mouche, mais du fait de sa nature, elle aura également bien d'autres effets, nul n'en doutera. La nature des Bases de Données de Presse conditionne, elle aussi, bien des choses, de manière implicite et il est intéressant de s'y pencher avant de toucher à leur «substantifique moëlle». Une fois posés ces jalons qui nous éviteront de courir droit dans le ravin de l'Incurie, extasions-nous un peu car le mauvais esprit a lui aussi ses limites
La BU nous offre l'accès à deux principales Bases de Données de Presse, empressons-nous de les visiter. Noam Chomsky, linguiste et intellectuel américain contemporain, met au jour dans ses recherches les travers du monde médiatique tel qu'il se compose dans les démocraties libérales. Il conceptualise cela sous l'appellation de «fabrique du consentement». Manufacturing consent est le titre original de l'ouvrage qu'il y consacre et dont il existe également une version en vidéo, visionnable sur YouTube. D'autres intellectuels ont travaillé sur la question des médias et des consortium qui les possèdent. Faut-il encore citer le nom de Pierre Bourdieu, qui souligne l'idéologie inconsciente du monde médiatique ou les documentaires de Pierre Carles (Pas vu pas pris, Enfin pris) pour le faire savoir ? Les médias ne sont pas des supports anodins. En tant que sources universitaires, elles ont souvent l'apparence d'une saine objectivité drapée dans une arrogante ignorance. Méfiance !
La suite en pdf