Témoignages de terrain - Les terrains de Madagascar - Comment s'orienter dans une grotte ?
Récit d'Eric Gilli, professeur de géographie
D'aucuns se sont parfois étonnés de voir que mon bracelet de montre supportait une minuscule boussole. Elle me sert souvent à me repérer en sortie de métro où les indications sont parfois sommaires. Cela permet très simplement d'éviter de prendre les rues dans le mauvais sens pour aller à son rendez-vous, les numéros d'immeubles étant parfois absents ou très éloignés. De plus cette petite boussole est aussi bien utile en plongée pour retrouver le bateau quand l'eau est trouble ou la lumière trop diffuse. Bref, elle ne me quitte jamais !
Retournons dans le massif de l'Ankarana. Avec Christophe Peyre, un de mes compagnons d'exploration, nous souhaitions atteindre et revisiter une rivière souterraine au nord du massif de l'Ankarana.
Le massif est hérissé d'aiguilles rocheuses, les tsingys (à droite) qui rendent la progression de surface impossible.On accède donc aux zones centrales du massif, soit en empruntant des grottes, soit en utilisant des "couloirs". Ces formes, caractéristiques de l'Ankarana, sont en fait des filons de basalte qui ont recoupé la masse calcaire. Le métamorphisme induit a fragilisé la roche qui s'est ensuite rapidement altérée.
L'Ankarana est ainsi découpé par une série de canyons étroits, aux parois verticales (cliquez sur l'image à gauche), envahis par la végétation. On peut ainsi pénétrer de quelques kilomètres à l'intérieur du massif. Ces canyons recoupent aussi les grottes permettant ainsi d'y accéder et de les explorer.
Notre incursion débute donc par la recherche de l'entrée d'un de ces couloirs.
Cliquez sur l'image de gauche pour l'agrandir
Nous avons pris les coordonnées géographiques sur l'image satellite. Le massif est frangé à l'est et à l'ouest par une forêt dense qu'il faut traverser avant d'atteindre le calcaire.
Le GPS est alors très utile (cliquez sur la photo de droite). Le signal est parfois atténué par les plus grands arbres, mais en se déplaçant on arrive à le retrouver. Avec plus ou moins de bonheur, franchissant parfois des étendues de tsingy imprévues, nous atteignons donc le point repéré sur l'image satellite à l'entrée du couloir. Le cheminement est alors aisé, mais au fond de ce couloir le GPS ne capte plus de signal. Peu importe, il suffit de suivre les parois calcaires qui se dressent à droite et à gauche pour accéder à notre but. Nous atteignons rapidement l'entrée de la grotte et sa rivière souterraine. L'exploration peut débuter.
Le retour se fait quelques heures plus tard. Christophe est en tête, comme à l'aller, nous nous guidons sur les parois du canyon. Un élargissement très boisé nous fait perdre de vue la roche, nous descendons dans un petit talweg qui incise le fond du couloir, nous remontons sur une de ses berges et retrouvons les parois calcaires. La progression se poursuit. La lumière baisse. Je regarde l'heure. Il va bientôt faire nuit. J'en profite pour jeter un coup d'oeil à la mini-boussole de mon bracelet. Tiens ! Nous partons vers l'ouest. J'interroge mon compagnon.
- Christophe. Tu es sûr que nous sommes dans la bonne direction ?
- Euh, oui on suit bien le bord du canyon.
- Oui mais on n'est pas dans le bon sens.
- ....
Mon guide admet rapidement son erreur et nous faisons demi-tour. La mini boussole nous a évité de passer la nuit dans la forêt.
Un encombrement réduit, pas de piles, un coût insignifiant, une fiabilité quasi absolue, une lecture à la portée de tous... Qu'attendez-vous pour en acheter une ?
Récit d'Eric Gilli, professeur de géographie
D'aucuns se sont parfois étonnés de voir que mon bracelet de montre supportait une minuscule boussole. Elle me sert souvent à me repérer en sortie de métro où les indications sont parfois sommaires. Cela permet très simplement d'éviter de prendre les rues dans le mauvais sens pour aller à son rendez-vous, les numéros d'immeubles étant parfois absents ou très éloignés. De plus cette petite boussole est aussi bien utile en plongée pour retrouver le bateau quand l'eau est trouble ou la lumière trop diffuse. Bref, elle ne me quitte jamais !
Retournons dans le massif de l'Ankarana. Avec Christophe Peyre, un de mes compagnons d'exploration, nous souhaitions atteindre et revisiter une rivière souterraine au nord du massif de l'Ankarana.
Le massif est hérissé d'aiguilles rocheuses, les tsingys (à droite) qui rendent la progression de surface impossible.On accède donc aux zones centrales du massif, soit en empruntant des grottes, soit en utilisant des "couloirs". Ces formes, caractéristiques de l'Ankarana, sont en fait des filons de basalte qui ont recoupé la masse calcaire. Le métamorphisme induit a fragilisé la roche qui s'est ensuite rapidement altérée.
L'Ankarana est ainsi découpé par une série de canyons étroits, aux parois verticales (cliquez sur l'image à gauche), envahis par la végétation. On peut ainsi pénétrer de quelques kilomètres à l'intérieur du massif. Ces canyons recoupent aussi les grottes permettant ainsi d'y accéder et de les explorer.
Notre incursion débute donc par la recherche de l'entrée d'un de ces couloirs.
Cliquez sur l'image de gauche pour l'agrandir
Nous avons pris les coordonnées géographiques sur l'image satellite. Le massif est frangé à l'est et à l'ouest par une forêt dense qu'il faut traverser avant d'atteindre le calcaire.
Le GPS est alors très utile (cliquez sur la photo de droite). Le signal est parfois atténué par les plus grands arbres, mais en se déplaçant on arrive à le retrouver. Avec plus ou moins de bonheur, franchissant parfois des étendues de tsingy imprévues, nous atteignons donc le point repéré sur l'image satellite à l'entrée du couloir. Le cheminement est alors aisé, mais au fond de ce couloir le GPS ne capte plus de signal. Peu importe, il suffit de suivre les parois calcaires qui se dressent à droite et à gauche pour accéder à notre but. Nous atteignons rapidement l'entrée de la grotte et sa rivière souterraine. L'exploration peut débuter.
Le retour se fait quelques heures plus tard. Christophe est en tête, comme à l'aller, nous nous guidons sur les parois du canyon. Un élargissement très boisé nous fait perdre de vue la roche, nous descendons dans un petit talweg qui incise le fond du couloir, nous remontons sur une de ses berges et retrouvons les parois calcaires. La progression se poursuit. La lumière baisse. Je regarde l'heure. Il va bientôt faire nuit. J'en profite pour jeter un coup d'oeil à la mini-boussole de mon bracelet. Tiens ! Nous partons vers l'ouest. J'interroge mon compagnon.
- Christophe. Tu es sûr que nous sommes dans la bonne direction ?
- Euh, oui on suit bien le bord du canyon.
- Oui mais on n'est pas dans le bon sens.
- ....
Mon guide admet rapidement son erreur et nous faisons demi-tour. La mini boussole nous a évité de passer la nuit dans la forêt.
Un encombrement réduit, pas de piles, un coût insignifiant, une fiabilité quasi absolue, une lecture à la portée de tous... Qu'attendez-vous pour en acheter une ?