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Audiovisuel : les films


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Maroc, la face cachée du paradis / Niemann (T.), Arte, 2008

Dans ce documentaire, c'est l'artisanat millénaire, principalement le travail du cuir, qui est mis à l'honneur pour montrer une fierté du pays reconnue dans le monde entier. Ainsi, on suit un tanneur manuel, Simohamed El Ouzzani, qui refuse toutes les machines pour rester dans la tradition de son peuple. C'est important pour lui de procéder de cette façon car il a la volonté de perpétuer ce savoir, bien qu'il n'ait pas d'enfants.

Grâce à lui, on voit le marchandage qui s'effectue entre tanneurs et vendeurs de peaux d'animaux dans le marché de Fès puis toute la procédure de transformation du cuir entièrement à la main pour fabriquer des babouches marocaines, les chaussures traditionnelles du pays que tout bon patriote porte. L'artisan n'est pas seul et bien qu'elle ne l'aide pas dans cette pratique, sa femme, Nadja, l'épaule dans la vie de tous les jours à la maison en cuisinant et dans l'entretien de leur petite propriété.

Le documentaire s'attarde aussi sur un phénomène qui se déroule dans l'ombre. Il s'agit de la contrebande de bidons d'essence qui viennent d'Algérie où le prix est plus bas. Il y a également une autre pratique où ce sont particulièrement des femmes que l'on retrouve à acheter quelques habits à bas prix dans la ville d'Oujda et qui les vendent à Fès ou Casablanca en cherchant à faire des petits bénéfices. Pour ce faire, elles doivent passer plusieurs contrôles de police et de douane, ainsi que ceux dans les trains. Les contrôles sont nombreux depuis la fermeture des frontières du Nord-Est avec l'Algérie, en 1994, suite à un traité signé dans les années 70 pour limiter le trafic terrestre entre les deux pays. Ce marché illégal permet aux femmes de compléter le revenu de leur mari et de subvenir aux besoins de leur famille.

Le documentaire reste centré sur deux cas : celui de Simohamed El Ouzzani, le tanneur et celui d'une femme contrebandière de vêtements et il oublie complètement son titre. En effet, à la fin du visionnage, on se demande ce qu'est « la face cachée du paradis » puisque la tannerie est un artisanat millénaire reconnu de tous et que les petites affaires de contrebande sans ampleur restent bénignes dans l'économie du pays (on parle de quelques dirhams). Les parties interviews de ces personnages sont parfois longues et n'apportent rien à part la méthode du travail des peaux d'animaux. Ainsi, le documentaire ne nous apprend pas grand chose (et encore moins sur le Maroc) et s'attarde trop sur la vie quotidienne des deux personnes présentées. Il faut vraiment s’intéresser au travail du cuir pour apprécier ce documentaire.

Coralie Ceva et Alexis Brocheton, étudiants de géographie