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Rencontre avec Caroline Quazzo, chargée de mission « Qualité et Campus responsable » à l’Institut catholique de Paris
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis actuellement chargée de mission à l’Institut catholique de Paris (ICP). Je manage notamment une dizaine de personnes regroupées au sein du pôle « Campus responsable ». Je suis également chargée d’enseignement dans différents masters dont celui que j’ai créé en 2007 : Politiques environnementales et management du développement durable.
J’ai suivi des études de géographie physique à Paris 13 puis obtenu un DESS de sociologie à Paris 1 (IEDES), un DEA de géographie à Paris 8 et enfin un Master de management de projets à l’international à l’ICP. Et j'aimerais me lancer dans la rédaction d’une thèse.
Cet emploi a été obtenu par le réseau professionnel, l’important étant non pas de forcer les pistons mais tout simplement de travailler et de s’investir avec passion dans ce que l’on fait.
Pourquoi avoir choisi la géographie ?
Tout simplement car la géographie mêle et rassemble :
- dessin et image (à travers la cartographie)
- dimension internationale
- environnement et territoires
et permet d’avoir une approche réellement transversale et pluridisciplinaire pour aborder une situation, un contexte ou une problématique.
Ma formation en géographie m'a pleinement aidé à trouver mon emploi. J’ai pu montrer ma capacité d’adaptation et aborder différents sujets sous différentes approches. Cela permet de « sortir des cadres préétablis » et de proposer une voie différente, d’innover en explorant « l’inconnu ». La géographie permet également de pouvoir dialoguer, négocier et argumenter avec différents acteurs d’horizons divers (sciences humaines, sciences dures).
Quelles difficultés rencontrez-vous le plus fréquemment ?
Sur le poste de chargée de mission : être force de conviction et de propositions est passionnant mais énergivore. La mobilisation des acteurs, leur engagement sur le long terme sont souvent délicats et ténus. La question du temps est également intéressante et complexe à gérer : le temps de création peut être court mais la mise en oeuvre rapide (ou inversement) et la viabilité des projets est bien évidemment à penser sur un temps long (avec suivi-évaluation). La remise en cause des pratiques peut également engendrer des « conflits » ou tout du moins des tensions. Il est important de travailler sur la confiance.
Le potager de l’institut catholique de Paris
Votre regard de géographe vous amène-t-il à prendre du recul ?
Oui. Le changement d’échelle est essentiel et vital. Par exemple : pourquoi mettre en place un potager dans le cadre d’une politique RSU ? C’est pertinent en terme de biodiversité locale et d’esthétique ou de qualité de vie sur le Campus mais cela contribue également à conserver un patrimoine naturel sur l’Île de France et participe indirectement à la lutte contre le réchauffement climatique (ou du moins à préserver notre environnement). J’ai également mis en place la politique handicap de l’ICP ; la compréhension du lien entre hommes et territoire (le contexte spatial) est essentielle.
Dans mon métier, j’ai appris que l’ancrage sur un terrain était aussi important que le déplacement sur des territoires divers pour saisir la complexité du monde.
Quel est l’aspect le plus plaisant de votre métier ?
La diversité des activités, actions, thématiques et la complexité de l’ensemble. Le lien et l’ouverture aux autres. La transmission et l’échange. L’impression d’être utile (« le sens de l’action »). La vie active m'a appris à être humble et parfois à me résigner : changer et améliorer le monde prend du temps.
L’avenir ? Difficile de se positionner mais au vu des différents contextes actuels globaux (qu’ils soient sociaux, économiques, environnementaux ou interculturels), seul un vrai changement de paradigme pourra permettre d’améliorer les choses et de ne pas stagner ou s’enfermer dans l’entre soi.
Interview réalisée par Arold Abraham, 2016
Rencontre avec Caroline Quazzo, chargée de mission « Qualité et Campus responsable » à l’Institut catholique de Paris
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis actuellement chargée de mission à l’Institut catholique de Paris (ICP). Je manage notamment une dizaine de personnes regroupées au sein du pôle « Campus responsable ». Je suis également chargée d’enseignement dans différents masters dont celui que j’ai créé en 2007 : Politiques environnementales et management du développement durable.
J’ai suivi des études de géographie physique à Paris 13 puis obtenu un DESS de sociologie à Paris 1 (IEDES), un DEA de géographie à Paris 8 et enfin un Master de management de projets à l’international à l’ICP. Et j'aimerais me lancer dans la rédaction d’une thèse.
Cet emploi a été obtenu par le réseau professionnel, l’important étant non pas de forcer les pistons mais tout simplement de travailler et de s’investir avec passion dans ce que l’on fait.
Pourquoi avoir choisi la géographie ?
Tout simplement car la géographie mêle et rassemble :
- dessin et image (à travers la cartographie)
- dimension internationale
- environnement et territoires
et permet d’avoir une approche réellement transversale et pluridisciplinaire pour aborder une situation, un contexte ou une problématique.
Ma formation en géographie m'a pleinement aidé à trouver mon emploi. J’ai pu montrer ma capacité d’adaptation et aborder différents sujets sous différentes approches. Cela permet de « sortir des cadres préétablis » et de proposer une voie différente, d’innover en explorant « l’inconnu ». La géographie permet également de pouvoir dialoguer, négocier et argumenter avec différents acteurs d’horizons divers (sciences humaines, sciences dures).
Quelles difficultés rencontrez-vous le plus fréquemment ?
Sur le poste de chargée de mission : être force de conviction et de propositions est passionnant mais énergivore. La mobilisation des acteurs, leur engagement sur le long terme sont souvent délicats et ténus. La question du temps est également intéressante et complexe à gérer : le temps de création peut être court mais la mise en oeuvre rapide (ou inversement) et la viabilité des projets est bien évidemment à penser sur un temps long (avec suivi-évaluation). La remise en cause des pratiques peut également engendrer des « conflits » ou tout du moins des tensions. Il est important de travailler sur la confiance.
Le potager de l’institut catholique de Paris
Votre regard de géographe vous amène-t-il à prendre du recul ?
Oui. Le changement d’échelle est essentiel et vital. Par exemple : pourquoi mettre en place un potager dans le cadre d’une politique RSU ? C’est pertinent en terme de biodiversité locale et d’esthétique ou de qualité de vie sur le Campus mais cela contribue également à conserver un patrimoine naturel sur l’Île de France et participe indirectement à la lutte contre le réchauffement climatique (ou du moins à préserver notre environnement). J’ai également mis en place la politique handicap de l’ICP ; la compréhension du lien entre hommes et territoire (le contexte spatial) est essentielle.
Dans mon métier, j’ai appris que l’ancrage sur un terrain était aussi important que le déplacement sur des territoires divers pour saisir la complexité du monde.
Quel est l’aspect le plus plaisant de votre métier ?
La diversité des activités, actions, thématiques et la complexité de l’ensemble. Le lien et l’ouverture aux autres. La transmission et l’échange. L’impression d’être utile (« le sens de l’action »). La vie active m'a appris à être humble et parfois à me résigner : changer et améliorer le monde prend du temps.
L’avenir ? Difficile de se positionner mais au vu des différents contextes actuels globaux (qu’ils soient sociaux, économiques, environnementaux ou interculturels), seul un vrai changement de paradigme pourra permettre d’améliorer les choses et de ne pas stagner ou s’enfermer dans l’entre soi.
Interview réalisée par Arold Abraham, 2016