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Audiovisuel : les films


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Biotiful planète : L’Océan indien / Philippe Tourancheau, 2006

L’océan indien est le sujet du 3e documentaire de Biotiful Planète (saison1). Ce film a été tourné dans l’océan indien sur les îles de Mayotte et de la Réunion. Il montre comment ces deux trésors qui sont de véritables réservoirs de la biodiversité sont menacés par la présence de l’homme. Il est composé d’analyses de plusieurs scientifiques qui possèdent de connaissances dans le domaine de l’environnement et d’interviews des associations qui luttent pour la préservation de la nature.

Pressions de l’homme sur l’environnement
Dans un premier temps, ce film nous plonge dans le lagon de Mayotte pour observer les baleines à bosse. On découvre qu’il y a plusieurs phases d’observations pour ne pas perturber le comportement des baleines. Dans ce lagon ceinturé par endroit d’une double barrière de corail, les coraux sont piégés par la terre qui se dépose petit à petit suite à l’érosion. On voit aussi d’autres espèces comme les algues du récif qui livrent des compétitions avec les coraux tout en les fragilisant. Exemple des échinodermes qui se nourrissent des tissus du corail en le laissant nu. On voit néanmoins les scientifiques qui récoltent les coraux sur les lieux sensibles pour les planter dans d’autres endroits en assurant leur survie un tant soit peu. Dans ce lagon, la pression et les pratiques archaïques de la pêche traditionnelle contribuent à l’épuisement du stock du poisson.

Dans un second temps, on voit que le mode de culture traditionnelle des populations constitue une menace pour l’île. En effet à la fin d’une récolte, le paysan brûle son champ laissant à nu la terre qui finit par glisser dans les eaux du lagon en première précipitation, il s’en suit un appauvrissement du sol qui laisse place à une désertification. Aussi vu la forte densité de la population, les zones agricoles grignotent du terrain sur la forêt. Partout dans la nature existent des padzas qui sont des sols non propices aux cultures. Le long des côtes, la mangrove qui sert de protection pour les biens agricoles et humains est coupée pour le bois et soumise à de fortes pressions. A travers ce film, on découvre Moinatrindi, une association qui travaille pour le reboisement des padzas. Mais face à plus de 2500 hectares de padzas, la tâche est immense.

Présence des pestes végétales dans la forêt
Enfin, on découvre que l’installation des hommes a entraîné la disparition de toutes les forêts primaires remplacées par des terres cultivées. Aujourd’hui la forêt primaire de Bébour qui conserve encore 30% de sa forêt d’origine est menacée par des pestes végétales. Ces pestes qui ont un mode de reproduction rapide remplacent par petits morceaux la forêt. Les scientifiques sensibilisent la population en évitant d’introduire d’autres pestes dans la région et aussi par la création d’un parc national.

C’est un documentaire très intéressant dans la mesure où il nous fait toucher du doigt les menaces qui pèsent sur l’environnement des îles Mayotte et de la Réunion. En même temps, on voit que la population locale est en train de prendre conscience des dégâts. Il peut être utile pour sensibiliser un grand nombre de population. Ce documentaire est de bonne qualité, les images sont magnifiques et très variées. Nous écoutons les interviews des acteurs locaux et l’analyse des scientifique ce qui permet de comprendre ces paysages et la pression sur l’environnement.

Hounmenou Madogni, étudiant en géographie