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Rencontre avec Anne-Laure Briet de la BU sur les livres électroniques

Combien d'ebooks possède la BU ?
C'est difficile à dire car il y a différents types d'offres. Au niveau national, il y a eu une campagne d'achat de ressources électroniques l'année dernière avec la mise en place d'une plate-forme de livres électroniques sous licence nationale. Toutes les bibliothèques ont accès à ces ressources. Cependant, l'offre correspond plus ou moins aux besoins de nos lecteurs. Ainsi nous avons accès à la plate-forme scientifique Springer qui ne les concerne qu'à la marge. Nous avons aussi deux grosses plate-formes de livres anciens numérisés qui concernent surtout les chercheurs : ECCO et EEBO.

Si l'on compte tous les livres de ces plate-formes payantes, on a 300 000 ouvrages mais si l'on filtre selon les besoins de nos étudiants, c'est environ 5000. Parmi ces 5000, on trouve essentiellement des sciences humaines et sociales : économie, psychologie, droit de la santé et informatique. [...]

Quels sont les réactions des lecteurs ?
Nous avons beaucoup de suggestions d'achat de la part des étudiants de l'IED et quelques enseignants commencent à s'y intéresser et nous demandent des livres électroniques pour leurs étudiants. De manière générale, les lecteurs sont attachés au livre papier et cela prendra du temps pour qu'ils basculent sur le livre électronique. Mais l'utilisation n'est pas la même. Nous n'avons qu'un an d'expérience d'achat de titre à titre sur Dawsonera donc nous verrons dans les années à venir comment les lecteurs s'approprient cette offre.

La question du prêt ne se pose plus...
Surentrée BU la plate-forme Dawsonera, on a des crédits annuels, un nombre de connexions à l'ouvrage limité mais assez large. Le téléchargement est limité à 7 jours. Le fichier est chrono-dégradable. L'étudiant choisit le nombre de jours (jusqu'à 7) et cela débite un certain nombre de crédits. Sur Cairn, les fichiers ne sont pas chrono-dégradables et le téléchargement se fait chapitre par chapitre. On ne peut pas télécharger un livre entier pour limiter les transferts de fichier et la diffusion illégale de documents. Sur ENI, on ne peut que consulter en ligne.

On peut lire le texte en ligne sur une liseuse, une tablette, un ordinateur, un smartphone etc. Quand il est téléchargeable, on utilise ces mêmes outils avec l'avantage de pouvoir le lire sans être connecté. [...]

Envisages-tu une formation pour les enseignants ?
IEDLes acquéreurs ont pris contact avec les enseignants de leur discipline pour leur faire connaître cette offre. On a ciblé les enseignants de l'IED. Pour les formations, il faut que les enseignants témoignent d'un minimum d'intérêt... On leur montre déjà que les livres existent aussi sous forme électronique pour qu'ils les ajoutent dans leurs bibliographies.
Cette mise en place est donc un gros travail. Contrairement aux États-Unis, la lecture de livres numériques est très peu développé alors qu'elle présente un grand nombre d'avantages pour un public universitaire. On a montré tous ces avantages en espérant que les lecteurs vont suivre. [...]

Et pour les livres de niveau licence ?
DunodL'offre actuelle est peu développée pour les licences. Elle est plus fournie en Master et en doctorat. Nous incitons nos fournisseurs à négocier avec les éditeurs de manuels. Cela dépend beaucoup des éditeurs. Dunod est intéressé par le numérique et propose des choses en ligne mais Armand Colin, non. Certaines presses universitaires sont en ligne. Cependant ce sont souvent des ouvrages de recherche.
Les éditeurs de manuels sont frileux car ils ont peur que les étudiants n'achètent plus de manuels papier ou que les bibliothèques cessent ou diminuent leurs achats d'exemplaires. L'offre pour le moment est donc peu intéressante.

Il ne faut pas oublier que la première plate-forme de livres à destination des bibliothèques date de 2000. Cependant, avec les tablettes et liseuses, on assiste à un essor. La plate-forme Open Edition Books propose 800 titres contemporains en SHS sur leur plate-forme et la moitié de ces titres est en libre accès et l'autre en payant. Or l'un des 26 éditeurs de cette plate-forme : les presses universitaires de Rennes s'est aperçu que les livres qui marchaient le mieux en papier sont ceux qui sont en accès libre en format électronique. En effet, les étudiants ne connaissant pas le contenu des livres numériques payants ne les achètent pas sous forme papier. Le format électronique n'empêche donc pas un achat papier. Quand les éditeurs le comprendront enfin, l'offre sera débloquée.

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Novembre 2013