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Rencontre avec Pauline Plaquet

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Pauline, j’ai 25 ans. Je suis rentrée en licence de géographie après mon bac en 2011 et j’ai obtenu ma licence en 2015. Je suis actuellement serveuse en attendant de reprendre mes études.

Pourquoi avoir choisi la géographie ?
Quand j’étais au lycée, en terminale, j’ai eu la chance d’avoir une enseignante en histoire/ géographie qui était passionnante. Elle venait d’une formation en géographie avant de passer le CAPES. J’ai aimé sa façon de nous enseigner la géographie et du coup je lui ai posé pas mal de questions sur cette discipline. Je me suis donc inscrite « volontairement » en géographie à Paris 8 car je connaissais déjà un peu cette fac.

Qu’avez-vous fait après votre diplôme obtenu à Paris 8 ?
Après ma licence de géographie, j’ai commencé un master en recherche que je n’ai pas pu terminer. La raison principale étant que je souhaitais m’investir dans l’activité que j’effectuais en parallèle de mon master : le spectacle. J’ai arrêté récemment le spectacle car cela m’intéressait moins professionnellement. En parallèle j’ai décidé de suivre une formation à distance en gestion de l’environnement, pour rester dans le domaine de la géographie. J’effectue cette formation auprès de l’organisme Natura-Dis, une école de formation à distance spécialisée dans les métiers liés à la nature.

Pourriez-vous nous parler de votre sujet de recherche ?
Mon premier sujet de recherche était super intéressant mais la licence ne nous prépare pas assez à la recherche. De plus, je pense avoir mis la barre un peu trop haut. Le sujet portait sur des termes assez récents encore, voire peut-être à définir. Cela correspondait à des représentations spatiales en milieu urbain. J’ai donc travaillé essentiellement avec des personnes pratiquant le parkour. Cela consistait à créer une base de données complète. J’ai interrogé une trentaine de personnes mais je trouvais que c’était assez peu. Mon directeur de mémoire m’en demandait au minimum cent. Pratiquant moi-même cette activité, le sujet me touchait de trop près et comme je m’entendais bien avec les gens, les interviews duraient 3-4 heures et les retranscrire demandait pas mal de temps. Sur le total de personnes à interroger, cela n’aurait pas été réalisable. J’ai créé un tableur avec ma trentaine d’interviews pour les retranscrire comme une base de données, faire une typologie etc. dans le but de comprendre avec des données mathématiques comment ces personnes se représentent l’espace.

Vous étiez étudiante salariée : quelles sont les difficultés de cette situation ?
Pendant mon année de master, j’ai continué à travailler ainsi qu’à me former dans le spectacle. La gestion des deux en même temps était assez compliquée.

Pensez-vous que votre parcours universitaire vous a bien préparée ?
Il y beaucoup de travaux, de méthodologie, de cours thématiques qui permettent d’aborder de nombreuses branches de la géographie. Cela donne un bon aperçu de ce qu'il est possible de faire dans la géographie en plus des bases en méthodologie. Personnellement, je savais déjà dans quel master poursuivre, ainsi que le sujet et le directeur de master. Je trouve que nous avons été bien formés, notamment parce qu’il y a une bonne équipe pédagogique.

Vous avez été tutrice en géographie pendant deux ans. Pouvez-vous nous parler de cette expérience ?
J’ai été tutrice pendant un an et demi. Tu es obligé de créer ton « cours » comme un professeur. Tu dois transmettre une méthode et donc l’avoir maitrisé toi-même. Cela te force à avoir une méthode pédagogique pour que les étudiants te comprennent. Il faut maîtriser aussi bien l’écrit que l’oral. Cela m’a aidé pour le mémoire, par exemple pour expliquer la méthodologie de recherche. De plus, le fait de te répéter t'aide à connaître par cœur. Cela devient un automatisme qui te sert dans tes travaux personnels.

Avez-vous des conseils pour les étudiants de géographie ?
Déjà il ne faut pas arriver avec des idées préconstruites sur la géographie. Les domaines sont tellement vastes. Il faut aussi rester ouvert et ne pas se cantonner à un seul domaine. Par exemple, si tu pars en géographie sociale, tu te serviras tout de même de plusieurs domaines autres que le social pour traiter d’un sujet. Cela concerne les sciences connexes comme l’histoire par exemple. Ensuite il faut se forger sa propre méthodologie car tu auras toujours du travail à rendre sous la même forme. Il faut que ça devienne un automatisme et ainsi tu seras plus efficace. Ensuite faire du terrain, le plus possible, ainsi que lire pour acquérir un certain bagage. Surtout en géographie car les sources sont assez diverses.

Comment voyez-vous votre avenir ?
J’adore la géographie et je compte y retourner car elle me manque. Pour la rentrée prochaine, je prévois de me réinscrire dans un master recherche, toujours en géographie. Mais pour l’instant, je n’ai pas encore décidé lequel. Je n’ai pas encore d’idée concernant le sujet. J’ai commencé par regarder les masters de Nanterre et celui concernant les nouvelles ruralités me semble intéressant. Comme je reviens souvent à la géographie, je sais que je veux travailler dans ce domaine. Le spectacle restera en second plan désormais.

Interview par Amaury Fernandes. Juin 2018