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Rencontre avec Marion Tillous

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots à nos lecteurs ?
Je suis nouvelle enseignante en géographie. J’ai fini ma thèse il y a un an et demi. Je l’ai faite en entreprise grâce au dispositif CIFRE (Convention Industrielle de Formation par la Recherche). J’ai rejoint l’université Paris I Panthéon-Sorbonne pour ma 4ème année en tant qu’ATER. J’ai également enseigné l’an dernier, à l’université d’Avignon. Je travaille sur la dimension sociale des transports (on parle en général de « mobilité »). Cette année, je donne des cours en géographie des transports aux L3. J’interviens en Master sur la méthodologie d’une part, et la structure de l’espace d’autre part. J’enseignerai aux L1 au 2nd semestre, pour un cours de méthodologie également et un autre intitulé « Comprendre les espaces géographiques ». Je m’occupe aussi d’un cours pour le CAPES concernant la question urbaine, intitulé cette année « La France en villes ».

La recherche documentaire tient-elle une place importante dans votre travail ?
Oui, une place fondamentale. J’essaie de faire des allers-retours constants entre la recherche bibliographique et le terrain. Ce sont pour moi des choses qui s’alimentent entre elles. Je trouve en Internet un outil formidable, vecteur vers des sources papier. J'aurais passé le double du temps sur ma thèse sans cela. Google Scholar permet par exemple de visualiser toute la filiation d’une théorie ou d’une idée. En choisissant bien mes mots-clés, et en les associant à un nom d’auteur, je trouve des approches multiples pour un même sujet.

A quels outils avez-vous recours pour effectuer vos recherches documentaires ?
Outre Google Scholar, j’utilise le Sudoc pour identifier des références et savoir où les obtenir. En lisant la bibliographie d’un ouvrage, cela me donne aussi des idées. Lorsque je vais au Centre de Documentation de l’Urbanisme (CDU) ou à celui de l’Aménagement et des Transports (CRDD), je consulte sur place leur base de données URBAMET. Cela me renvoie aussi vers les centres de documentation de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme (IAU) de l’Ile-de-France et de l’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR).

Dans quelles bibliothèques vous rendez-vous pour consulter des ouvrages, dans le cadre de votre travail ?
Je fréquente de très nombreuses bibliothèques. Je ne pourrais pas toutes les citer, alors je vous parlerai de celles que j’ai le plus appréciées et que je suis heureuse d’avoir visitées. Par exemple, la Bibliothèque du Congrès, à Washington : j’y ai vu un des exemplaires de la Bible de Gutenberg ! J’y ai trouvé étonnement peu de lecteurs, mais le même genre d’ambiance qu’à Ste Geneviève. D’ailleurs, c’est une autre bibliothèque que j’affectionne, car on y trouve tout, même s’il y a trop de queue à l’entrée. Pendant ma thèse, j’avais la carte d’accès au Rez-de-jardin de la BnF (salle recherche) : j’y ai trouvé un climat intéressant, avec beaucoup d’ouvrages, mais les photocopies sont trop chères et les photos interdites. Je fréquente aussi les bibliothèques municipales de Paris et de Grenoble : j’y emprunte de nombreux livres pour mes recherches, tels que ceux d’Isaac Joseph ou de Laurent Thévenot. Enfin, je me rends très souvent à la BU de Paris 8. Quant aux cartothèques, je connais celle du site de Tolbiac de Paris I, et celle de l’université d’Avignon.

Quel usage faites-vous de la Cartothèque ?
Je n’y ai pour l’instant emprunté que des documents qui me servent à préparer mes cours ou à donner des exercices aux étudiants. J’y ai ainsi trouvé un atlas des transports, un fascicule de la Documentation française sur ce même sujet, ainsi que des cartes thématiques. Sans doute qu’à l’avenir j’en multiplierai les usages, surtout pour la préparation au CAPES qui comporte une épreuve d’analyse de carte. Je lis aussi le petit journal que vous éditez, alors je connaissais cette rubrique Interview.

Quelle serait selon vous la cartothèque idéale ?
Je trouve que nous disposons d’une excellente cartothèque, mais si j’imagine un lieu vraiment idéal, j’y verrais des DVD documentaires sur les transports, des cartes thématiques numérisées, toute la collection des Atlas de France aux éditions Reclus-La Documentation française, des plans de réseau des transports du monde entier… Si cette cartothèque pouvait être couplée à une photothèque (avec des photos des paysages du monde), ce serait encore mieux. Enfin, je pense à d’autres façons de dire et de représenter l’espace, telles que des plans touristiques, de quartier, de station, des cartes techniques, mentales, des dessins d’architecte.

Janvier 2011